Chapitre 8

Chapitre 8

Sébastian

3 heures du mat’. Tous les élèves ont été réveillés puis amenés de force dans le parc. Il fait encore nuit et surtout, il fait incroyablement froid. Envey tremble, je passe mon bras autour de ses épaules pour la réchauffer tant bien que mal. Pete semble encore endormi, il joue avec la buée qui sort de sa bouche. Angie, elle, discute avec Elizabeth un peu plus loin. Je la sens pas cette fille, Peter par contre bave carrément dessus. La directrice apparaît enfin au sommet des marches ; La mine grave dans un peignoir rose bonbon et des pantoufles, en forme de lapin, assorties. Un type tout frêle accourt vers elle et lui tend une tasse fumante de ce qui doit être du café.

- Merci Boris.
- … Je m’appelle Tony.
- BORIS !

C’est limite si elle lui envoie pas son macchiato à la tronche. Il part comme il est venu, apeuré. La dirlo prend une grande inspiration.

- DONC ! Je suppose que vous êtes déjà tous au courant de ce qui s’est passé cette nuit au réfectoire. Je peux d’ores et déjà vous dire que les coupables VONT ÊTRE SÉVÈREMENT PUNIS ! Nous sommes dans une école de redressement, il est temps que vous compreniez ce que ça veut dire… en d‘autres termes… des sanctions VONT ÊTRE PRISES ! Que ce soit à l’égard des coupables….

Elle stoppe net, dos à nous… Avant de faire volte face et de balancer sa tasse qui se brise à ses pieds.

- … OU DES INNOCENTS ! Je prendrai le temps qu’il faudra mais JE SAURAI QUI A FAIT ÇA !

Elle recommence ses allées et venues.

- D’ici-là, vous prendrez vos repas dans le parc et ce PAR TOUS LES TEMPS. Le couvre-feu sera quant à lui avancé d’une heure ! A présent vous allez être appelés un à un dans mon bureau. JE TROUVERAI LE COUPABLE !

Ok, le ton est donné, je sens qu’on va s’éclater…

- Elle est devenue folle.
- Je pense aussi. Vous croyez qu’on doit attendre ici ?!

Panpan semble s’être réveillé.

- Ouais sûrement. V’nez, on va se poser là-bas.

Du doigt, il montre un arbre. On s’y assied. Lilly et Angele viennent nous y rejoindre, Elles paraissent inquiètes. Mais y a pas de quoi, il n’y a rien qui nous accuse après tout…

Angele

Je suis assise sur un petit banc, dans le couloir, attendant d’être appelée pour me faire interroger par la dirlo. La porte s’ouvre à la volée et Franklin gicle littéralement hors de la pièce. Il tombe la tête la première puis se relève. Je me rends compte qu’il est en larmes.

- P… Pourquoi elle… M’a dit tous ces trucs… à propos de ma mère ?!

Doherty ne tarde pas à sortir.

- TOI ! MAINTENANT ! DEDANS ! Et arrête de chialer Colin, on dirait une gamine !

Elle me fait m’asseoir à une chaise devant son bureau, et se place face à moi, me fusillant du regard.

- Je sais que tu es au courant… Parle !

Je lève un sourcil, sceptique.

- Vous savez, les amphétamines c’est mal…

Elle me pointe sa lampe de bureau dans les yeux.

- Tu sais quelque chose… Tu me le caches… Ne crains rien… Dis le moi et…

La porte s’ouvre sur Tony, qui lui apporte encore un café.

- Tenez.
- Merci Bob.

Il ouvre la bouche mais se ravise devant l’expression résignée de Doherty.

- Ecoute… J’ai pas envie de jouer à ce petit jeu. Crache le morceau et je serai indulgente.
- MAIS PUISQUE JE VOUS DIS QUE JE SAIS RIEN !
- TU MENS !
- NON !

Elle me fixe dans les yeux quelques secondes puis détourne le regard. Elle fait le tour du bureau et vient poser sa tête sur mon épaule. Elle me chuchote à l’oreille :

- Tu sais que je sais.

Oh non pitié, qu’elle ne commence pas ce petit jeu…

- Je sais que vous savez que je sais que vous savez QUE JE NE SAIS PAS !

Elle se redresse brusquement, fait la moue puis se dirige vers sa fenêtre. Elle ouvre brusquement les stores et la lumière m’éblouit. Elle fait un geste du bras, désignant le parc.

- Tout ça… C’est tout ce que mon père m’a laissé…

Elle referme les stores et fait volte face.

- Ton raisonnement se tient. Tu peux sortir.

Je ne me le fais pas dire deux fois. A l’extérieur, je vois Envey, c’est son tour. Je lève un pouce pour lui faire comprendre que j’ai rien dit.

Envey

- ASSEYEZ-VOUS !

Je me pose dans le fauteuil en face de son bureau, la lumière de sa lampe de bureau dans les yeux.

- Vous devriez arrêter la drogue Madame.
- JE SAIS QUE C’EST TOI !
- Oui je n’en doute pas, vous savez que c’est moi autant que vous savez que les 146 élèves avant moi étaient aussi coupables.
- TU AVOUES DONC ?!
- Non aucunement, je fais juste remarquer que votre technique d’intimidation craint.
- TU FAIS LA MALIGNE ! C’EST DONC TOI !

Je soupire, elle a pété une case c’est indéniable.

- Et quand bien même ce serait moi qui aurait fait ça, tant que je n’avoue pas, vous ne pouvez rien faire.
- TU VIENS D’AVOUER !!!
- Non c’était simplement une hypothèse.
- TOI ESPECE DE…JE TROUVERAI LE MOYEN DE TE FAIRE PARLER !
- C’est bon maintenant, je peux m’en aller ?

Sans attendre de réponse je me lève et sors du bureau. Elle est devenue folle à cause d’une connerie pareille, j’ose pas imaginer ce qui serait arrivé si on s’était tenu au plan originel.

Peter

Je suis assis devant son bureau, frigorifié. Elle me tourne autour, les mains croisées dans le dos.

- Tu sais quoi ? Depuis le premier jour où je t’ai vu, j’ai su que sous tes airs d’ange t’étais qu’un ptit délinquant ! Intuition féminine…

Féminine ?! ELLE ?!

- Vous savez très bien que contrairement à beaucoup des élèves ici, je n’ai rien fait d’illégal !
- TU MENS !

Mais merde, même une fan de Justin Timberlake est moins hystérique !

- Je vous dis la vérité !
- J’espère que tu as un bon alibi… Qu’as-tu fais hier soir ?!
- Je suis allé manger…

Elle me coupe la parole :

- Dans le réfectoire ! Jle savais ! T’EST COUPABLE !
- NON ! Et comment j’aurais pu faire ça alors que y avait plein de gens autour ?!
- NE HAUSSE PAS LE TON AVEC MOI !!!

Huh ?! Et c’est elle qui dit ça ?!

- Désolé…
- Hmmm… Tu trembles, tes pupilles sont contractées, tu demandes pardon à tort et à travers… Tu as quelque chose à te reprocher !
- Si je tremble, c’est à cause de votre putain de fenêtre ouverte qui laisse entrer l’air qui est glacé, mes pupilles c’est parce que j’ai cette stupide lampe de bureau pointée dans les yeux, et je ne m’excuse pas à tort et à travers !!!

Elle s’assied sur le rebord du bureau et plonge son regard dans le mien.

- Tu es sur la défensive…
- EVIDEMMENT ! Ca fait chaispascombiendetemps que vous m’agressez ! Pis merde, c’est quoi votre trip ?! Vous avez adoré Usual Suspects et vous voulez vous la jouer Dave Kujan ?! JE SUIS PAS KAYSER SÖZE !

Elle se remet debout, plaque ses mains contre ses oreilles et se met à crier :

- Chut, me dis rien ! Je veux pas connaître la fin du film ! LALALALALALALA
- C’est ridicule…

Je me lève et sors. Elle ne me retient pas. Elle reste sur place, à "lalaler", les yeux obstinément clos. Dehors je croise Tony.

- Ne lui dites pas tout de suite que je suis parti.
- Avec plaisir.

Il me fait un clin d’œil et s’éloigne. Hmm, joli cul.

Envey

Assise dans un des arbres je déjeune avec Sébastian. On a une vue panoramique sur tous les élèves et leur trafic. Elizabeth drague Pete, un peu plus loin.

- ‘Vey arrêtes de la fixer comme ça.

Je sursaute avant de revenir mentalement là où je suis.

- J’y peux rien, je l’aime pas cte miss

Il rigole.

- Mais tu n’aimes personne !
- Ouais peut-être mais elle c’est différent, je la sens pas.
- Comment peux-tu dire ça alors que tu ne la connais pas ?
- Antipathie. Tu sais que je ne me trompes que très rarement sur les gens. Non mais regarde-la ! C’est écœurant de voir à quel point ils flirtent. Comme si on étouffait pas déjà assez dans cette école sans qu’ils en rajoutent ! Non mais oh ! Y’A DES GENS QUI AIMERAIT MANG…

Sébastian pose brusquement la main sur ma bouche. Puis se ravise bien vite.

- Désolé…
- Non c’est moi, je devrais pas gueuler mon opinion. Mais n’empêche que les voir tourner autour du pot comme ça, ça me donne le tournis.
- Chérie juste pour information, nous aussi ça nous arrive de flirter en public et c’est pire puisqu’on est censés être frère et sœur.
- Ouais peut-être mais moi j’étais pas collée à toi même pas une semaine après notre rencontre !
- Euh…

Je lui envoie un coup de coude et lui tire la langue, l’air complice.

- Stian sérieux…Regarde Panpan ! C’est pas une fille comme ça qu’il lui faut ! Il est carrément impuissant face à elle.

Il s’approche de moi, je recule et me retrouve allongée sur une branche. Il vient sur moi, nous mettant dangereusement en équilibre. Son visage frôle le mien, il sourit.

- Pour tout te dire, je n’ai jamais douté qu’il le soit.

On rigole puis, lâchant l’arbre, je passe mes mains autour de lui et l’embrasse. On voit tout le monde, eux ne nous voient pas et franchement, c’est tant mieux. Soudain, il se baisse pour m’embrasser dans le cou et, dans son mouvement, fait tomber un des plateaux posés plus loin.

- AIE !

Il arrête brusquement et jette un coup d’œil en bas. Il relève la tête vers moi et me lance :

- Qui d’autre que Franklin ?

C’est vrai qu’après tout, ça ne pouvait être que lui.

- Hey mais dites-moi là haut, c’est pas très catholique ce que vous faites.
- L’homosexualité non plus.

Sébastian reprend mais cette fois dans un murmure pour que Colin ne puisse pas entendre.

- Les cours vont bientôt recommencer, je vais y aller avec lui.
- Ouais ok.
- Garde-moi tout ça pour ce soir.

On s’échange un dernier baiser puis après un sourire, il saute rejoindre l’autre parasite. Je les entends discuter alors qu’ils s’éloignent.

- Je savais pas que tu te faisais ta sœur.
- Moi je savais pas que tu étais émasculé. Et c’est pas ma sœur.
- Mais je suis pas…
- Si tu parles tu vas le devenir.

Peter

Comme hier, on déjeune dans le parc. Des tables ont été installées et chargées de tout ce dont on a l’habitude. A ceci près que vu la température extérieure, tout refroidit très vite. Elizabeth était morte de froid, je l’ai donc prise dans mes bras. Elle est blottie contre moi et on discute de tout et de rien, et comme ses mains sont gelées elle les glisse … Sous mon t-shirt. La tête que tire Angie est trop marrante.

- Tu me donnes un biscuit ?

J’éclate de rire.

- Ce serait plus pratique si tes mains étaient lib… AIE

Cette… Elle m’a pincé ! Et elle me fait une moue tellement adorable que je craque et approche un biscuit de ses lèvres… Pour mieux l’en éloigner.

- Han ! Ça c’est vraiment d’une cruauté Panpan…

Tout à coup, je bascule en arrière. Elle vient de me pousser super fort et de se placer à califourchon sur moi. J’entends vaguement une voix de fille dire « putain ! » mais n’y prête aucune attention. Eliza me surplombe et j’ai une vue magnifique sur… Hum. Elle retire ses mains et se penche lentement vers moi avant de… Me voler mon biscuit !!! Rah, quelle… Elle le mange, je suis trop abasourdi pour réagir sur le moment mais une ou deux secondes plus tard je m’exclame :

- Hey ! C’était le mien !

Elle me sourit et se relève.

- T’es trop craquant. Moi j’y vais, j’ai cours !

Elle me fait un clin d’œil puis tourne les talons et se barre en courant. Je reste immobile sur le sol, à fixer le ciel, quand deux têtes viennent troubler la magnifique vision de l’aurore que j’avais jusque là.

- Tss, tss, tss.
- Vraiment, Panpan… Tss.

Je reconnaît les tronches de Franklin et de Seb, qui sont présentement entourés d’un halo orangé. Perturbant. Ils sont en train de me mater d’un air compatissant.

- Quoi ?! Vous… Vous avez vu ce qu’elle a fait ?! Elle… Pfff.

Je me remets sur mes pieds. Colin se jette sur Stian et se met à hurler d’une voix hyper aiguë, se voulant probablement féminine :

- Oh mon Dieu, Panpanounet chéri, je peux réchauffer mes mains contre toi, ou dans ton pantalon ? Oh mon Dieu ! Nous tomboooooooooons !

Seb joue le jeu et l’attire sur le sol.

- Oh mince alors, j’ai perdu l’équilibre ! C’est ballot !

Il éclatent de rire et je les aide à se relever.

- Venez, c’est bientôt l’heure.

Sébastian passe son bras autour de mon cou et me frotte les cheveux de son poing.

- Alala, Panpan, t’as la vie sexuelle d’un garçon de 5 ans…

Franklin en rajoute :

- Un garçon de 5 ans qui n’irait pas à l’église ou à Neverland !
- Neverland ?
- Le ranch de Michael Jackson, inculte !

Angele

Nous sommes en cours d’histoire, ce qui entre nous pourrait être rasoir si notre prof n’était pas malade et que l’on n’avait pas Monsieur Goebbels comme remplaçant. Non non, pas Joseph Goebbels, Otto. Mais croyez moi, il partage beaucoup de ses idées… C’est ce qui rend ce cours sur la seconde guerre mondiale avec lui si… Hmmm… Instructif.

- …et c’est ainsi, en ce terrible et douloureux jour de juin 44, qu’un idéal se brisa par la faute de ces abrutis d’Américains ! Ils débarquèrent sur les plages que NOUS occupions et massacrèrent sans la moindre pitié NOS hommes !

Bah… C’est une autre vision de l’histoire.

- Et depuis, évidemment, ils nous rabâchent les oreilles de « qu’est-ce que vous auriez fait si on avait pas été là … gna gna gna gna gna… Nous avons sauvé le monde, loué soit capt’n America et les Hollywood chewing gum…. Gna gna gna... I love New York, GNA ! »

Un CRACK se fait entendre lorsqu’il brise sauvagement en deux la baguette qu’il tenait dans ses mains. Il envoie violemment les morceaux dans notre direction et Franklin manque de s’en prendre un.

- Et leur mépris total de l’anglais… Une langue si noble et… Bon, d’accord, celle de Goethe est bien plus douche, euh, douce, mais on ne peut pas tout avoir… La preuve la plus flagrante de ce que j’avance est le film "Il faut sauver le soldat Ryan". Ils s’y présentent comme des hommes beaux et forts et qu’est-ce qu’ils choisissent comme acteurs pour MA patrie ?! Des moches ! Et c’est sans compter le fait que la bande originale est nulle ! Non mais vraiment, nous coller du Piaf ? Et pis quoi encore !

Je vais pas supporter ça longtemps… Il dit n’importe quoi ! Tom Hanks est tout ce qu’il y a de plus laid !

- Pire que tout ! Le film « La liste de Schindler » présente un des nôtres comme… Un traître ! Non mais vous y croyez vous ?! Un imbécile qui dépense de l’argent pour du…

Un air dégoûté passe brièvement sur son visage.

- Du bétail ! Rah ! Mais aujourd’hui mes amis… Aujourd’hui est peut-être le jour où cet idéal magnifique renaîtra de ses cendres encore brûlantes !

Je vais peut-être vomir. Il descend la carte de l’Europe et prend une baguette de rechange dans l’armoire.

- Cette école compte environ 200 élèves, je suppose. Nous pourrions monter une grandiose et fière armée ! Nous enverrions des troupes ici !

Il nous montre Paris et continue son délire en gesticulant et postillonnant comme pas possible.

- Voyez-vous, les trains fonctionnent toujours et sont beaucoup plus rapides ! A condition de bien négocier la chose, comme par exemple en…euuh…en organisant une partie de cache-cache ! Oui voilà, on pourrait convaincre beaucoup de gens de s’en aller direction Auschwitz ! Les Français ne sont pas si malins qu’ils veulent nous le faire croire… Après tout, ils ont bien pensé qu’ils avaient une chance de battre les Italiens en coupe du monde… Ah, en voilà des alliés potentiels ! Un peuple fort, plein de bonne volonté !

La porte s’ouvre à la volée et la dirlo entre. Il passe les mains dans ses cheveux décoiffés et poursuis sur un ton mielleux à souhait.

- Et c’est ainsi que les Américains sauvèrent le monde !

Elle lui lance un regard suspicieux et demande, hésitante :

- Vous… Parliez encore de la seconde guerre mondiale ? Otto, qu’est-ce que nous avions dit ?! Je vous engageais temporairement à condition que…

Ses yeux se voilent et il répond d’un ton las et mécanique :

- Je ne tente pas de créer une armée d’étudiants.

Il en serait presque touchant.

- Vous viendrez dans mon bureau quand ce cours sera terminé.

Elle tourne les talons et sort.

- VOUS VOYEZ ! Les ennemis de notre grande cause sont partout… C’est peut-être le laitier, le boucher, la personne que vous croisez dans la rue un magazine pornographique à la main ! Ou même …

La cloche retentit et tout le monde se rue dehors tandis qu’il tente tant bien que mal de capter notre attention en s’époumonant :

- Je ne serais sûrement plus là pour longtemps mais ensemble nous vaincrons ! N’oubliez pas que…

Je claque la porte derrière moi, étouffant ses délires stupides. Heureusement que c’est qu’un remplaçant.

Envey

Je quitte la salle de classe. La psy m’a convoquée à nouveau dans son bureau, je me demande pourquoi. Je n’ai pas écouté Sébastian et par conséquent, ne lui ai rien dis sur ma vie. Je déteste qu’on m’analyse alors ce serait bonbon que je me confie à une psychologue ! Je sais que Stian, lui, lui parle. Mais que peut-il bien lui dire ? Mmh, j’aime pas ça. Je frappe à la porte. Personne ne répond. Tant mieux. Je tourne les talons et m’apprête à partir lorsque la porte derrière moi s’ouvre.

- Entre voyons !

Merde, j’ai pourtant failli en réchapper, c’est passé à ça près. Je la suis dans la grande pièce, elle s’installe derrière son bureau. Un type est assis dans un coin de la pièce dans un immense fauteuil en cuir, je me pose face à madame Doherty tout en l’ignorant. Sa présence me perturbe tout de même, qu’est-ce qui se passe ici ?

- L’homme que tu vois assit là-bas est le docteur Pierre-Henri-Roger Brown.

Il me sourit et me fait un signe de tête. Je reste sans réaction le fixant un instant, puis regardant à nouveau la psy.

- Euh…Il a eu la gentillesse de venir ici après que je lui aie parlé de ton cas.
- Mon cas ?

Il répond à sa place d’une voix grave.

- Oui, les blessures que tu as dans le dos. J’aimerais les voir afin d’en faire un constat, ainsi on pourra te faire changer de famille et plus jamais personne ne lèvera la main sur toi.

Merdemerdemerdemerdemerde. Sébastian leur aurait vraiment tout dit ? Non elle a déjà entrevu mes cicatrices, si c’était lui qui avait cafté il serait aussi ici.

- Mon dos va très bien, merci mais je me passerai de vous. Et puis, c’était mon ancienne famille, pas celle-la.
- Envey, ton frère m’a montré les marques de fouet et m’a dit que c’était votre père qui vous frappait. Il m’a dit que tu refusais de témoigner et que, comme il respectait ça, il se taisait lui aussi.

Je reste là à la fixer sans arriver à croire ce qu’elle vient de me dire. C’est pas possible qu’il ai fait ça…non, il a pas pu faire ça…Le médecin me sort de ma stupéfaction.

- Laissez-nous vous aider.

Je me lève. Je me sens engourdie, plus là. Je lâche d’une voix sans ton.

- Je n’ai jamais eu besoin d’aide et ça ne commencera pas aujourd’hui. Au revoir.

Je m’approche de la porte. Le docteur se lève à son tour et me barre le passage. Il aurait jamais dû faire ça.

- S’il vous plaît, admettez que vous avez besoin d’aide, on ne peut rien faire si vous vous y refusez.

Bang. J’explose, j’en peux plus j’étouffe. Mon regard se pose sur la table basse à côté de moi. Une bouteille de Jack Daniels, Sébastian adore ça. Je m’en empare et l’envoie violemment contre le mur.

- LAISSEZ MOI SORTIR !
- Mon whisky !!!

Je fais volte face.

- Va te faire voir connasse !
- Je comprends que tu sois en colère, mais ce n'est pas une raison pour ...
- Ta gueule !

Je me retourne vers monsieur Truc muche Brown.

- Poussez-vous avant que je ne m’énerve vraiment.

Il soupire et à contre cœur s’écarte. Je sors et me dirige vers le deuxième étage, là où je suis sûre de trouver Stian. Salle 10. J’entre, le prof s’interrompt, étonné. Je l’ignore lui et tous les autres petits merdeux qui ont échoué ici. Je me dirige droit vers Sébastian et avant qu’il n’ait eu le temps de demander ce que je fous, je lui envoie ma main dans la figure de toutes mes forces. Sa tête suit le mouvement de ma main, sa joue rougit presque instantanément. J’ai les larmes aux yeux, jamais il ne m’avait humilié de la sorte.

- Enfoiré ! Comment t’as pu faire ça ?!

Il baisse les yeux. Je lui envoie une deuxième.

- Réponds putain ! A quoi tu pensais ?! Tu veux vraiment qu’on soit séparés ?!As-tu seulement idée de ce que c’est que d’être trimballé de famille en famille par des gens qui n’en ont rien à branler et qui te refilent au plus offrant ?!

A nouveau il ne réplique rien.

- Tu sais ce que tu es ?! T’es qu’un putain de dégonflé ! Comme ton père.

Il se lève brusquement, faisant tomber sa chaise, me prend par les poignets et cette fois me regarde droit dans les yeux. Il serre fort, beaucoup trop fort. C’est la première fois depuis que je le connais que j’ai peur qu’il ne me frappe. Il me lâche soudainement, ferme les yeux puis soupire.

- Dehors.
- Hein ?!
- SORS D’ICI TOUT DE SUITE !

Je lui lance un regard de mépris, tourne les talons et claque la porte derrière moi. Je l’entends s’excuser auprès du prof, puis il me rejoint dans le couloir. Il s’appuie contre le mur face à moi. On reste silencieux un instant.

- Jamais je n’aurais cru que tu irais raconté ça à qui que ce soit…
- J’avais besoin d’en parler à quelqu’un...
- Raconte ta vie si tu veux mais pas la mienne !
- … Je ne peux plus raconter ma vie sans toi, ça n’aurait aucun sens.
- ET BIEN ALORS LA PROCHAINE FOIS FERME-LA ! Pourquoi refuses-tu de comprendre que je ne veux pas que ça se sache ?! Je…

Ma vision se brouille, je mets mes mains sur mon visage pour essayer de me reprendre. Ce ne sont pas les larmes, non c’est pire, je perds l’équilibre et sens le carrelage froid contre ma joue. Je suis allongée, Sébastian se précipite vers moi, il me secoue. J’aimerais lui dire quelque chose mais impossible de me réveiller. Il me prend dans ses bras, je perds connaissance.

Sébastian

Ça fait deux heures que je poireaute devant l’infirmerie. Je vais devenir barge à force de glander. Pete arrive en courant.

- Je suis venu dès que j’ai su. Que s’est-il passé ?!

Ses yeux se posent sur ma chemise tachée de sang. Il devient livide. Je le prends par les épaules et le fait s’asseoir sur le banc avant qu’il ne tombe dans les pommes.

- Elle s’est évanoui, je ne sais pas pourquoi, et sa tête a heurté assez violemment le sol. Depuis que je l’ai amenée ici je n’ai plus de nouvelles. Le médecin refuse de me faire entrer.

Il répond, plus pour lui que pour moi

- Si elle est avec un professionnel on a pas de soucis à se faire.

La porte s’ouvre et l’infirmière apparaît dans l’entrebâillement.

- Vous pouvez aller la voir.

Je regarde Pete qui me fait un sourire confiant.

- Vas-y, moi je t’attends ici.

Je vais à l’intérieur et la vois. La compresse sur son front et la perf’ me mettent mal à l’aise, rien de grave hein ? Je m’approche du lit, elle semble dormir. Un type en blouse blanche débarque.

- Vous êtes son frère je suppose ?

Sans la lâcher des yeux j’acquiesce.

- Ne vous en faite pas, son état est stable. Je lui ai fait quelques points de suture mais la cicatrice ne sera pas trop voyante.
- Qu’est-ce qui a provoqué ça ? Le manque d’insuline ?
- Oui mais c’est étrange, si comme je le suppose elle suit son traitement il ne devrait pas y avoir ce genre de problèmes. Y a-t-il une raison qui pourrait la pousser à ne pas se soigner ?

C’est ce moment qu’elle choisit pour ouvrir les yeux. D’une main elle frôle la blessure sur son front et grimace.

- Oh voyons n’y touchez pas pour le moment !
- Rooh ta gueule.

Je souris. Encore un peu endormie mais elle va bien.

- Vous pourriez nous laisser seuls ma sœur et moi ?

Ils s’en vont après avoir hoché la tête l’air attendri. Yeurk. J’attrape une chaise et m’assied à côté d’elle.

- Ça va ?
- Super, j’ai l’impression qu’un camion m’est passé sur la tronche mais ça va nickel.

Je remets une mèche de cheveux derrière son oreille, effleurant au passage la cicatrice.

- Pourquoi tu t’entêtes à pas le prendre leur putain de truc ?
- J’en ai pas envie point barre. Et arrêtes de me materner.
- Je n’aurais pas à le faire si tu ne passais pas ta vie à faire n’importe quoi.
- Toi dans le genre n’importe quoi tu peux parler.

J’ouvre la bouche puis la referme. Je ferme les yeux un moment pour me calmer et ne pas m’emporter pour rien. Je mets ma tête dans mes mains.

- Tu sais qu’on passe 30% de notre temps à s’engueuler, 50% à l’école et 20% à faire l’amour ?

Je lève les yeux et la vois sourire. Mais c’est de courte durée, son visage s’assombrit.

- C’est vrai qu’avant d’arriver ici on n’allait pas à l’école et on ne s’engueulait presque jamais…

Je me lève et me pose sur son lit.

- On était peut-être mieux mais on avait aucun avenir, ça n’aurait pas pu durer, on aurait fini en tôle.
- Le violon où ici je ne vois aucune différence…

Je l’embrasse sur la joue.

- On sortira d’ici un jour ou l’autre et là, on sera enfin tranquilles. On mènera la vie que tu veux.
- Avec un énorme 100% ?
- De ?
- Devine

Elle me lèche l’oreille. Je rigole et la prend dans mes bras.

- Ouais, un putain d’énorme 100% enfin, à condition que tu prennes ton insuline.
- Mmmh…ça me semble honnête comme marché, c’est ok.

Angele

Je gribouille sur ma feuille. Le temps se glace de plus en plus, on est le 5 ce qui veut dire que dans 10 jours on est en vacances. Enfin un peu de repos. Je dois avoir des poches sous les yeux encore plus énormes que celles du pape Benoît XVI, c’est dire. La prof de français entre.

- Bonjour. Madame la directrice m’a chargée de vous faire part d’une nouvelle particulièrement inintéressante, pour changer. Donc. A partir de lundi prochain vous passerez une longue série d’examens qui compteront pour un quart de la note finale. Comme nous savons pertinemment vous et moi que vous n’êtes que des fumistes et que vous êtes voués à l’échec, vous pouvez dès maintenant commencer à songer à passer vos vacances d’été en séances de rattrapage.

Elle jette sa mallette sur son bureau mais cette dernière glisse et va s’éclater sur le sol, s’ouvrant et déversant son contenu au passage.

- Oh mon dieu !

Elle se dépêche de ramasser les papiers. Des examens ? Un élève dresse la main.

- Sur quelles matières on sera interrogés ?
- Hum. Français, anglais, mathématique, histoire, géographie.
- Et ça va nous prendre toute la semaine prochaine ?
- Non, mais vos parents viendront vous cherchez vendredi soir. La journée aura été consacrée à la détente et à diverses activités organisées par l’école. Vous trouverez les informations sur les jours et les examens correspondants dans le hall, une feuille doit y être affichée.

Oh putain, ça saoule ! Lilly me donne un coup de coude.

- On se fait un plan révisions à plusieurs ?

Je souris.

- Ouais, faut prévenir Panpan, au moins pour l’histoire et la géo. Il assure dans ces branches.

La prof nous rappelle à l’ordre.

- Avez-vous quelque chose à rajouter, mesdemoiselles ?
- Non, rien. Désolées.

Elizabeth lui fait un grand sourire et mademoiselle la dépressive chronique détourne son attention de nous. N’empêche que ça me fait vraiment chier de devoir bosser.

Sébastian

Saloperie d’examens. Ca fait une bonne heure que je révise, à plat ventre sur le parquet de ma chambre. Pete s’est endormi au milieu des bouquins, Envey elle, dessine, des écouteurs dans les oreilles.

- Tu penses étudier hein ?
- Aucunement.
- Pourquoi ? Tu vas te foirer.

Elle me regarde par-dessus son carnet.

- Ce ne sont pas des théorèmes à la con qui vont m’aider à avoir chaud l’hiver.
- Mais la maison que tu auras grâce à ton boulot que tu auras lui, grâce à tes bonnes notes à des examens comme ceux-ci, oui.

Elle hausse les épaules.

- Tu me vois toi enracinée en banlieue avec six gosses, un mari pas foutu de me faire grimper aux rideaux, un chien et une Peugeot ?
- Ben…pour prendre ton pied t’aura toujours ton chien !

Pour toute réponse je me reçois un coussin en pleine figure. Je le lui renvoi.

- Bon c’est vrai que t’auras jamais une vie « dans la norme » mais rien ne t’empêche de gagner honnêtement de l’argent
- Je veux pas passer ma vie dans un bureau, encore moins dessous. Too fast to live, too young to die. Je vais vivre à fond et peu de temps. Pas besoin de diplôme pour ça.

Elle n’attend rien de la vie, ça m’énerve de ne pas savoir quoi faire pour qu’elle change d’avis. Je soupire et me replonge dans mes livres.

Peter

Elizabeth et moi on se balade dans le parc, bras dessus bras dessous, en discutant de tout et de rien. Enfin, surtout de rien. On vient de finir de passer nos derniers examens, on se détend comme on peut.

- Dis, tu penses qu’il va bientôt neiger ?
- Chais pas… En tout cas y’a une odeur de neige dans l’air.
- Une odeur de neige ?! Tu dis n’importe quoi ! AIE !!! Mais t’as pas fini de me donner des coups ?!

D’accord, elle tape tout doucement et je sens généralement rien, mais ça me fait marrer de voir le petit éclair de culpabilité qui passe dans ses yeux quand elle croit que j’ai mal.

- Non. Et je te jure, quand il va neiger, l’air a une odeur différente… J’y peux rien si tu le sens pas !
- Je suis sûrement trop obnubilé par ton parfum…

Elle se dégage et s’exclame, indignée :

- Mais !!! Dis que je pue tant que tu y es !

J’éclate de rire.

- T’as compris de travers, jvoulais dire tout le contraire…
- Oh… Merci.

Elle baisse la tête. Fixant le sol, elle continue son chemin. Je la rattrape. Et merde, j’ai encore dit une connerie ?

- Calme ! J’aurais pas dû te…

Elle m’interromps, posant un doigt sur mes lèvres. Je plonge mes yeux dans les siens. C’est ça, fixer son regard, ne descend pas plus bas.

- T’es trop craquant… Mais j’ai…

Je ne lui laisse pas le temps de finir et l’embrasse. Elle me rend mon baiser. Elle est… incroyablement douce. Ce qui est surprenant quand on connaît sa personnalité explosive. Tain, rien que pour ça on a une dette envers les frenchy… Pour ça et pour Amélie Poulain. Nos bouches se séparent et on reste muets quelques instants.

- Mais quoi ?
- Je…

Une ombre semble passer furtivement sur son visage, puis elle me fait un grand sourire.

- Je sais plus, ça devait pas être important… Je crois que je vais retourner dans ma chambre, je dois faire mes valises.

Hein ?! Pourquoi toutes les filles vers qui je fais un pas en font six en arrière ?! Elle ajoute, au bout de quelques secondes :

- Tu viens avec moi ?

Elle me tend la main, je la prends sans la moindre hésitation.

Angele

Je fais un solitaire sur mon ordi. Très représentatif de mon état actuel, comme jeu. Panpan et Lilly passent beaucoup de temps ensemble, à se balader ou faire je ne sais quoi, et comme Envey ne m’aime pas beaucoup je squatte pas trop avec Stian et elle. Je me lève de ma chaise et vais ouvrir la fenêtre. L’air glacé s’engouffre dans la pièce, me picote la peau. Je laisse échapper une quinte de toux, renifle. Heureusement que c’est bientôt les vacances, même si je redoute de rentrer chez moi. Une grande maison vide, résonnant du silence de son absence. Rah ! Tant pis, je passerai mes journées avec Peter, j’irai me promener, viderai les cartes de crédit de mon père puis celles de ma mère… Je rattraperai mon retard question séries ! Ici j’ai très peu accès au net et aux chaînes, ce sera l’occasion de faire une overdose de télévision ! Je me goinfrerai de pâtisseries, de pizzas, de lasagnes… Grasse mat’ tous les jours… Achat de cadeaux de Noël… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir offrir à Pete ? Je sais qu’il aime lire, écouter de la musique… Peut-être des billets pour un concert ? Nos parents peuvent faire des demandes de congés spéciaux et si on en a envie on peut rentrer le week end. Comme on habite trop loin on reste ici, mais pour aller voir un groupe qu’il adore ch’uis sûre que ça le gênerait pas… We’ll see ! J’éternue bruyamment. Je ferme la fenêtre. Bon, marre de jouer. Et si je regardais un petit DVD ? Je fais défiler les boîtes ; Vu, vu, vu et revu. Rah, faudra aussi que je refasse le plein question films. Ma porte s’ouvre et Elizabeth entre. Elle la referme et me lance un sourire gêné. Dans un murmure, elle laisse échapper :

- Pete m’a embrassée.
- HEIN ?!

Mais… Il la connaît depuis SEULEMENT un mois et demi ! C’est le stress des examens qui lui fait faire n’importe quoi ! Attention, j’adore Lilly mais… C’est pas une fille pour lui ! Elle est trop… C’est une fille !!!

- Ouiiiii !

Elle se laisse tomber sur le lit et serre un de mes coussins dans ses bras.

- C’était génial… Il est trop mignon, intelligent, drôle… Il embrasse bien… Comment un mec comme lui peut être célibataire ?! Ah oui, j’avais oublié que tu lui as foutu un sacré vent et qu’il…

Elle s’arrête et se jette sur moi.

- J’ai ta bénédiction ?! Dis oui !!!

Non !!! Huh ? Mais qu’est-ce que je raconte ?

- Pourquoi refuserais-je ?

C’est vrai ça ! Pourquoi ça me dérange ? Sûrement le choc.

- Ça veut dire oui ?
- Ouais…

Elle me serre dans ses bras.

- Merci, t’es une vraie amie.

Ouais. Vive l’amitié.

Envey

Vacances, on est officiellement en congé depuis même pas une demie heure et tout le monde n’a plus que ce mot là à la bouche. « Ah moi je vais skier en suisse » « Woah t’as trop de chance, moi je rentre juste chez moi » et blabla ça jacasse dans tous les coins « Qu’est-ce que tu vas faire durant tes vacances toi ?! » Rrrr…ça me saoule.

- Envey ? T’es encore dans la lune…
- Hum ? Ah excuse-moi.

Je souris à Stian qui vient visiblement de finir sa valise.

- Tu as fait la tienne ?
- Ouais ouais

Pete entre, sifflotant « vive le vent », un bonnet de père noël sur la tête. Sébastian se tape le front du plat de la main.

- Merde il a pété une case
- Rooh j’ai le droit d’être heureux ! J’adore le Réveillon !!! Les cadeaux, la bonne bouffe, les bonshommes de neige… Tout ça quoi !!!

Il sort un sucre d’orge de sa poche et le tend à Stian.

- Aller souris la vie est belle !
- Parle pour toi, moi tout ce que j’ai pour Noël c’est une augmentation de coups de poing et de fouet parce que mon père boit encore plus à l’approche des « fêtes ».

Je souris, autant le prendre à la rigolade.

- Autrement dis Panpan, pour nous ça va être notre fête…

Sébastian rigole, Peter n’ose pas. Je reprends sur un sujet moins « glissant ».

- …A part ça sache que tu es adorable en père noël.

Il me fait un grand sourire.

- Merci.

Stian le taquine.

- Même si t’es plus taillé comme un elfe.

Il s’empare d’un autre sucre d’orge et le lui envoie dessus.

- Aie !
- Tu l’as cherché !

Il lui bondit dessus et lui passe un savon. Ils sont adorables. Et oui c’est les vacances. Ça va me manquer tout ça.

Sébastian

Je me réveille en sursaut. A cause d’un cauchemar ? Je ne le sais pas et si c’est le cas il est déjà oublié, quelque chose d’autre m’a sorti de mon sommeil ; Envey. Elle n’est pas là. Je regarde autour de moi dans la pénombre et m’arrête un instant sur la fenêtre. Une nuit, avec une immense pleine lune, tachetée par les premiers flocons de neige de l’année. Je me lève sans un bruit pour ne pas déranger d’avantage Pete et vais dans la salle de bain, vide. Où est-elle? On s’est endormi l’un dans les bras de l’autre comme toujours. Elle est sûrement retournée dans sa chambre. J’enfile un pantalon et me rends à sa piaule. J’entre. La seule lumière provient de la lune, je devine Angie qui dort paisiblement mais le lit d’Envey n’est même pas défait. Soudain, je ne sais pas pourquoi, quelque chose attire mon regard. Le miroir qui joue de ses reflets dans l’armoire entrouverte. Je jette un coup d’œil à l’intérieur, ses affaires ne sont plus là. Merde…Je cours jusqu’au hall d’entrée, personne. La porte est ouverte, donnant sur un immense manteau blanc et froid. Depuis qu’on a vécu dans la rue, aucun verrou, aussi sécurisé soit-il, ne résiste à Envey. Je sors et c’est là que j’aperçois sa silhouette dans l’obscurité. Elle s’en va.

- ‘Vey !

Ma voix brise l’atmosphère magique qui apparaît dès que tombe la neige. Elle se retourne, étonnée. Mais après m’avoir reconnu, l’étonnement laisse place à un sourire un peu triste. Je cours jusqu’à elle. Je peine à reprendre mon souffle, le froid me taillade la gorge à chaque respiration.

- Mon ange, rentre, tu vas tomber malade
- Vey, qu’est-ce que tu fous ?

Elle baisse la tête toujours avec le même sourire amer qui me tue à chaque fois…

- Je m’en vais c’est tout.
- Sans moi ?!
- Oui, sans toi.
- Mais…et pourquoi ?
- Quand on s’est connu on cherchait tout les deux un meilleur endroit où vivre et c’est pour ça qu’on est parti. Tu l’as trouvé, restes-y.
- Mais…
- Chut…

Elle lève la tête et laisse les flocons tomber, puis fondre presque aussitôt, sur son visage. La magie du silence revient. NON ! Je la prends brusquement par les épaules, elle me regarde abasourdie.

- C’est donc comme ça que ça finit ?! L’histoire s’arrête là ?! Nous deux c’était du vent, on s’est juste bien marré ?!
- Non Stian…mais que veux-tu que je dise ? Que t’es la seule personne au monde qui compte pour moi ?! Que je me demande comment je vais faire pour continuer à vivre sans toi ?! Que rien que l’idée de m’endormir loin de tes bras me rend malade?! Oui Sébastian, oui ! Mais merde c’est comme ça ! Il faut que je m’en aille, j’en peux plus ici j’étouffe !…

J’ai l’impression de sentir mon cœur se serrer, je dois la laisser partir mais…je ne peux pas. Je l’embrasse, elle me rend mon baiser puis elle me repousse et recule de quelques pas.

- Complique pas les choses. Tu vas rester ici et avoir une vie géniale, finir tes études et vivre avec une fille comme Angele…
- Mais je…

Elle pose son index sur ma bouche.

- Pchuuut, tais-toi…

Elle me tourne le dos, prête à s’en aller, je la retiens par le poignet et l’attire contre moi. Je caresse sa joue, là où des larmes tracent leur chemin avant d’embrasser l’une d’elles et de lui murmurer à l’oreille.

- Alors promets-moi au moins qu’on se reverra…
- Je ne peux pas…
- Pourquoi ?
- Parce que je ne veux pas te faire de promesses que je ne puisse tenir.

Elle m’embrasse sur la joue puis me sourit une dernière fois avant de me tourner le dos et de partir. Je la regarde se barrer, sans bouger, impuissant. Je me laisse tomber à genou, c’est à peine si je la devine dans la nuit à présent. J’ai froid, incroyablement froid, mais qu’importe maintenant? Pff. Elle dit que j’ai trouvé un endroit meilleur pour moi, mais bordel quelqu’un veut bien me dire comment il pourrait l’être sans elle ?! Je ne veux pas la perdre et pourtant je reste là, seul comme un pauvre con, tentant de ne pas pleurer. Ouais je sais, une vraie fillette. Le sentiment de tristesse qui me prend au ventre laisse bien vite place à la colère.

- Putain fait chier !

De rage j’envoie mon poing dans la neige. Aïe. Je crois avoir heurté un caillou, ou ne serait-ce que le sol ? J’examine ma main, elle saigne méchamment. Du verre. Et merde, je brille vraiment par mon intelligence là…De tous petits morceaux sont restés dans la blessure. Et merde ! Sur toute l’allée j’étais obligé de frapper juste là où se trouvaient des débris de bouteille. Je lance au ciel

- Génial, vraiment GE-NIAL ! Non mais tu m’en veux toi là-haut ?!

Le con, j’en deviendrais presque croyant. Je regarde les gouttes perler sur ma main avant de tomber et de se perdre dans la neige.

I realised my state of mind, Maybe, I was blind, Maybe, I was empty To see life like a game, Dreams are not made to come true…

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Rhooo... J'ai de la peine pour Stian :/ ...

Anonyme a dit…

Quoi ? On saura pas ce qu'ils ont fait ????? >.< Vous êtes trop méchantes !!! Assumez un peu ce que font vos persos, sinon c'est pas très professionel !

Bon sinon j'avoue avoir été surpris par le départ de Envey, d'habitude c'est le genre de persos que je peux pas supporter, qui m'énerve, qui me tape sur les nerfs, mais au final je m'y étais un peu attacher :p, je croyais même que Sebichou (dsl) nous faisant un petit cauchemar, mais non T__T.
En plus il neige, raaa non faut pas que je sorte les mouchoirs T_T

Bon dsl pour l'inondation ! et bonne continuation !

Anonyme a dit…

Tout d'abord, je voudrais exprimer ma choquitude. Orackle utilise mozilla-moche-et-pas-netscape, c'est proprement incroyable.

Bref, entre ora et arnaud, jme sens un peu con avec mon pauvre commentaire :s

Donc bon hein heu ouais, c'est bien :) Et pis c'est cool aussi. Non, sincèrement. C'est vrai, quoi.

Pour plus de détails, j'ai mis sur une page à part : http://smeuuh.free.fr/fic.html

(par contre, iris, je t'interdis formellement de publier un chapitre sans me laisser corriger la prochaine fois )

(oh, et pis pour le coup de la phrase de plus de trois mots, meurtez.)
*part réfléchir à une méthode de torture pour les faire avouer ce qu'ils ont fait cette fameuse nuit*

Anonyme a dit…

Bien le bonjour.



Chère Iris, chère Téki, je viens de lire vos 8 chapitres quasiment sans interruption, preuve
que ma vie est palpitante, ou votre fic passionnante, ou qu'il n'y avait vraiment rien ce
soir sur TF1, à vous de voir (personnellement je vote pour la diarhée cathodique du samedi
soir), et un constat s'impose : c'est de la merde.

(ou comment capter l'attention de l'auteur en titilant son amour propre)


Je me dois de clarifier mon propos. En effet, je sens bien que vous percevez cet adjectif
comme une marque flagrante de mépris. Et bien vous auriez tout faux (comme quoi hein...).
On prive en effet trop facilement le mot "merde" de son essence. Bien qu'étant une matière
pour le moins désagréable, son processus de fabrication n'en est pas moins une source de
joie, de bonheur, et même de volupté ! Qui n'a jamais sentit ce sentiment de bien-être
lorsque enfin ce fruit de nos entrailles touchait le trône de porcelaine, et plongeait dans
ces abimes insondables que sont nos canalisations ? Bien entendu, cet acte ce ne se fait pas
sans qu'il y est tout d'abord un enchaînement d'étapes, plus ou moins pénibles, en amont.

(Si le sujet vous intéresse, je vous conseile l'excellent article, qui m'a plus ou moins
inspiré, d'une Mamie à tendance orango-scatophile)

Ainsi, en traitant votre fic de merde, je ne souhaitais pas la comparer à un quelconque
étron nauséabonde qui ornerait un trottoir à la suite du passage de cette chère
pépette-qui-a-tout-de-même-le-droit-de-satisfaire-ses-besoins-comme-tout-le-monde, mais bien
lui rendre hommage pour le plaisir que l'on éprouve à parcourir ses lignes, et vous rendre
hommage à vous, vous qui n'avez pas ménagés vos efforts et vos peines afin que nous
puissions nous délecter d'un tel délice.



Mesdemoiselles, je vous salue bien bas.



Scatophiliquement vôtre,
Arnaud.

Anonyme a dit…

Avant toute chose, veuillez noter que ce commentaire rétablit un certain équilibre indéniable depuis le 6 Septembre : http://img105.imageshack.us/my.php?image=hahahabh9.jpg .

Tout chauvinisme assouvi, j'ai donc pu me livrer à la lecture de ce dernier chapitre avec comme d'habitude un certain plaisir non dissimulé et bon, voilà hein ça suffit comme commentaire.

Anonyme a dit…

Commentaire de mon commentaire par Iris : "Ton commentaire il est nul !"

Quelle infâmante infâmie ! On ose supplier des commentaires pour ensuite les mépriser ! Ah non ça ne se passera pas comme ça, quelle honte ! Et oui, c'est vrai ça fait beaucoup de points d'exclamation, ça s'appelle la ponctuation affective, comme s'il fallait une preuve supplémentaire afin de monntrer l'ampleur de mon désarroi qui n'a d'égale que celle de mon indignation.. Car le commentaire précédent, d'un patriotisme accepté, certes, n'en montrait pas moins mon attachement à chaque ligne écrite dans ce chapitre ! Alors qu'importe la longueur quand le coup de main - et non reins - est là...

Un certain Cid profiterait de la situation pour déclamer de longues tirades éculées - et non ... enfin pas de ça chez nous, un certain Cyranno se lamenterait sur sa proéminence nasale, un certain Hamlet, un crâne entre ses mains, lancerait un aphorisme qui resterait pluriséculaire et un certain Guy Roux dirait avec philosophie, justesse et un franc parler qui n'a d'égale que la bonhommie extrême droitiste de Thierry Roland : "C'est pas marqué la Poste ici !".

Malheureusement de tels propos paraissent si vains à notre époque, si futiles... Alors oui, je resterai un incompris, et pour tout le monde alors ne serai-je qu'un incapable, oui un incapable de courir vite et de voyager loin mais surtout un incapable de commenter... Etre ou ne pas cap, que dis-je c'est une vieillesse ennemie !

Anonyme a dit…

Oui c'est encore moi (en esperant qu'aucun autre commentaire ne vienne s'interposer entre mon commentaire précédent)

Je passe directement a la chose-qu'ils-ont-fait-mais-que-les-deux-auteurs-ne-veulent-pas-nous-dire-parce-qu'elles-en-sont-tout-bonnement-incapables !! Nan vraiment......c'est injuste, c'est vraiment trop injuste !

Bref, embrayons sur ce chapitre, a la qualité, disons le, inpeccable, avec un départ en trombe. On voit tres bien la directrice pété un cable :) . Hum.....Ah oui! La scene apres "Elizabeth l'embrasse et il tombe" ou il se foutent de sa gueule, m'as fait rire franchement. (je sais pas vraiment si c'est un gage de qualité, mais je tenais a le dire)

Le finish dans la neige est quant à lui très cinématographique (sa se dit ça??) ....enfin elle passerait bien en image qui bouge sur un grand écran quoi. Hum sinon, le coup de Envey qui part, je m'y attendais pas trop, étant donné que c'est quand meme un perso du quatuor initial. Le passage bonus est une bonne initiative d'ailleurs (Meme si dabord et bah on sais que c'est pas elle en vrai d'abord hey, on est pas si betes.)

Voili voilou, j'espere que tu vas etre rassasier avec ces commentaires de belles tailles Aïcha :) (Hum j'ai bien envie de lacher une phrase du genre "Alors? Heureuse?" )

Vivement le prochain chapitre....comme d'hab quoi :)

Anonyme a dit…

re coucou ^^
bon, après lecture de ce chapitre, mon avis général reste tjs le même ^^ , scool toussa (voir mon autre com ^^) mais j'ai 2 choses à ajouter.

1ere chose : le coup du départ d'Envey et de la faire parler comment ça tue! c'est original, drôle... nan vraiment, c'est bien bien sympa. Bravo teki ^^


2e chose : "(Oh, et désolé de pas vous dire ce qu’ils ont fait : même si on le sait, vous le saurez jamais =D MUHAHAHA)" ça c'est AFFREUX! jvous hais.voilà c'es tout ce que j'avais à dire.

pas de bisous na.
++

Anonyme a dit…

Bien, que dire ? J'ai tous lu d'une traite et avec une envie dévorante de connaitre la suite. Je parie que beaucoup de monde aime La copine de Sébastien, la rebelle ... Moi j'aime beaucoup Angèle, j'aime beaucoup sa souffrance et la facon dont vous en parlez. J'aime beaucoup ce système de point de vue de personnage, on les ressent d'autant plus, on les comprend, on vit avec eux leur déboire.

J'attend la suite avec une certaine impatience... mais il faut savoir attendre ....

Anonyme a dit…

Preum's ! Bon j'étais pas là pour le chap 7 mais bon si c'est pour toujours écrire la même chose c'est pas très grave, j'en reste pas moin un fan, ok ! ;)
Gratz pour la correction iris, corrigé plus vite que prévus ou quoi ?! Tu vois Teki écrit pas si mal ;)
Bon le départ d'Envey... ça va peut être rajouter un peu plus de joie dans la fic ? Ouais elle est comment dire ? euh déprimente... de qui a été inspiré ce perso ?? C'est pour rire huhu. Pour finir avec 'vey, elle a pas réfléchi, en partant elle oublie la vie 100%... mouais pas bien joué là.
Il y aura un perso de remplacement ? Ou c'est la "copine" à Pete ?
Sinon reste du chap comme d'hab quoi............

ps: Iris... stoper la bière et autres... c'est quoi ça ?! Faut que tu me raconte !

Anonyme a dit…

Bonsoir Mesdemoiselles,

Nous voilà face au chapitre 8, et quel chapitre s’il vous plaît !

Déroutant, incroyable, nous crierions au scandale ! Tout cela est trop fort, très fort même ! A vous la palme encore !

Mais dites-moi, qu’est-ce que fait tant hurler ?! Mais, diantre, ce chapitre est ficelé d’une bien étrange façon ! Nous voilà jeté aux premières lignes dans un drame… que nous ne saurons jamais ! Est-ce un artifice ? un caprice ? TROMPERIE ?! Je n’ose le croire ! Et si c’était le seul ?

Mais non, fin de chapitre : Envey part !!! Oui, ce personnage des plus réussis, des plus vivants, des plus attirants même ; et bien elle part et ce, comme cela ! Un rebondissement de taille expliqué par… rien. Même le bonus de fin de chapitre ne nous en dit pas plus, au mieux pour les lents, apprenons nous toute la force de ce personnage et aussi les grands moments de solitudes que se payent (et elle a bien raison) notre chère, excellente et joliment adorable Iris (ouh tout ça rien que pour toi !). Mais sinon rien, bien sûr comme souvent avec nos gracieuses génies, à nous de tirer des plans sur la comète, d’échafauder les pires comme les meilleures des hypothèses pour au final être surpris(e) quand même ! Ce chapitre est en outre servi par une écriture toujours aussi tendue, excellente, bref qui mérite toutes les récompenses… Je vous retrouve là ! Attention aux fautes toutefois.

Voilà, malgré ces deux rebondissements sans explications (et un troisième, expliqué, central et violent – ouh elle tape fort cette ‘Vey), ce chapitre remporte encore tout notre enthousiasme et notre adhésion. Calmons nous et lisons la suite, peut-être trouverons nous des réponses à nos questions. Toujours est-il, BRAVO et merci pour ces délicieuses lignes… Vive la suite !

Anonyme a dit…

"Ouaouh!"

C'est le seul truc qui m'est venu à l'esprit quand j'ai lu qu'Envey partait... Et honnêtement ça fout les boules... Surtout parce que je ne m'y attendais pas du tout et que je l'aimais bien... Beaucoup même... Enfin... En fait je ne sais pas trop quoi dire, je suis sous le choc encore...

A part ça très très bon chapitre (au-dessus des autres peut-être? Et pourtant j'aurais cru ça impossible de tenir le rythme aussi longtemps!) et je trouve très brillant l'idée de ne pas nous dévoiler ce qui s'est passé dans le réfectoire... (Encore que ma curiosité me pousse à demander juste au cas où s'il n'y aurait pas une solution pour le savoir tout de même, quitte à me prostituer?)

En tout cas encore bravo!!

Anonyme a dit…

argou, 'Vey est partie !! :(
je suis avec un grand interêt l'histoire (bon jl'ai découverte y'a pas lgtps, donc jsuis un peu en retard) mais j'adore vraiment beaucoup pour ne pas dire que j'aime.
la façon de lier histoire "noires" et humour tout ça pour que ça ne soit pas trop lourd à lire et à découvrir est très appréciable. Sincérement bravo, continue d'écrire, tu feras des heureux (en plus de toi ! :))

Anonyme a dit…

bon et bien... le moins que l'on puisse dire c'est que ce chapitre enfin cette fin de chapitre *non lucile n'y repense pas nonn * était... triste , voui jai trouvé ça très émouvant je m'y attendais pas du tout et je m'étais attachée a ce personnage *pourquoi faut toujours que je m'interesse au personnage mystérieux* Voila bref je le trouve très chouette ce chapitre =)
et puis ce bonus XD vraiment très bien trouvé ^^ et puis 'Vey avait raison c'est une fin digne d'elle!

Anonyme a dit…

NOOOOOOOOOOOOOOOOON pas ça!
putain j'adore envey moi, vas y c'est la pire nouvelle depuis le debut! pourquoi! pourquoi?
et sinon en fait lily est pas si bien, elle a l'air...niaise j'trouve!
en touit cas j'ai bien aimé:
_interrogatoire de la directrice
_cour d'histoire

par contre:on sait pas ce qu'ils ont fait! :(


mais pourquoiiii? pourquoi vous la faites partir?