Chapitre 7
Chapitre 7
Sébastian
Encore un « fabuleux » dimanche matin. Il est bientôt 9h, je suis assis dans le réfectoire avec Pete et Envey. On déjeune dans un silence de mort, Peter la tête dans son bol de céréales est perdu dans ses pensées, il regrette sûrement sa déclaration, ‘Vey, une pomme pour seul déjeuner dans une main, un crayon dans l’autre, dessine. Angele entre dans la salle, s’empare d’un plateau et après s’être servie, vient vers nous. On relève tous la tête, la regardant s’approcher mais au dernier moment elle change d’avis et va s’attabler un peu plus loin avec Franklin et Charly. Pete entrouvre la bouche totalement ahuri.
- Salope.
Je me retourne vers Envey, étonné. Pour un premier mot de la journée, il est carrément vulgaire. Mais je crois qu’il donne le ton. Visiblement Panpan n’est pas de cet avis, il semble s’enfoncer encore plus dans ses Kellog’s
- J'aurais pas dû lui dire. Je savais très bien qu'elle m'aimait pas, j'ai fait ça pour me soulager... Voilà où ça m'a mené.
Elle soupire et sans s’arrêter de crayonner lui lance.
- Vous êtes visiblement assortis pour ce qui est de la stupi…
Je mets ma main sur sa bouche pour la faire taire. Elle me fait de grands yeux ronds.
- Evite de dire n’importe quoi sans réfléchir au préalable à l’impact de tes paroles.
Outch, j’ai été plus sec que je ne l’aurai voulu… Je n’ai pas l’habitude de la réprimander mais je sais à quel point elle peut être blessante dans ses commentaires. Elle n’aime pas la manière dont tourne le monde alors si en plus les gens auquel elle tient ne serait-ce qu’un peu merdent trop, elle pourrait en devenir désagréablement franche et réaliste. Les autres n’aiment généralement pas qu’on les mette si brusquement face à leurs problèmes.. Même si elle est plus dure avec elle-même, Pete a trop violemment déchu pour accepter ce genre de, dirais-je, vérité. D’un geste du bras elle me repousse et me lance un regard noir avant de se lever.
- Je sors m’en griller une.
Elle s’en va, laissant son cahier de dessin et ses crayons en plan. Pete s’empare du carnet et le feuillette. Il s’arrête sur une page, celle qu’elle crayonnait il n’y a pas une minute.
- Wow…
- Montre, c’est quoi ?
Il me tend le calepin. Moi, voilà ce que c’est. Ca fait une semaine qu’elle travaille ce portrait, elle refusait de me le montrer.
- Elle a dû se faire chier à le faire…
- Surtout que le modèle n’est pas toujours très gentil avec elle.
Je relève brusquement les yeux vers Pete. Un reproche ?!De lui ?!
- Pourquoi tu dis ça ?!
- Peut-être parce qu’elle t’aime plus que tu ne le mérites. Tu dragues tout ce qui bouge, même la psy ! Et elle, elle est censé faire quoi ? Sois belle et tais toi ?
Je peine à assimiler sa remarque. Elle a toujours su que ce n’était qu’un jeu avec toutes les autres filles et ça ne l’a jamais gênée. Au contraire, ça lui plaisait de savoir qu’elle était la seule fille à laquelle je cédais. Quand est-ce que ça a changé ?
- …Ok Panpan, je vais aller lui causer et arrêtes de t’en faire pour l’amour de ta vie, je l’ai déjà rembarrée, t’as plus aucune concurrence.
Je me lève, prends rapidement mes affaires et celles d’Envey, avant de sortir dans le parc pour la retrouver.
Angele
Ce matin, j’ai préféré déjeuner avec Charly et Franklin. J’avais pas dormi de la nuit. J’ai pensé à Peter et à ce qu’il m’avait dit, et surtout à comment lui répondre sans lui faire trop de mal. Parce que c’est tout ce que je veux éviter. Je pense lui en avoir déjà fait suffisamment comme ça. Je m’allonge sur mon lit, met mes écouteurs et lance une chanson d’Archive.
Je m’en veux beaucoup... Ai-je fait quelque chose qui aurait pu lui laisser croire que… Pfff. Je tends la main et réussis à attraper une boîte de friandises que j’ai reçue pour mon anniversaire. C’est de la part de Julio, le secrétaire de maman. Une brave type avec qui je m’entendais très bien, il mériterait une promotion. D’autant plus qu’il m’a envoyé ma marque préférée ! Y a pas à dire, les Suisses excellent dans le domaine des chocolats. C’est dingue qu’il sache que je raffole des Lindt et que mes propres parents ignorent la date de ma naissance. Ou mon prénom. Je me redresse et tousse. Oh non, si je commence à être malade, ça va vraiment pas le faire !
J’attrape mon ordinateur portable et le démarre. J’ouvre un nouveau document et commence à écrire. Ecrire tout ce que je voudrais lui dire, mais que je ne pourrais pas.
« Coucou Pete, pour commencer… »
Mes doigts glissent sur les touches du clavier comme ceux d’un musicien sur un piano, et pourtant j’ai l’impression de n’être qu’une enfant qui se défoule en faisant un brouhaha incroyable pour rien.
Peter
Je suis sur mon pieu, j’ai passé la journée à … ne rien faire. Plus revu Seb et Envey depuis ce matin, ils sont sûrement en train de copuler dans un coin sombre. Wow, quand on « parle » du loup… Il entre et claque la porte derrière lui.
- Putain ! C’est vraiment qu’une conne ! Jlai cherchée partout mais je l’ai pas retrouvée !
Wow, il a réellement insulté Envey ?
- Euh, calme toi. Tu l'as…
Il m’interrompt.
- OUI !
- Et tu ne l’as pas…
Il recommence.
- Je viens de te le dire !
Il se laisse tomber sur son lit et expire bruyamment.
- Fait chier.
J’aime pas le voir dans cet état, surtout que je me sens un peu coupable puisqu’il m’a défendu… Bon, Pete, il est temps d’arranger ce que tu as fait.
- J’y vais, j’aurais ptet plus de chance que toi…
Il a posé un oreiller sur son visage et je l’entends vaguement grommeler un truc comme « c’est ça ». Je sors. Je me balade un peu dans le parc. Qui sait, peut-être que mes pérégrinations me mèneront à elle ? On peut toujours rêv…. AIE ! Je viens de me prendre un truc sur la tête, ça fait atrocement mal ! Je regarde le sol et je vois… Une botte ?! Mais qu’est-ce que…
- Hey Panpan, chuis là haut !
Je lève la tête et remarque Envey, elle est allongée sur une branche d’arbre, le dos appuyé contre le tronc.
- Tu veux pas descendre ? Tu risques de te faire mal…
Envey
- Viens me chercher !
Je lui tire la langue avant de prendre une dernière late et d’envoyer le mégot dans l’herbe d’une pichenette.
- Descends sinon....
Il prend ma botte et me vise. Je saute brusquement de l‘arbre et lui tombe dessus, perdant l’équilibre on se retrouve tous les deux par terre. On rigole, allongés dans l’herbe. Soudain je retrouve mon sérieux et sans quitter le ciel des yeux lui lâche :
- C’est Stian qui t’envoie ?
- Non.
- Alors qu’est-ce que tu fous ici ?
- Je suis venu te chercher de ma propre initiative.
J’allume une nouvelle clope et tire plusieurs longues taffes.
- Ah quoi bon ? Je serai rentrée une fois la nuit tombée
- J’avais envie de te parler.
- Ah, d’Angie ?
- Non. De toi. Comment tu vas ?
Je fais quelques ronds avec la fumée et les regarde s’effacer peu à peu.
- Très bien, ça se voit pas ?!
- Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Je crois que le type que j’aime se paie vraiment ma tête et qu’il veut sauter la fille que TU aimes.
- Il joue avec, rien de plus. Tu penses pas ?
Il tourne la tête vers moi, je fais de même vers lui.
- Je le pensais.
- Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
Je détourne le regard et à nouveau joue avec la fumée qui sort de ma bouche.
- La façon dont il la regarde, la façon dont il lui parle, la façon dont il lui sourit...ça a dépassé le stade du jeu, à force de faire le malin et de briser les coeurs, il a dû tomber dans son propre piège.
- En partant il m'a dit qu'il l'avait repoussée…Tu crois qu'il aurait fait ça s'il était réellement intéressé?
- Je sais pas…Sébastian est un rubik's cube à 7 faces ; incompréhensible.
- Jolie comparaison... Mais... Ecoute, il t'aime. Et honnêtement t'es une fille superbe, pourquoi irait-il te tromper ? Je veux pas dire par là que Angie ne l'est pas mais... Enfin, tu vois ce que je veux dire ?
- Parce qu'il a flashé sur elle? Parce que je t'ai embrassé et qu'il a beau l'avoir pris à la rigolade il a pas du tout apprécié? Parce que depuis qu'on est dans cette école stupide c'est plus pareil?
Je soupire et écrase ma cigarette dans l’herbe pour pouvoir me passer les mains sur le visage.
- Je…
Il cherche les mots qu’il me faudrait, c’est vain. Je change de sujet sans pour autant m’en éloigner.
- Angie t’a reparlé ?
- Non…
- Toutes mes condoléances ?
Je roule sur le côté et le regarde. Lui ne bouge pas, il fixe les cieux, comme si il y espérait des réponses.
- J'en sais rien... Faudrait que je tourne la page.
Je l’enjambe et m’assieds sur lui. Il sursaute et revient sur terre.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je nous change les idées
- Com…
J’attrape ses lèvres. Il met ses mains sur mes épaules et me repousse.
- On peut pas…Stian…
- Je sais…mais bordel ce que j’aime quand tu m’embrasses…
Il met une main derrière ma nuque et approche mon visage du sien. Front contre front, on se regarde dans les yeux. Il me sourit et murmure.
- Moi aussi, j’adore.
A nouveau on s’embrasse et il se place sur moi, en profitant pour faire descendre sa main sur ma cuisse. De sa bouche je vais à son cou, il se laisse faire puis après quelques minutes commence à comprendre le truc.
- Attends ! Qu’est-ce que t’es en train de faire ?!
J’éclate de rire
- Je viens de te faire un sacré putain de suçon !
- Tu déconnes ?!
Il se frotte le cou.
- Excuse-moi j’ai pas pu résister…
Je me mordille la lèvre comme si j’avais fait une bêtise, il me répond par un sourire avant se glisser sa langue dans ma bouche. On s’embrasse. Encore. Encore. Et encore, jusqu’à ce que je rouvre les yeux. Je le repousse légèrement et m’exclame
- Putain fait nuit ?!
Il regarde autour de lui et rigole
- Visiblement.
- Mais, ça fait combien de temps qu’on est ici ?!
- Une demie heure, une heure je pense…
- Merde…
- Tu veux rentrer ?
Il dépose un léger baiser sur ma bouche.
- Nan…
Enfouissant son visage dans ma poitrine, il commence à défaire mon corset, je retiens sa main.
- Mais…
- Oui je sais, couvre-feu oblige.
- Exact.
Il se lève et me tend la main.
- Allez viens.
On retourne à l’école, se tenant par la taille. Je sais que je ne devrais pas faire ce que je fais mais ce n’en est que plus bon. Une fois devant la porte de ma chambre, il se baisse, passant ses bras autour de ma taille et me donne un dernier baiser.
- Ca pour m’avoir changé les idées, c’est réussi.
- Ouais…
Je me serre l’espace d’un court instant contre lui.
- …Dors bien.
- Bonne nuit.
Sébastian
Pete est rentré à la limite du couvre-feu hier soir. Fait étrange ; il semblait assez heureux pour une fois. Hier j’étais trop sur les nerfs pour lui demander la raison de son bonheur soudain mais maintenant, ça m’intrigue. Angele aurait-elle dit oui ? Il est dans la salle de bain, l’eau coule. J’entre, toute la pièce est embuée.
- T’es fou ou quoi ?!M’étonne pas que j’ai pas de flotte chaude après !!!
Je l’entends sursauter.
- Putain tu vois pas que je prends ma douche là ?!
- Oh non je veux surtout pas le voir.
Je m‘assieds sur le rebord du lavabo et croise les bras.
- Je voulais juste savoir ce qui hier te faisait sourire comme un con.
- Ah...euh, rien.
- Angele t’a répondu de manière positive ?
- Elle m’ignore encore totalement…je pense me choper une autre miss.
- Et tu l’as déjà trouvée je suppose ?
- Possible.
Peter
Je termine mon bol de céréales, les yeux embués et rivés sur Angele qui s’est encore une fois assise à la table de Colin. Je consulte ma montre et me lève. Les cours ne vont pas tarder à commencer et il faut que j’aille chercher mes affaires dans ma chambre. Je suis sur le point de passer ma porte mais quelqu’un me retient. ‘Gie.
- Salut…
Sa main est posée sur mon bras, elle ne parle pas mais ce contact me fait du bien. Elle le romp et me tend une enveloppe.
- Hello… Ecoute… Je… Lis ça. J’ai cours et la prof de bonnes manières me déteste déjà suffisamment comme ça. Bye.
Elle ne me laisse pas le temps de répliquer et file, laissant derrière elle un parfum sucré. Je glisse la lettre dans ma poche. Je la dévorerai ce soir.
Sébastian
J’entre dans la salle de bio deux minutes avant que ça sonne. Wow, super ; Envey est assise à côté de Pete et Angie à côté de Franklin. Et moi je me pose ou ?!Bon allez c’est le moment d’être social. Le banc devant celui de Panpan est occupé par une fille avec deux longues tresses blondes, elle semble captivée par un gros livre avec une reliure noire et sans titre. Je m’approche d’elle.
- Euh…excuse moi, la place est libre ?
Elle sursaute et lève les yeux de son bouquin. Lorsqu’elle croise mon regard ses joues s’empourprent. Elle baisse rapidement la tête et dit dans un murmure.
- Oui…oui oui elle est libre…
Je pose mon bouquin sur le plan de travail et m’assied sur le tabouret.
- Tu lis quoi ?
- Hein ?
A nouveau elle croise brièvement mon regard. Ow, jolis yeux verts. Je lui montre d’un signe de tête le livre.
- Ce que tu lis, c’est quoi ?
- Ah euh… « Beim Häuten der Zwiebel »
- Bém Haoten der Tzwibel ?
Elle rigole. Je lui souris. Je me demande comment elle réagirait si elle apprenait que je parle assez bien allemand et que ce que je viens de faire était totalement prémédité.
- Un best-seller dans mon pays...mmh...traduit ça voudrait dire «En épluchant les oignons».
- Tu es allemande ?
Elle me sourit. Adorable.
- Oui.
- Et tu t’appelles..?
- Louise.
- Arrêtez de jacasser et ouvrez tous vos livres page 205. Aujourd’hui, dissection !
La prof vient d’entrer et semble déjà sur les nerfs. Elle porte un tailleur sous sa blouse blanche, des lunettes carrées et ses cheveux sont retenus par un chignon ; plus coincée dans le trip « je fais la loi » tu meurs! Tout le monde s’exécute. Dissection d’accord, mais de quoi ? Comme pour me répondre, elle pose brusquement une cage pleine de souris sur son bureau. Oh putain, on a le droit de faire ça ?!
- Une par banc, et ne la laissez pas s’échapper par pitié !
Je regarde ma voisine, elle semble perplexe. Bon ça va, y a pas que moi que ça met mal à l’aise de faire ça. Je me lève et attrape un rongeur dans la cage avant d’aller me rasseoir.
- Tout d’abord il va falloir l’ouvrir de haut en bas avec le scalpel, délicatement pour ne pas abîmer les organes
Un élève au fond de la classe lève la main.
- Oui ?
- Mais on la tue pas avant ?
- Oh ça…Faites comme bon vous semble…
Certains élèves semblent ravi et s’emparent des lames. La prof se saisit d’un journal et, les pieds sur son bureau, commence à le feuilleter. Ca devient vite une sacrée boucherie. Je suis persuadé que c’est totalement illégal…Quelque chose agrippe mon bras et le secoue ; Louise.
- Fais quelque chose on peut pas tuer ce pauvre petit animal !
Je regarde le rongeur que je tiens toujours fermement dans la main. Il est vrai que je me vois mal lui trancher la tête ou, comme deux bancs plus loin, lui fracasser violemment la tronche sur le rebord du pupitre…
- Mais que veux-tu que je fasse ?
- Je sais pas trouve ! On peut pas butter Henri !
- Henri ?!
- Oui ! C’est son nom à présent.
Bon réfléchis, comment on pourrait faire pour que…Pete ! Je fourre le dénommé Henri dans les mains de ma voisine et m’emparant du scalpel entaille ma paume plus profondément que je ne l’aurais voulu.
- Oh mais qu’est-ce que tu…
Je me retourne et montre ma main à Pete.
- Ah non c’est degu…
Comme prévu il tombe dans les pommes. La souris qu’il tenait en profite pour se faire la belle. La prof arrive à grands pas, attirée par le bruit qu’a fait Panpan en tombant.
- Que lui est-il arrivé ?!
- Je crois Madame qu’il ne supporte pas la vue du sang.
Je glisse ma main dans la poche de ma blouse blanche et la serre en espérant que l’enseignante ne comprenne pas le stratagème. Du coin de l’œil je devine ma camarade qui planque Henri dans son sac.
- Bon sortez tous je vais appeler le concierge pour qu’il attrape cet saloperie de truc court sur pattes. Et pour lui euh…un peu d’air frais suffira !
S’adressant à Envey elle continue.
- Vous n’avez qu’à vous en charger.
Tout le monde sort, fiou c’était limite ça. Louise me saute au cou.
- Merci !
- Ah mais euh…de rien.
- Je vais aller le relâcher tout de suite !
Elle s’en va d’un pas rapide.
- Attends ! Je peux venir avec toi ?
Elle se retourne étonnée, ses joues de nouveau rouges.
- Euh..oui oui
Angele
Le prof de math entre, oh mon Dieu, d’un pas assuré, relax. Il a tiré son coup hier soir ou quoi ?
- Hey, hey, hey ! Bonjour les jeunes ! Prenez vos manuels !
Fait étrange, tout le monde lui obéit. Moi comprise. Il commence à corriger un exercice au retro. Ce type est méconnaissable, comme quoi prostituée c’est un travail d’utilité publique. Non vraiment, c’est lui qui devrait aller chez la psy, parce que là il fait limite schizo. Il se ballade dans la classe, circulant entre les bancs, dispensant ses conseils ça-et-là, quand tout à coup… Il trébuche sur un sac. Rouge comme une tomate, il se relève et se recoiffe nerveusement. Tous les élèves sont écroulés de rire, enfin, presque tous. Suis-je une rabat-joie simplement parce que ça ne m’amuse pas plus que ça ? Je me demande si Peter a déjà lu ma lettre, et ce qu’il en a pensé. C’est le dernier cours de la journée, je compte chaque seconde me séparant de la liberté. Mes mains sont gelées. Monsieur maladroit demande le silence, personne ne le respecte. Tout rentre dans l’ordre. Je prends un crayon et commence à gribouiller pour m’occuper l’esprit.
Peter
Enfin, enfin la journée touche à sa fin. Je me jette sur mon lit, la lettre à la main. Toute la journée, une seule envie, une seule chose en tête. C’est fou, je sais parfaitement ce qu’elle contient mais j’ai besoin de le lire, de m’en assurer. Je suis limite maso par moment, à quoi bon m’infliger cette putain de douleur qui ne manquera pas de me briser le cœur en tant de fragments que même ces connards d’aveugles autistes champions de rubik’s cube ne seront pas ? J’ouvre l’enveloppe, non sans l’avoir portée à mon nez pour respirer le délicat parfum qui s’en dégage. Le sien. Mon ange, la seule qui…
« Coucou Peter, Pour commencer, sache que… Je suis vraiment désolée de m’être enfuie l’autre jour. Je voulais pas te faire de mal – oui, j’avoue, sur ce coup-ci je me suis foirée dans les grandes largeurs – et d’ailleurs, je veux toujours pas t’en faire.
Ensuite, ça m’a vraiment fait bizarre, et je sais pas comment je dois réagir. Tu es… Mon meilleur ami. Je t’aime comme un frère mais ça va pas plus loin, et crois-moi j’en suis la première désolée. Bon, d’accord, peut-être que je suis que la deuxième, mais on est pas à ça près ! Tu es adorable, mignon, prévenant, intelligent… Tu mérites une fille aussi extra que toi, une fille qui t’aimera autant que tu l’aimes… Mais ce n’est pas moi.
Et maintenant j’ai peur de te perdre, de perdre ton amitié, mais je comprendrais que ça te fasse du mal de passer du temps en ma compagnie tout en sachant que rien n’arrivera jamais et que donc tu ne veuilles plus me parler (pour ça que je me suis assise avec Franklin).
Mais sache que si tu as besoin de moi, je serai toujours là.
C’est égoïste mais je veux pas que les choses changent entre nous… Aussi loin que jme rappelle t’as été comme mon deuxième grand frère. C’était toi et Mason, le duo infernal, toutes les filles m’enviaient… Moi j’en avais rien à foutre. C’était nous 3 contre Le Monde et Les Profs…
Pourquoi a-t-il fallu que ça change ?
Rah, désolée, je pars dans mes délires alors que t’en as sûrement rien à battre… je… Bon, allez, j’imprime ça et jte le donnerai demain matin.
Bisous »
Mes yeux parcourent l’écriture arrondie à une vitesse incroyablement lente. Pour un peu on dirait que je suis suisse. Chaque mot, chaque caractère, chaque boucle sont autant de couteaux qui s’enfoncent dans mon âme. Merde, j’aurais mieux fait de me mettre à l’escrime ! Ok, elle dit rien de particulièrement blessant mais c’est juste que… Comment peut-elle penser que ça me fait souffrir d’être avec elle ? C’est mon oasis, ma raison d’être… Ou pas.
Angele
- Pete ! Panpan, attends !
Ca fait 3 jours que je lui ai donné la lettre et il ne m’a rien dit depuis. On est dans un couloir, et comme je l’ai enfin en vue je crois que c’est le moment de saisir ma chance. Je cours comme une folle pour arriver à sa hauteur- Il s’est arrêté, heureusement sinon je l’aurais jamais rattrapé. Tout le monde nous regarde… Je n’aurais peut-être pas dû crier, m’enfin ce qui est fait est fait. Et je suis sûrement plus crevée qu’un cul de jatte qui aurait couru un marathon sur les mains. Aucune endurance ma pauvre. Je reprends mon souffle, pliée en deux, les mains sur les genoux.
- Tu… Tu as…
Eh ben, comparé à moi, Dark Vador a une respiration discrète.
- Euh ça va Angie ?
- Très…
Je me redresse, ma gorge me brûle. Je lève le pouce et poursuis :
- Très bien.
Je lui souris.
- Et toi ?
- Pareil…
- Talumalettre ?
J’ai sorti ça d’un coup. Il ouvre de grands yeux, essayant apparemment de déchiffrer, puis il hoche la tête.
- Oui.
- Et … ?
- Ecoute je…
La cloche retentit, et merde !
- J’ai cours, j’y vais.
Il tourne les talons et s’éloigne. Au bout de quelque mètres, il lance :
- On en parle plus tard ?
Peter
Ok, c’est peut-être un tantinet méchant de la laisser poireauter comme ça, dans l’attente désespérée d’un mot, d’un geste, d’une parole qui viendrait de moi et qu’elle pourrait chérir telle une fan recevant la chemise pleine de sueur d’un membre d’un boysband, mais après tout : Qu’est-ce qu’elle a fait avec moi ?! Bon, d’accord, c’est pas tout à fait pareil puisque je sais parfaitement ce que je ressens et ce que je vais lui dire… Mais elle ne sait pas que je sais ! Donc, j’ai l’avantage. Muhahahahaha. J’adore le mot un tantinet. Tantinet tantinet tantinet. Ca sonne bien. J’entre, m’assied. Un sourire se dessine sur mes lèvres, mon prof me dévisage. Lui, la joie, il connaît pas. Tantinet tantinet tantinet.
Angele
Je ! Il ! Il a osé se barrer dans sa classe sans même attendre ma réponse ! Quel… Une autre sonnerie retentit. Je suis en retard. Tant pis, direction l’infirmerie. Aucune envie de subir les cours aujourd’hui. Quand j’entre, madame Houmpaloumpa ne me parle même pas. Elle m’indique un lit du doigt, je prends ça pour un « Allonge toi seulement ma puce, tu vas être bien prise en charge ici ». En comparaison, le docteur Mengele devait être un type tendre et soucieux du bien-être de ses patients.
Je suis là depuis environ 30 minutes quand une voix brise le lourd silence.
- Et là, c’est notre magnifique infirmerie. Tu peux venir ici si tu te sens mal. Oh ! Miss Andersen.
Je me tourne vers la porte et aperçois la directrice, ou la psy, accompagnée d’une fille qui doit avoir mon âge. Je la dévisage quelque instants. Taille moyenne, japonaise, des cheveux noirs retenus par un chignon, des mèches violettes s’en échappent et retombent sur son visage. Elle porte un uniforme : jupe plissée bleu foncé et veston de la même couleur, chemisier blanc. J’ai l’impression de me retrouver dans un manga. Je me reprends alors qu’elle s’avance vers moi. Elle me tend la main, je la serre.
- Elizabeth Hopper, ou Lilly. Rencontrer...
- Angele Andersen, mais on m’appelle Angie.
Elle me sourit, plonge ses yeux noirs dans les miens. Mes joues rosissent, qu’est-ce qui me prend ?!
- Tu me la rends ?
Elle fait un signe de tête en direction de sa main, que je tiens toujours.
- Désolée !
La dirlo reprend la parole.
- Miss Hopper est nouvelle, je lui fais visiter. D’ailleurs nous n’allons pas nous attarder ici plus longtemps. Remettez-vous bien.
- Bye, à une prochaine Angie.
Elles partent. Mince, j’aurais dû lui demander dans quelle chambre elle était. Bah, tfaçon c’est pas comme si c’était une grande école. Je m’allonge, ferme les yeux. Et si je rattrapais un peu tout le sommeil que j’ai en retard ?
Peter
Je sors de la classe, m’étire. J’ai réussi à voir le bout de cette journée atroce. Je sens une main se poser sur mon épaule.
- Oh, Angie ! Ca va ?
Je sais exactement ce qu’elle vient essayer de découvrir, et j’hésite à lui donner satisfaction.
- Ca peut al… Pourquoi tu souris ?!
- Euh… Tu voulais quelque chose ?
Ha ha, je fais trop bien le mec détaché qui a tourné la page. J’ai bien fait de regarder One Tree Hill l’autre jour, ça améliore mon jeu d’acteur et les frères Scott sont vraiment craquants. Tout comme ma Payton. Ses cheveux sont trop jolis, d’ailleurs faudrait que j’aille chez le coiffeur… Pourquoi je pense à ça moi ?!
- Je… Euh… Tu… On était pas censés parler ?
Héhé, les rôles sont inversés ! Je suis un dieu. Est-ce que la toge m’irait bien ? Continue comme ça Panpan, tu déchires.
- Oh oui, ça m’était… sorti de la tête.
On commence à marcher en direction de mon casier. Même Lucas Scott n’a pas ma classe.
- Ecoute, pour moi c’est parfait. Etre amis, c’est génial !
C’est vrai, je comprends parfaitement que je sois pas le genre de types avec qui tu as envie de coucher.
- Et maintenant que les choses sont au clair, je vais pouvoir me mettre sérieusement à chercher une copine !
Angele
Hein ?! Déjà ?! Mais ça fait même pas quatre jours que… Rah ! Vu son attitude, Sébastian l’a ENCORE fait fumer ! Quel boulets ces mecs, il me faut du whis…
Peter
- Qui c’est la nouvelle à ce propos ?
- La nouv… Oh ! Elizabeth Hopper ?
Quel nom adorable !
- Oui, elle est passée furtivement dans notre classe avec la dirlo…
- Elle va être dans la mienne je crois…
Wow ! Vey, elle, Elizabeth... Les gars sont des veinards.
Envey
Ca fait une semaine que je ne lui ai plus parlé. En fait, ça fait une semaine que je n’ai plus prononcé mot. Je n’ai jamais eu besoin de débiner des conneries à longueur de journée, mais 7 jours tout de même ... Sébastian pense que c’est parce que je lui en veux. Je le lui laisse croire mais en réalité, je n’ai plus rien à dire. Trop honte de ce que j’ai fait ... je lui reproche d’être infidèle mais moi alors, sur ce coup j’ai pas assuré. Je fais ma chambre de long en large, perdue dans mes pensées. Je hais cette chose qui nous empêche d’avancer, de tuer n’importe qui, de faire tous ces trucs géniaux mais tellement immoraux, communément appelée conscience. Saloperie de connasse de conscience de merde! Je m’en passerai bien ! Après tout ce n’est qu’un trouble de la personnalité borderline ! On ne devrait pas l’écouter ! Encore heureux que je puisse aller assez loin dans l’insanité et la connerie sans qu’elle ne rapplique à chaque fois. Une semaine, 7 jours, 336 heures, 20'160 minutes, 1209600 secondes que je me demande ce que je dois faire. Lui dire, voilà ce qu’elle me conseillerait, cette petite voix dans ma tête.
Oh pis merde.
Je sors de la pièce, claquant la porte derrière moi et va frapper à la numéro 182. C’est Pete qui ouvre. Il ne cache pas sa surprise, depuis qu’on s’est amusé ensemble lui et moi, je n’ai plus dormi avec eux.
- Ah?! Tiens salut, je m’attendais pas à te voir.
- Je vais en parler à Sebastian, il est là ?
- Hein que qu…
- T’en fais pas, il te touchera pas. Va faire un tour, je préfère être seule avec lui…
Il semble totalement pris au dépourvu mais s’exécute. J’entre juste au moment où il sort de la salle de bain encore trempé, en bas de training séchant ses cheveux à l’aide d’une serviette. Il stoppe net et me regarde, étonné.
- Fallait que je te parle…
- Euh...ouais ok, installe toi.
Il me montre un de deux lits, je m’y assieds et il fait de même sur l’autre pieu, face à moi. Je me perds un instant dans ses yeux. Comment va-t-il réagir? Et si il me disait que tout était fini? Que plus jamais il ne voulait me revoir? Je ferai quoi? Je suis quoi sans lui moi? Je soupire, aller ‘Vey…Je lui balance tout d’un coup.
- J’étais persuadée que tu avais flashé sur Angele et j’en ai parlé à Pete lorsqu’il m’a retrouvé dimanche. J’étais en boule parce que je pouvais pas m’empêcher de penser que t’allais me laisser pour cette fille que tu l’aimais et plus moi et lui il était triste parce qu’elle l’ignorait et…On s’est embrassés…à plusieurs reprises…
Il ne répond rien, mais qu’est-ce qu’il attend ?! Vas-y dit quelque chose ! Sois en colère, n’importe quoi ! Réagis ! Son silence me fait encore plus mal que tout ce qu’il aurait pu me dire…
- Je m’en veux tellement je voulais pas mais…
Ma voix se brise, ma vision se brouille, je sens des gouttes perler sur mes joues et lui, il reste là, impassible à me regarder. Je craque, enserre mes jambes dans mes bras et enfouis mon visage dans le creux que forme mes genoux, je suis pitoyable et je sais que c’est tout ce que je mérite. J’ai l’impression de sentir sa main contre ma joue, oh si seulement.
- Pchut…’Vey calme-toi. Regarde-moi et arrête de pleurer.
Je relève les yeux. Il est à genoux devant le lit et sa main caresse réellement ma joue. Il essuie mes larmes mais de nouvelles les remplacent.
- Arrêtes s’il te plait, ça me fait mal de te voir ainsi. Allez viens.
Prenant mon bras il me fait doucement glisser du lit pour me prendre dans ses bras. Je ferme les yeux et le serre fort contre moi
- Comment as-tu pu croire ne serait-ce qu’une seconde que je ne t’aimais plus? Je suis fou de toi idiote. Je pensais que tu le savais…
Reculant légèrement il relève d’une main mon menton pour me regarder dans les yeux.
- Je t’aime, compris ?
Je hoche légèrement la tête de haut en bas, il me sourit et efface les dernières larmes sur mes joues.
- Je crois qu’on va arrêter de jouer à celui qui fera le plus mal à l’autre
- Oui…je pense que ce serait bien…
Peter
Hier soir, Envey a annoncé à Stian qu’on s’était embrassés et je dois admettre qu’il l’a incroyablement bien pris. Je suis rentré, il m’a dévisagé quelques secondes, m’a souri et serré la main. Bon, ok, sa poigne était peut-être beaucoup plus puissante que d’habitude, mais je ne devrais pas avoir d’hématome. On a passé la soirée tous les 4, Angie ayant accepté de venir. Je me suis endormi quand elle est partie, à savoir vers les 21h30. Et là je me lève péniblement après une « bonne » nuit de sommeil. J’éteinds mon réveil, prends des fringues dans mon armoire et me dirige vers la salle de bain. J’allume la radio qu’on y a placée. Elle diffuse une chanson de Belle and Sebastian, Waiting for the moon to rise. Parfait pour émerger en douceur. Je me douche, me sèche, m’habille, me coiffe, bref je fais toutes ces petites choses qu’on fait en se levant. Non, je ne me branle pas ! Argh, je commence à raisonner comme Vey. Si tant est qu’elle raisonne.
Je sors. Wow, quand on parle du loup. Elle a dormi ici, et là elle me fixe avec des yeux grands comme… Mince, mes pensées commencent vraiment à dériver facilement. Bref, elle me regarde et tout à coup éclate de rire. Stian se lève et me sourit. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Il pointe mes jambes du doigt et… OH PUTAIN !
- C’EST QUOI CE BORDEL ?!
Seb me répond, rayonnant.
- Très jolis shorts, Panpan. Enfin, tu sais que si tu veux en porter des aussi courts, tu risques de facilement passer pour une pute.
Il me tape l’épaule. Je commence à fouiller mon placard et réalise que tous mes pantalons sont coupés. Oh mon Dieu, donc il l’avait ptet pas pris si bien que ça… Je me tourne vers lui, tentant de garder mon calme.
- OÙ SONT MES JAMBES ?!
Il se dirige vers sa valise, l’ouvre et renverse son contenu sur le sol.
- Devant toi !
- Mais t’es malade ! Bon, calme, prête moi un de tes pantalons.
- Non.
- Je…
Je sors de la chambre. Sébastian refuse de m’aider ? TRES BIEN ! Je vais aller faucher ses fringues à Franklin. Et toc. On fait à peu près la même taille, ça devrait jouer. Et je sais où se trouve sa piaule, du moins je l’espère.
Angele
Je suis posée sur ma chaise, écouteurs vissés dans les oreilles, quand quelqu’un retire la pince qui tenait mes cheveux attachés.
- T’es bien plus sex comme ça ma ptite.
Je souris, presque malgré moi. Elizabeth.
- Je suis pas petite !
- Si tu le dis ...
Elle m’adresse un clin d’œil et s’assied à côté de moi. Je remets ma coiffure en place tout en lui lançant.
- Qui t’a dit que cette place était libre ?
- Elle l’est toujours !
Aoutch, mais elle marque un point. Quoique…
- Tu dis n’importe quoi, une certaine Lilly n’arrête pas de la squatter ces derniers temps…
- Quelle salope, tu veux que je lui casse la gueule ?
J’éclate de rire et le prof me lance un regard désapprobateur. Je mets un doigt sur ma bouche l’air de dire « oui oui, je me la ferme, je serai une fille bien sage » et c’est le moment qu’elle choisit pour me pincer, me faisant crier.
- Andersen, si vous ne vous calmez pas, sortez.
- Mais…
- Chut. Faites les exercices notés au tableau.
Bien sûr, comme si j’avais rien de mieux à faire que de … travailler. Argh, je dois me rendre à la terrible réalité, je suis là pour ça.
Sauf si… Li’ me tend une feuille avec une grille dessinée et ces simples mots griffonnés en dessous : « Tu prends les croix ou les ronds ? ».
J’articule silencieusement que je suis imbattable et qu’elle devrait commencer à le savoir. Malheureusement, son obstination prend le dessus sur sa raison et c’est le début d’un long tournoi de morpion. La cloche sonne et on se met d’accord pour dire qu’on est ex æquo, même si je mène de 30 points.
Envey
Je me réveille tout doucement, bercée par les battements du cœur de l’homme que j’aime. Je n’ai pas envie de me lever, pas envie que ce petit goût de paradis disparaisse. Surtout pas juste pour aller voir une conne qui se prétend psychologue.
- Hmmm…
Je sens Sébastian bouger légèrement, il s’éveille. Sa main glisse sur ma joue.
- Ma Vey, t’émerges ?
Ma voix est encore plus endormie que la sienne
- Nan…
Je tire le drap sur ma tête, il en soulève un bout et me regarde me cacher du monde tout contre lui. J’ai l’impression d’être une petite fille qui veut rester dans son univers imaginaire bien plus beau que la réalité, il me parle d’ailleurs comme si
- Allez sors, sinon tu vas être en retard.
- Mmh…elle peut bien m’attendre, c’est pas comme si elle avait une vie !
Il rigole et envoie balader d’un geste du bras mon « nid ».
- Vey fais moi plaisir, va la voir et parle lui.
Je remonte le duvet jusqu’à mes oreilles et lui lance un regard noir.
- Tu sous-entends que j’ai b’soin de voir un psy ?!
Il sourit, me caresse la joue et continue sur le ton de la plaisanterie.
- Ca pourrait être bénéfique pour elle...comme pour toi !
Je soulève mon poing et le laisse retomber brutalement devant moi, en plein sur son sternum. Il grimace.
- Ok ! Je lui raconterais ma vie dans les moindre détails, de ma naissance jusqu’au coup minable de hier soir !
- Minable ?!
Je lui tire la langue et me lève. J’enfile en vitesse des fringues.
- Ouais autant dire que tu étais nul, carrément pas en forme !
- Tu vas voir ce que tu vas voir !
Il m’attrape par la taille pour me faire tomber sur le lit et m’embrasse. Je lui mords la langue.
- TAIN !
Il recule surpris. J’ai pas trouvé plus radical sur le moment.
- Tu m’as fait mal !
- En plein sur ton piercing pas de chance ! Mais bon, j’ai pas le temps là, tu voulais que j’aille à ce rendez-vous à la con et il serait malpoli que j’arrive en retard.
Je me redresse puis me dirige vers la stéréo. Je tourne le bouton du volume à fond, mets le cd des Sex Pistols, programme «Liar » et appuie sur lecture. Pete fait un bond de trois mètres de haut.
- ALLEZ DEBOUT PANPAN !
J’ouvre la porte, me retourne pour envoyer un baiser à Stian et sors. Pauvre Peter il va finir cardiaque.
Sébastian
Ces dernières semaines il s’est passé beaucoup de choses, ça m’a épuisé. Pourtant ce soir, on se retrouve à nouveau les quatre dans la chambre, il doit être 23 heures, on rigole et on écoute de la musique comme si de rien n’était. ‘Fin, comme avant mais en mieux ; maintenant on est tous plus ou moins au clair et dieu que c’est bien. Je repousse légèrement Envey pour pouvoir m’emparer d’un petit sachet planqué dans ma table de nuit. Deux trois gestes et j’allume ma sèche. En vain, Envey me la prend des mains, en tire deux longues taffes et l’écrase sur la table de nuit.
- Hey mais qu’est-ce qu…
- C’est mauvais pour ta santé mon amour
Je lui mordille le lobe de l’oreille avant de répondre.
- Depuis quand tu t’en préoccupes ?
Elle me tire la langue.
- Ce n’est pas parce que je te laisse boire du whisky dès le matin que je souhaite te voir clamser. Tu fumes trop, tu bois trop, il est temps de changer ça !
D’un baiser elle me donne son chewing-gum. Je lui souris.
- Et tu crois que mâcher ce genre de conneries va suffire à supprimer ma dépendance ?
- Non mais j’ai une autre idée pour te défouler.
Elle m’embrasse dans le cou tout en faisant glisser sa main sur mon entrejambe. Ca pour être un message clair, il est clair. Pete tousse, j’éclate de rire, Envey aussi. Elle se serre tout contre moi comme nichée dans mes bras, j’en profite pour lui murmurer un «je t’aime » qu’elle me retourne d’un sourire complice. Pete se lève soudainement comme si il s’était pris une décharge.
- Putain mais vous savez quel jour on est ?!
Envey jette rapidement un coup d’œil au calendrier.
- 31 octobre pourquoi ?
- Mais ! Comment ça « pourquoi » ?! Vous savez pas ce qu’il y a aujourd’hui ?!
- Le jour anniversaire de l’arrestation du tueur en série Marcel André Henri Félix Petiot, dit le Docteur Petiot ?
J’éclate de rire. Je me suis toujours demandé d’où elle sortait ce genre de détails macabres sur tout ce qui touche de près ou de loin des serial killer. Elle connaît énormément de choses même dans d’autres « matières » surtout des dates, je ne sais pas comment elle fait pour toutes se les rappeler, c’en est parfois flippant…Mais rien que pour la tête que fait Pete c’est utile.
- Euh..non…enfin si possible mais c’est pas ça !
Je décide de continuer sur la lancée d’Envey.
- L’anniversaire de feu John Keats ?
Devant l’expression ahurie de Panpan, je clarifie.
- D’après moi l’un des plus grand poète britannique, mort en euh…chérie ?
- Février 1821 à Rome.
Je lui souris et la remercie d’un baiser sur la joue. Peter se rassied et croise les bras.
- Halloween bande de nuls…
- On savait mais on adore se payer ta tête, c’est si facile.
Elle lui tire la langue avant d’ajouter.
- Et donc, tu t’es excité juste pour ça ?
Il se redresse.
- Mais faut fêter ça !!!
- Bien sur, mettons nous des draps sur la tête et allons frapper aux portes de nos voisins en lâchant un « trick or treat ! » pour avoir des bonbons…
Si même Angie se fout de lui il va pas aller loin le petit Panpan.
- …Je pensais à quelque chose de moins…enfantin.
- Genre ?
- Et bien on pourrait par exemple…
Angele
On aurait pu penser que me retrouver coincée dans des sous sol poussiéreux m’aurait servi de leçon, mais NON ! J’ai été suffisamment conne pour suivre Peter dans ses délires, et je me retrouve à courir dans un putain de couloir, suivie par deux vigiles. Réduction de personnel qu’il disait ! TU PARLES !
Je suis à bout de souffle et je m’arrête. Lilly m’attrape la main et me traîne littéralement derrière elle. J’avais suggéré aux autres de passer la chercher avant de mettre notre plan à exécution. Comme elle est dans la même classe que moi, et que je suis seule à ma place pour les cours principaux, elle s’est assise à côté de moi. Rien de tel qu’un cours de math pour rapprocher deux filles. On a beaucoup discuté, et même si elle a un caractère très différent du mien on s’entend parfaitement. Elle est incroyablement souriante, toujours partante pour les plans foireux, et je pense que même Hitler lorsqu’il a découvert que ô miracle, son plan pour faire accuser les communistes avait fonctionné à merveille devait être moins rempli de joie de vivre. Et moi, comme une idiote, je l’ai entraînée du côté obscur de la force. Génial, j’aurais enfin pu avoir une amie à qui me confier, parce que je suis plus capable de parler de mecs à Pete – pas envie de lui faire du mal. Tain ! Comment je peux penser à ça alors que je suis poursuivie par un obèse foutrement endurant et un type dont la tronche est un mélange de celles de Steve Buscemi et Anthony Hopkins ?! Elizabeth me tire brusquement sur le côté, m’entraînant dans une classe, Ouf, les autres sont là ! On ferme la porte et on se tait. Des bruits de pas nous arrivent du couloir, tout le monde retient sa respiration, priant ou du moins espérant et… ILS NE S’ARRÊTENT PAS ! L’espace d’un instant, j’ai oublié que Stian et Vey s’étaient mutuellement cocufiés et que donc, question chance, on avait fait le plein. Les bruits s’éloignent. Panpan éclate de rire, rapidement suivi par nous tous. Mon souffle est court, je me reprends et me tourne vers ma sauveuse.
- Merci… Sur ce coup-ci, je sais pas ce que j’aurais fait sans toi…
Elle me sourit et Peter se ramène. Il passe un bras autour de mes épaules et un autour de celles de ma nouvelle amie. Ce contact me gêne un peu mais je ne le lui fais pas remarquer.
- Bon ! On fait quoi maintenant ?!
- Hein ?!
On a tous dit ça d’une même voix.
- Bah voui ! On a encore toute la nuit, et vu ce qu’on vient de faire la journée de demain sera sûrement écourtée en matière de cours.
Il. Est. Malade. Liza lui répond.
- Je crois… que j’ai une idée !
- Hopper, j’aime pas quand tu as ce genre de sourire…
Elle jette un regard aux lettres aimantées collées sur le côté du tableau noir et ça fait comme un flash. Je comprends.
- Ooooooh non ! Hors de question ! N’y pense même pas !
- S’il te plaîîîît !
- Quoi ?!
- Non, je refuse !
- Mais quoi ?!
- Allez, juste un petit moment…
Pete s’impatiente et met sa main sur ma bouche pour m’empêcher de rétorquer une fois de plus.
- On peut m’expliquer ?
- Eh bien voilà, dans mon ancienne ville…
Il la coupe :
- Tokyo ?
- Manchester, abruti ! Bref, là où je vivais avant, à Halloween on se réunissait avec des copines et on…
Il recommence :
- Faisait un marathon Sex And The City ?
Elle lui balance son coude dans les côtes et il nous lâche.
- Non, ça c’était pour Noël. Mais ferme-la et laisse moi continuer ! Sauf si tu ne veux pas savoir…
- Sisi je veuuuuux ! Je suis tout ouïe.
- On appelait les esprits.
Si elles n’étaient pas déjà toutes mortes de froid, je pense qu’on entendrait des mouches voler.
- Allez, on a les lettres et…
Elle se dirige vers le bureau et en sort une bougie rose.
- On a une chandelle !
- Huh ?! Comment tu savais que…
- J’ai vu la prof la mettre là l’autre jour, c’était son anniv et Monsieur Timide lui l’a offerte.
Elle m’hallucine ! Je l’interroge :
- Tu penses qu’ils ont une liaison ?
- Non, s’ils couchaient ensemble il lui aurait offert un cadeau un tantinet moins pourri…
Peter
Tantinet ?!
Angele
- Mais à mon humble avis, c’est pour bientôt !
Envey nous interromp, mince, pour un peu j’oubliais qu’elle était là.
- Bon, faites ce que vous voulez, mais c’est totalement débile, alors je me barre.
Seb la retient par le bras.
- Allez Vey, ça peut pas être plus con que ce qu’on vient de faire… Et les vigiles sont sûrement toujours en train de rôder dans les couloirs, autant attendre un moment.
Elle semble hésiter mais finit par rester.
- Bien. Maintenant qu’on est tous d’accord, on peut commencer.
Après avoir mis en place l’alphabet et s’être installés en rond, on allume la bougie. On a pris un des vases présents sur une étagère et dans lequel se trouvaient des fleurs – idée stupide de la prof pour égayer la classe. Selon Lilly, ça peut faire office de verre. Chacun de nous pose un doigt dessus et on commence à psalmodier :
- Esprit, es-tu là ? Si tu es là, fais nous un signe…
Rien.
- Vous pensez que l’odeur de fraise peut-être considéré com… AIE !
Ca, c’était Pete qui s’en est encore prise une. Un sourire se dessine sur mes lèvres, Li’ continue :
- Allez. Esprit de Christopher Reeve…
- Hein ?! Hors de question qu’on appelle ce… ce mec !
Elle me lance d’un ton agressif :
- Et pourquoi ?!
- Parce que ! J’aime pas les légumes !
Seb étouffe un rire et c’est à mon tour de recevoir une pichenette.
- Un peu de respect Angele. Il peut nous écouter !
- Et alors ?! Il est paralysé, c’est pas comme si ça pouvait être un esprit FRAPPEUR !
Pete commence à se marrer, rapidement rejoint par Stian. Envey quant à elle, se lève et sort, lançant un « jmebarre » empli de mépris. La porte claque. Je laisse échapper un long bâillement et demande :
- Vous pensez qu’ils sont toujours à notre recherche ?
- Chais pas…
- Je vais chercher Vey.
Stian part à son tour. On range tout et on l’imite, trop morts pour rester plus longtemps debout. Elizabeth vient avec moi, dans ma piaule, et Panpan rejoint la sienne. Faites que personne sache que c’est nous qui avons fait… Ca.
Sébastian
Encore un « fabuleux » dimanche matin. Il est bientôt 9h, je suis assis dans le réfectoire avec Pete et Envey. On déjeune dans un silence de mort, Peter la tête dans son bol de céréales est perdu dans ses pensées, il regrette sûrement sa déclaration, ‘Vey, une pomme pour seul déjeuner dans une main, un crayon dans l’autre, dessine. Angele entre dans la salle, s’empare d’un plateau et après s’être servie, vient vers nous. On relève tous la tête, la regardant s’approcher mais au dernier moment elle change d’avis et va s’attabler un peu plus loin avec Franklin et Charly. Pete entrouvre la bouche totalement ahuri.
- Salope.
Je me retourne vers Envey, étonné. Pour un premier mot de la journée, il est carrément vulgaire. Mais je crois qu’il donne le ton. Visiblement Panpan n’est pas de cet avis, il semble s’enfoncer encore plus dans ses Kellog’s
- J'aurais pas dû lui dire. Je savais très bien qu'elle m'aimait pas, j'ai fait ça pour me soulager... Voilà où ça m'a mené.
Elle soupire et sans s’arrêter de crayonner lui lance.
- Vous êtes visiblement assortis pour ce qui est de la stupi…
Je mets ma main sur sa bouche pour la faire taire. Elle me fait de grands yeux ronds.
- Evite de dire n’importe quoi sans réfléchir au préalable à l’impact de tes paroles.
Outch, j’ai été plus sec que je ne l’aurai voulu… Je n’ai pas l’habitude de la réprimander mais je sais à quel point elle peut être blessante dans ses commentaires. Elle n’aime pas la manière dont tourne le monde alors si en plus les gens auquel elle tient ne serait-ce qu’un peu merdent trop, elle pourrait en devenir désagréablement franche et réaliste. Les autres n’aiment généralement pas qu’on les mette si brusquement face à leurs problèmes.. Même si elle est plus dure avec elle-même, Pete a trop violemment déchu pour accepter ce genre de, dirais-je, vérité. D’un geste du bras elle me repousse et me lance un regard noir avant de se lever.
- Je sors m’en griller une.
Elle s’en va, laissant son cahier de dessin et ses crayons en plan. Pete s’empare du carnet et le feuillette. Il s’arrête sur une page, celle qu’elle crayonnait il n’y a pas une minute.
- Wow…
- Montre, c’est quoi ?
Il me tend le calepin. Moi, voilà ce que c’est. Ca fait une semaine qu’elle travaille ce portrait, elle refusait de me le montrer.
- Elle a dû se faire chier à le faire…
- Surtout que le modèle n’est pas toujours très gentil avec elle.
Je relève brusquement les yeux vers Pete. Un reproche ?!De lui ?!
- Pourquoi tu dis ça ?!
- Peut-être parce qu’elle t’aime plus que tu ne le mérites. Tu dragues tout ce qui bouge, même la psy ! Et elle, elle est censé faire quoi ? Sois belle et tais toi ?
Je peine à assimiler sa remarque. Elle a toujours su que ce n’était qu’un jeu avec toutes les autres filles et ça ne l’a jamais gênée. Au contraire, ça lui plaisait de savoir qu’elle était la seule fille à laquelle je cédais. Quand est-ce que ça a changé ?
- …Ok Panpan, je vais aller lui causer et arrêtes de t’en faire pour l’amour de ta vie, je l’ai déjà rembarrée, t’as plus aucune concurrence.
Je me lève, prends rapidement mes affaires et celles d’Envey, avant de sortir dans le parc pour la retrouver.
Angele
Ce matin, j’ai préféré déjeuner avec Charly et Franklin. J’avais pas dormi de la nuit. J’ai pensé à Peter et à ce qu’il m’avait dit, et surtout à comment lui répondre sans lui faire trop de mal. Parce que c’est tout ce que je veux éviter. Je pense lui en avoir déjà fait suffisamment comme ça. Je m’allonge sur mon lit, met mes écouteurs et lance une chanson d’Archive.
Je m’en veux beaucoup... Ai-je fait quelque chose qui aurait pu lui laisser croire que… Pfff. Je tends la main et réussis à attraper une boîte de friandises que j’ai reçue pour mon anniversaire. C’est de la part de Julio, le secrétaire de maman. Une brave type avec qui je m’entendais très bien, il mériterait une promotion. D’autant plus qu’il m’a envoyé ma marque préférée ! Y a pas à dire, les Suisses excellent dans le domaine des chocolats. C’est dingue qu’il sache que je raffole des Lindt et que mes propres parents ignorent la date de ma naissance. Ou mon prénom. Je me redresse et tousse. Oh non, si je commence à être malade, ça va vraiment pas le faire !
J’attrape mon ordinateur portable et le démarre. J’ouvre un nouveau document et commence à écrire. Ecrire tout ce que je voudrais lui dire, mais que je ne pourrais pas.
« Coucou Pete, pour commencer… »
Mes doigts glissent sur les touches du clavier comme ceux d’un musicien sur un piano, et pourtant j’ai l’impression de n’être qu’une enfant qui se défoule en faisant un brouhaha incroyable pour rien.
Peter
Je suis sur mon pieu, j’ai passé la journée à … ne rien faire. Plus revu Seb et Envey depuis ce matin, ils sont sûrement en train de copuler dans un coin sombre. Wow, quand on « parle » du loup… Il entre et claque la porte derrière lui.
- Putain ! C’est vraiment qu’une conne ! Jlai cherchée partout mais je l’ai pas retrouvée !
Wow, il a réellement insulté Envey ?
- Euh, calme toi. Tu l'as…
Il m’interrompt.
- OUI !
- Et tu ne l’as pas…
Il recommence.
- Je viens de te le dire !
Il se laisse tomber sur son lit et expire bruyamment.
- Fait chier.
J’aime pas le voir dans cet état, surtout que je me sens un peu coupable puisqu’il m’a défendu… Bon, Pete, il est temps d’arranger ce que tu as fait.
- J’y vais, j’aurais ptet plus de chance que toi…
Il a posé un oreiller sur son visage et je l’entends vaguement grommeler un truc comme « c’est ça ». Je sors. Je me balade un peu dans le parc. Qui sait, peut-être que mes pérégrinations me mèneront à elle ? On peut toujours rêv…. AIE ! Je viens de me prendre un truc sur la tête, ça fait atrocement mal ! Je regarde le sol et je vois… Une botte ?! Mais qu’est-ce que…
- Hey Panpan, chuis là haut !
Je lève la tête et remarque Envey, elle est allongée sur une branche d’arbre, le dos appuyé contre le tronc.
- Tu veux pas descendre ? Tu risques de te faire mal…
Envey
- Viens me chercher !
Je lui tire la langue avant de prendre une dernière late et d’envoyer le mégot dans l’herbe d’une pichenette.
- Descends sinon....
Il prend ma botte et me vise. Je saute brusquement de l‘arbre et lui tombe dessus, perdant l’équilibre on se retrouve tous les deux par terre. On rigole, allongés dans l’herbe. Soudain je retrouve mon sérieux et sans quitter le ciel des yeux lui lâche :
- C’est Stian qui t’envoie ?
- Non.
- Alors qu’est-ce que tu fous ici ?
- Je suis venu te chercher de ma propre initiative.
J’allume une nouvelle clope et tire plusieurs longues taffes.
- Ah quoi bon ? Je serai rentrée une fois la nuit tombée
- J’avais envie de te parler.
- Ah, d’Angie ?
- Non. De toi. Comment tu vas ?
Je fais quelques ronds avec la fumée et les regarde s’effacer peu à peu.
- Très bien, ça se voit pas ?!
- Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Je crois que le type que j’aime se paie vraiment ma tête et qu’il veut sauter la fille que TU aimes.
- Il joue avec, rien de plus. Tu penses pas ?
Il tourne la tête vers moi, je fais de même vers lui.
- Je le pensais.
- Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
Je détourne le regard et à nouveau joue avec la fumée qui sort de ma bouche.
- La façon dont il la regarde, la façon dont il lui parle, la façon dont il lui sourit...ça a dépassé le stade du jeu, à force de faire le malin et de briser les coeurs, il a dû tomber dans son propre piège.
- En partant il m'a dit qu'il l'avait repoussée…Tu crois qu'il aurait fait ça s'il était réellement intéressé?
- Je sais pas…Sébastian est un rubik's cube à 7 faces ; incompréhensible.
- Jolie comparaison... Mais... Ecoute, il t'aime. Et honnêtement t'es une fille superbe, pourquoi irait-il te tromper ? Je veux pas dire par là que Angie ne l'est pas mais... Enfin, tu vois ce que je veux dire ?
- Parce qu'il a flashé sur elle? Parce que je t'ai embrassé et qu'il a beau l'avoir pris à la rigolade il a pas du tout apprécié? Parce que depuis qu'on est dans cette école stupide c'est plus pareil?
Je soupire et écrase ma cigarette dans l’herbe pour pouvoir me passer les mains sur le visage.
- Je…
Il cherche les mots qu’il me faudrait, c’est vain. Je change de sujet sans pour autant m’en éloigner.
- Angie t’a reparlé ?
- Non…
- Toutes mes condoléances ?
Je roule sur le côté et le regarde. Lui ne bouge pas, il fixe les cieux, comme si il y espérait des réponses.
- J'en sais rien... Faudrait que je tourne la page.
Je l’enjambe et m’assieds sur lui. Il sursaute et revient sur terre.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je nous change les idées
- Com…
J’attrape ses lèvres. Il met ses mains sur mes épaules et me repousse.
- On peut pas…Stian…
- Je sais…mais bordel ce que j’aime quand tu m’embrasses…
Il met une main derrière ma nuque et approche mon visage du sien. Front contre front, on se regarde dans les yeux. Il me sourit et murmure.
- Moi aussi, j’adore.
A nouveau on s’embrasse et il se place sur moi, en profitant pour faire descendre sa main sur ma cuisse. De sa bouche je vais à son cou, il se laisse faire puis après quelques minutes commence à comprendre le truc.
- Attends ! Qu’est-ce que t’es en train de faire ?!
J’éclate de rire
- Je viens de te faire un sacré putain de suçon !
- Tu déconnes ?!
Il se frotte le cou.
- Excuse-moi j’ai pas pu résister…
Je me mordille la lèvre comme si j’avais fait une bêtise, il me répond par un sourire avant se glisser sa langue dans ma bouche. On s’embrasse. Encore. Encore. Et encore, jusqu’à ce que je rouvre les yeux. Je le repousse légèrement et m’exclame
- Putain fait nuit ?!
Il regarde autour de lui et rigole
- Visiblement.
- Mais, ça fait combien de temps qu’on est ici ?!
- Une demie heure, une heure je pense…
- Merde…
- Tu veux rentrer ?
Il dépose un léger baiser sur ma bouche.
- Nan…
Enfouissant son visage dans ma poitrine, il commence à défaire mon corset, je retiens sa main.
- Mais…
- Oui je sais, couvre-feu oblige.
- Exact.
Il se lève et me tend la main.
- Allez viens.
On retourne à l’école, se tenant par la taille. Je sais que je ne devrais pas faire ce que je fais mais ce n’en est que plus bon. Une fois devant la porte de ma chambre, il se baisse, passant ses bras autour de ma taille et me donne un dernier baiser.
- Ca pour m’avoir changé les idées, c’est réussi.
- Ouais…
Je me serre l’espace d’un court instant contre lui.
- …Dors bien.
- Bonne nuit.
Sébastian
Pete est rentré à la limite du couvre-feu hier soir. Fait étrange ; il semblait assez heureux pour une fois. Hier j’étais trop sur les nerfs pour lui demander la raison de son bonheur soudain mais maintenant, ça m’intrigue. Angele aurait-elle dit oui ? Il est dans la salle de bain, l’eau coule. J’entre, toute la pièce est embuée.
- T’es fou ou quoi ?!M’étonne pas que j’ai pas de flotte chaude après !!!
Je l’entends sursauter.
- Putain tu vois pas que je prends ma douche là ?!
- Oh non je veux surtout pas le voir.
Je m‘assieds sur le rebord du lavabo et croise les bras.
- Je voulais juste savoir ce qui hier te faisait sourire comme un con.
- Ah...euh, rien.
- Angele t’a répondu de manière positive ?
- Elle m’ignore encore totalement…je pense me choper une autre miss.
- Et tu l’as déjà trouvée je suppose ?
- Possible.
Peter
Je termine mon bol de céréales, les yeux embués et rivés sur Angele qui s’est encore une fois assise à la table de Colin. Je consulte ma montre et me lève. Les cours ne vont pas tarder à commencer et il faut que j’aille chercher mes affaires dans ma chambre. Je suis sur le point de passer ma porte mais quelqu’un me retient. ‘Gie.
- Salut…
Sa main est posée sur mon bras, elle ne parle pas mais ce contact me fait du bien. Elle le romp et me tend une enveloppe.
- Hello… Ecoute… Je… Lis ça. J’ai cours et la prof de bonnes manières me déteste déjà suffisamment comme ça. Bye.
Elle ne me laisse pas le temps de répliquer et file, laissant derrière elle un parfum sucré. Je glisse la lettre dans ma poche. Je la dévorerai ce soir.
Sébastian
J’entre dans la salle de bio deux minutes avant que ça sonne. Wow, super ; Envey est assise à côté de Pete et Angie à côté de Franklin. Et moi je me pose ou ?!Bon allez c’est le moment d’être social. Le banc devant celui de Panpan est occupé par une fille avec deux longues tresses blondes, elle semble captivée par un gros livre avec une reliure noire et sans titre. Je m’approche d’elle.
- Euh…excuse moi, la place est libre ?
Elle sursaute et lève les yeux de son bouquin. Lorsqu’elle croise mon regard ses joues s’empourprent. Elle baisse rapidement la tête et dit dans un murmure.
- Oui…oui oui elle est libre…
Je pose mon bouquin sur le plan de travail et m’assied sur le tabouret.
- Tu lis quoi ?
- Hein ?
A nouveau elle croise brièvement mon regard. Ow, jolis yeux verts. Je lui montre d’un signe de tête le livre.
- Ce que tu lis, c’est quoi ?
- Ah euh… « Beim Häuten der Zwiebel »
- Bém Haoten der Tzwibel ?
Elle rigole. Je lui souris. Je me demande comment elle réagirait si elle apprenait que je parle assez bien allemand et que ce que je viens de faire était totalement prémédité.
- Un best-seller dans mon pays...mmh...traduit ça voudrait dire «En épluchant les oignons».
- Tu es allemande ?
Elle me sourit. Adorable.
- Oui.
- Et tu t’appelles..?
- Louise.
- Arrêtez de jacasser et ouvrez tous vos livres page 205. Aujourd’hui, dissection !
La prof vient d’entrer et semble déjà sur les nerfs. Elle porte un tailleur sous sa blouse blanche, des lunettes carrées et ses cheveux sont retenus par un chignon ; plus coincée dans le trip « je fais la loi » tu meurs! Tout le monde s’exécute. Dissection d’accord, mais de quoi ? Comme pour me répondre, elle pose brusquement une cage pleine de souris sur son bureau. Oh putain, on a le droit de faire ça ?!
- Une par banc, et ne la laissez pas s’échapper par pitié !
Je regarde ma voisine, elle semble perplexe. Bon ça va, y a pas que moi que ça met mal à l’aise de faire ça. Je me lève et attrape un rongeur dans la cage avant d’aller me rasseoir.
- Tout d’abord il va falloir l’ouvrir de haut en bas avec le scalpel, délicatement pour ne pas abîmer les organes
Un élève au fond de la classe lève la main.
- Oui ?
- Mais on la tue pas avant ?
- Oh ça…Faites comme bon vous semble…
Certains élèves semblent ravi et s’emparent des lames. La prof se saisit d’un journal et, les pieds sur son bureau, commence à le feuilleter. Ca devient vite une sacrée boucherie. Je suis persuadé que c’est totalement illégal…Quelque chose agrippe mon bras et le secoue ; Louise.
- Fais quelque chose on peut pas tuer ce pauvre petit animal !
Je regarde le rongeur que je tiens toujours fermement dans la main. Il est vrai que je me vois mal lui trancher la tête ou, comme deux bancs plus loin, lui fracasser violemment la tronche sur le rebord du pupitre…
- Mais que veux-tu que je fasse ?
- Je sais pas trouve ! On peut pas butter Henri !
- Henri ?!
- Oui ! C’est son nom à présent.
Bon réfléchis, comment on pourrait faire pour que…Pete ! Je fourre le dénommé Henri dans les mains de ma voisine et m’emparant du scalpel entaille ma paume plus profondément que je ne l’aurais voulu.
- Oh mais qu’est-ce que tu…
Je me retourne et montre ma main à Pete.
- Ah non c’est degu…
Comme prévu il tombe dans les pommes. La souris qu’il tenait en profite pour se faire la belle. La prof arrive à grands pas, attirée par le bruit qu’a fait Panpan en tombant.
- Que lui est-il arrivé ?!
- Je crois Madame qu’il ne supporte pas la vue du sang.
Je glisse ma main dans la poche de ma blouse blanche et la serre en espérant que l’enseignante ne comprenne pas le stratagème. Du coin de l’œil je devine ma camarade qui planque Henri dans son sac.
- Bon sortez tous je vais appeler le concierge pour qu’il attrape cet saloperie de truc court sur pattes. Et pour lui euh…un peu d’air frais suffira !
S’adressant à Envey elle continue.
- Vous n’avez qu’à vous en charger.
Tout le monde sort, fiou c’était limite ça. Louise me saute au cou.
- Merci !
- Ah mais euh…de rien.
- Je vais aller le relâcher tout de suite !
Elle s’en va d’un pas rapide.
- Attends ! Je peux venir avec toi ?
Elle se retourne étonnée, ses joues de nouveau rouges.
- Euh..oui oui
Angele
Le prof de math entre, oh mon Dieu, d’un pas assuré, relax. Il a tiré son coup hier soir ou quoi ?
- Hey, hey, hey ! Bonjour les jeunes ! Prenez vos manuels !
Fait étrange, tout le monde lui obéit. Moi comprise. Il commence à corriger un exercice au retro. Ce type est méconnaissable, comme quoi prostituée c’est un travail d’utilité publique. Non vraiment, c’est lui qui devrait aller chez la psy, parce que là il fait limite schizo. Il se ballade dans la classe, circulant entre les bancs, dispensant ses conseils ça-et-là, quand tout à coup… Il trébuche sur un sac. Rouge comme une tomate, il se relève et se recoiffe nerveusement. Tous les élèves sont écroulés de rire, enfin, presque tous. Suis-je une rabat-joie simplement parce que ça ne m’amuse pas plus que ça ? Je me demande si Peter a déjà lu ma lettre, et ce qu’il en a pensé. C’est le dernier cours de la journée, je compte chaque seconde me séparant de la liberté. Mes mains sont gelées. Monsieur maladroit demande le silence, personne ne le respecte. Tout rentre dans l’ordre. Je prends un crayon et commence à gribouiller pour m’occuper l’esprit.
Peter
Enfin, enfin la journée touche à sa fin. Je me jette sur mon lit, la lettre à la main. Toute la journée, une seule envie, une seule chose en tête. C’est fou, je sais parfaitement ce qu’elle contient mais j’ai besoin de le lire, de m’en assurer. Je suis limite maso par moment, à quoi bon m’infliger cette putain de douleur qui ne manquera pas de me briser le cœur en tant de fragments que même ces connards d’aveugles autistes champions de rubik’s cube ne seront pas ? J’ouvre l’enveloppe, non sans l’avoir portée à mon nez pour respirer le délicat parfum qui s’en dégage. Le sien. Mon ange, la seule qui…
« Coucou Peter, Pour commencer, sache que… Je suis vraiment désolée de m’être enfuie l’autre jour. Je voulais pas te faire de mal – oui, j’avoue, sur ce coup-ci je me suis foirée dans les grandes largeurs – et d’ailleurs, je veux toujours pas t’en faire.
Ensuite, ça m’a vraiment fait bizarre, et je sais pas comment je dois réagir. Tu es… Mon meilleur ami. Je t’aime comme un frère mais ça va pas plus loin, et crois-moi j’en suis la première désolée. Bon, d’accord, peut-être que je suis que la deuxième, mais on est pas à ça près ! Tu es adorable, mignon, prévenant, intelligent… Tu mérites une fille aussi extra que toi, une fille qui t’aimera autant que tu l’aimes… Mais ce n’est pas moi.
Et maintenant j’ai peur de te perdre, de perdre ton amitié, mais je comprendrais que ça te fasse du mal de passer du temps en ma compagnie tout en sachant que rien n’arrivera jamais et que donc tu ne veuilles plus me parler (pour ça que je me suis assise avec Franklin).
Mais sache que si tu as besoin de moi, je serai toujours là.
C’est égoïste mais je veux pas que les choses changent entre nous… Aussi loin que jme rappelle t’as été comme mon deuxième grand frère. C’était toi et Mason, le duo infernal, toutes les filles m’enviaient… Moi j’en avais rien à foutre. C’était nous 3 contre Le Monde et Les Profs…
Pourquoi a-t-il fallu que ça change ?
Rah, désolée, je pars dans mes délires alors que t’en as sûrement rien à battre… je… Bon, allez, j’imprime ça et jte le donnerai demain matin.
Bisous »
Mes yeux parcourent l’écriture arrondie à une vitesse incroyablement lente. Pour un peu on dirait que je suis suisse. Chaque mot, chaque caractère, chaque boucle sont autant de couteaux qui s’enfoncent dans mon âme. Merde, j’aurais mieux fait de me mettre à l’escrime ! Ok, elle dit rien de particulièrement blessant mais c’est juste que… Comment peut-elle penser que ça me fait souffrir d’être avec elle ? C’est mon oasis, ma raison d’être… Ou pas.
Angele
- Pete ! Panpan, attends !
Ca fait 3 jours que je lui ai donné la lettre et il ne m’a rien dit depuis. On est dans un couloir, et comme je l’ai enfin en vue je crois que c’est le moment de saisir ma chance. Je cours comme une folle pour arriver à sa hauteur- Il s’est arrêté, heureusement sinon je l’aurais jamais rattrapé. Tout le monde nous regarde… Je n’aurais peut-être pas dû crier, m’enfin ce qui est fait est fait. Et je suis sûrement plus crevée qu’un cul de jatte qui aurait couru un marathon sur les mains. Aucune endurance ma pauvre. Je reprends mon souffle, pliée en deux, les mains sur les genoux.
- Tu… Tu as…
Eh ben, comparé à moi, Dark Vador a une respiration discrète.
- Euh ça va Angie ?
- Très…
Je me redresse, ma gorge me brûle. Je lève le pouce et poursuis :
- Très bien.
Je lui souris.
- Et toi ?
- Pareil…
- Talumalettre ?
J’ai sorti ça d’un coup. Il ouvre de grands yeux, essayant apparemment de déchiffrer, puis il hoche la tête.
- Oui.
- Et … ?
- Ecoute je…
La cloche retentit, et merde !
- J’ai cours, j’y vais.
Il tourne les talons et s’éloigne. Au bout de quelque mètres, il lance :
- On en parle plus tard ?
Peter
Ok, c’est peut-être un tantinet méchant de la laisser poireauter comme ça, dans l’attente désespérée d’un mot, d’un geste, d’une parole qui viendrait de moi et qu’elle pourrait chérir telle une fan recevant la chemise pleine de sueur d’un membre d’un boysband, mais après tout : Qu’est-ce qu’elle a fait avec moi ?! Bon, d’accord, c’est pas tout à fait pareil puisque je sais parfaitement ce que je ressens et ce que je vais lui dire… Mais elle ne sait pas que je sais ! Donc, j’ai l’avantage. Muhahahahaha. J’adore le mot un tantinet. Tantinet tantinet tantinet. Ca sonne bien. J’entre, m’assied. Un sourire se dessine sur mes lèvres, mon prof me dévisage. Lui, la joie, il connaît pas. Tantinet tantinet tantinet.
Angele
Je ! Il ! Il a osé se barrer dans sa classe sans même attendre ma réponse ! Quel… Une autre sonnerie retentit. Je suis en retard. Tant pis, direction l’infirmerie. Aucune envie de subir les cours aujourd’hui. Quand j’entre, madame Houmpaloumpa ne me parle même pas. Elle m’indique un lit du doigt, je prends ça pour un « Allonge toi seulement ma puce, tu vas être bien prise en charge ici ». En comparaison, le docteur Mengele devait être un type tendre et soucieux du bien-être de ses patients.
Je suis là depuis environ 30 minutes quand une voix brise le lourd silence.
- Et là, c’est notre magnifique infirmerie. Tu peux venir ici si tu te sens mal. Oh ! Miss Andersen.
Je me tourne vers la porte et aperçois la directrice, ou la psy, accompagnée d’une fille qui doit avoir mon âge. Je la dévisage quelque instants. Taille moyenne, japonaise, des cheveux noirs retenus par un chignon, des mèches violettes s’en échappent et retombent sur son visage. Elle porte un uniforme : jupe plissée bleu foncé et veston de la même couleur, chemisier blanc. J’ai l’impression de me retrouver dans un manga. Je me reprends alors qu’elle s’avance vers moi. Elle me tend la main, je la serre.
- Elizabeth Hopper, ou Lilly. Rencontrer...
- Angele Andersen, mais on m’appelle Angie.
Elle me sourit, plonge ses yeux noirs dans les miens. Mes joues rosissent, qu’est-ce qui me prend ?!
- Tu me la rends ?
Elle fait un signe de tête en direction de sa main, que je tiens toujours.
- Désolée !
La dirlo reprend la parole.
- Miss Hopper est nouvelle, je lui fais visiter. D’ailleurs nous n’allons pas nous attarder ici plus longtemps. Remettez-vous bien.
- Bye, à une prochaine Angie.
Elles partent. Mince, j’aurais dû lui demander dans quelle chambre elle était. Bah, tfaçon c’est pas comme si c’était une grande école. Je m’allonge, ferme les yeux. Et si je rattrapais un peu tout le sommeil que j’ai en retard ?
Peter
Je sors de la classe, m’étire. J’ai réussi à voir le bout de cette journée atroce. Je sens une main se poser sur mon épaule.
- Oh, Angie ! Ca va ?
Je sais exactement ce qu’elle vient essayer de découvrir, et j’hésite à lui donner satisfaction.
- Ca peut al… Pourquoi tu souris ?!
- Euh… Tu voulais quelque chose ?
Ha ha, je fais trop bien le mec détaché qui a tourné la page. J’ai bien fait de regarder One Tree Hill l’autre jour, ça améliore mon jeu d’acteur et les frères Scott sont vraiment craquants. Tout comme ma Payton. Ses cheveux sont trop jolis, d’ailleurs faudrait que j’aille chez le coiffeur… Pourquoi je pense à ça moi ?!
- Je… Euh… Tu… On était pas censés parler ?
Héhé, les rôles sont inversés ! Je suis un dieu. Est-ce que la toge m’irait bien ? Continue comme ça Panpan, tu déchires.
- Oh oui, ça m’était… sorti de la tête.
On commence à marcher en direction de mon casier. Même Lucas Scott n’a pas ma classe.
- Ecoute, pour moi c’est parfait. Etre amis, c’est génial !
C’est vrai, je comprends parfaitement que je sois pas le genre de types avec qui tu as envie de coucher.
- Et maintenant que les choses sont au clair, je vais pouvoir me mettre sérieusement à chercher une copine !
Angele
Hein ?! Déjà ?! Mais ça fait même pas quatre jours que… Rah ! Vu son attitude, Sébastian l’a ENCORE fait fumer ! Quel boulets ces mecs, il me faut du whis…
Peter
- Qui c’est la nouvelle à ce propos ?
- La nouv… Oh ! Elizabeth Hopper ?
Quel nom adorable !
- Oui, elle est passée furtivement dans notre classe avec la dirlo…
- Elle va être dans la mienne je crois…
Wow ! Vey, elle, Elizabeth... Les gars sont des veinards.
Envey
Ca fait une semaine que je ne lui ai plus parlé. En fait, ça fait une semaine que je n’ai plus prononcé mot. Je n’ai jamais eu besoin de débiner des conneries à longueur de journée, mais 7 jours tout de même ... Sébastian pense que c’est parce que je lui en veux. Je le lui laisse croire mais en réalité, je n’ai plus rien à dire. Trop honte de ce que j’ai fait ... je lui reproche d’être infidèle mais moi alors, sur ce coup j’ai pas assuré. Je fais ma chambre de long en large, perdue dans mes pensées. Je hais cette chose qui nous empêche d’avancer, de tuer n’importe qui, de faire tous ces trucs géniaux mais tellement immoraux, communément appelée conscience. Saloperie de connasse de conscience de merde! Je m’en passerai bien ! Après tout ce n’est qu’un trouble de la personnalité borderline ! On ne devrait pas l’écouter ! Encore heureux que je puisse aller assez loin dans l’insanité et la connerie sans qu’elle ne rapplique à chaque fois. Une semaine, 7 jours, 336 heures, 20'160 minutes, 1209600 secondes que je me demande ce que je dois faire. Lui dire, voilà ce qu’elle me conseillerait, cette petite voix dans ma tête.
Oh pis merde.
Je sors de la pièce, claquant la porte derrière moi et va frapper à la numéro 182. C’est Pete qui ouvre. Il ne cache pas sa surprise, depuis qu’on s’est amusé ensemble lui et moi, je n’ai plus dormi avec eux.
- Ah?! Tiens salut, je m’attendais pas à te voir.
- Je vais en parler à Sebastian, il est là ?
- Hein que qu…
- T’en fais pas, il te touchera pas. Va faire un tour, je préfère être seule avec lui…
Il semble totalement pris au dépourvu mais s’exécute. J’entre juste au moment où il sort de la salle de bain encore trempé, en bas de training séchant ses cheveux à l’aide d’une serviette. Il stoppe net et me regarde, étonné.
- Fallait que je te parle…
- Euh...ouais ok, installe toi.
Il me montre un de deux lits, je m’y assieds et il fait de même sur l’autre pieu, face à moi. Je me perds un instant dans ses yeux. Comment va-t-il réagir? Et si il me disait que tout était fini? Que plus jamais il ne voulait me revoir? Je ferai quoi? Je suis quoi sans lui moi? Je soupire, aller ‘Vey…Je lui balance tout d’un coup.
- J’étais persuadée que tu avais flashé sur Angele et j’en ai parlé à Pete lorsqu’il m’a retrouvé dimanche. J’étais en boule parce que je pouvais pas m’empêcher de penser que t’allais me laisser pour cette fille que tu l’aimais et plus moi et lui il était triste parce qu’elle l’ignorait et…On s’est embrassés…à plusieurs reprises…
Il ne répond rien, mais qu’est-ce qu’il attend ?! Vas-y dit quelque chose ! Sois en colère, n’importe quoi ! Réagis ! Son silence me fait encore plus mal que tout ce qu’il aurait pu me dire…
- Je m’en veux tellement je voulais pas mais…
Ma voix se brise, ma vision se brouille, je sens des gouttes perler sur mes joues et lui, il reste là, impassible à me regarder. Je craque, enserre mes jambes dans mes bras et enfouis mon visage dans le creux que forme mes genoux, je suis pitoyable et je sais que c’est tout ce que je mérite. J’ai l’impression de sentir sa main contre ma joue, oh si seulement.
- Pchut…’Vey calme-toi. Regarde-moi et arrête de pleurer.
Je relève les yeux. Il est à genoux devant le lit et sa main caresse réellement ma joue. Il essuie mes larmes mais de nouvelles les remplacent.
- Arrêtes s’il te plait, ça me fait mal de te voir ainsi. Allez viens.
Prenant mon bras il me fait doucement glisser du lit pour me prendre dans ses bras. Je ferme les yeux et le serre fort contre moi
- Comment as-tu pu croire ne serait-ce qu’une seconde que je ne t’aimais plus? Je suis fou de toi idiote. Je pensais que tu le savais…
Reculant légèrement il relève d’une main mon menton pour me regarder dans les yeux.
- Je t’aime, compris ?
Je hoche légèrement la tête de haut en bas, il me sourit et efface les dernières larmes sur mes joues.
- Je crois qu’on va arrêter de jouer à celui qui fera le plus mal à l’autre
- Oui…je pense que ce serait bien…
Peter
Hier soir, Envey a annoncé à Stian qu’on s’était embrassés et je dois admettre qu’il l’a incroyablement bien pris. Je suis rentré, il m’a dévisagé quelques secondes, m’a souri et serré la main. Bon, ok, sa poigne était peut-être beaucoup plus puissante que d’habitude, mais je ne devrais pas avoir d’hématome. On a passé la soirée tous les 4, Angie ayant accepté de venir. Je me suis endormi quand elle est partie, à savoir vers les 21h30. Et là je me lève péniblement après une « bonne » nuit de sommeil. J’éteinds mon réveil, prends des fringues dans mon armoire et me dirige vers la salle de bain. J’allume la radio qu’on y a placée. Elle diffuse une chanson de Belle and Sebastian, Waiting for the moon to rise. Parfait pour émerger en douceur. Je me douche, me sèche, m’habille, me coiffe, bref je fais toutes ces petites choses qu’on fait en se levant. Non, je ne me branle pas ! Argh, je commence à raisonner comme Vey. Si tant est qu’elle raisonne.
Je sors. Wow, quand on parle du loup. Elle a dormi ici, et là elle me fixe avec des yeux grands comme… Mince, mes pensées commencent vraiment à dériver facilement. Bref, elle me regarde et tout à coup éclate de rire. Stian se lève et me sourit. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Il pointe mes jambes du doigt et… OH PUTAIN !
- C’EST QUOI CE BORDEL ?!
Seb me répond, rayonnant.
- Très jolis shorts, Panpan. Enfin, tu sais que si tu veux en porter des aussi courts, tu risques de facilement passer pour une pute.
Il me tape l’épaule. Je commence à fouiller mon placard et réalise que tous mes pantalons sont coupés. Oh mon Dieu, donc il l’avait ptet pas pris si bien que ça… Je me tourne vers lui, tentant de garder mon calme.
- OÙ SONT MES JAMBES ?!
Il se dirige vers sa valise, l’ouvre et renverse son contenu sur le sol.
- Devant toi !
- Mais t’es malade ! Bon, calme, prête moi un de tes pantalons.
- Non.
- Je…
Je sors de la chambre. Sébastian refuse de m’aider ? TRES BIEN ! Je vais aller faucher ses fringues à Franklin. Et toc. On fait à peu près la même taille, ça devrait jouer. Et je sais où se trouve sa piaule, du moins je l’espère.
Angele
Je suis posée sur ma chaise, écouteurs vissés dans les oreilles, quand quelqu’un retire la pince qui tenait mes cheveux attachés.
- T’es bien plus sex comme ça ma ptite.
Je souris, presque malgré moi. Elizabeth.
- Je suis pas petite !
- Si tu le dis ...
Elle m’adresse un clin d’œil et s’assied à côté de moi. Je remets ma coiffure en place tout en lui lançant.
- Qui t’a dit que cette place était libre ?
- Elle l’est toujours !
Aoutch, mais elle marque un point. Quoique…
- Tu dis n’importe quoi, une certaine Lilly n’arrête pas de la squatter ces derniers temps…
- Quelle salope, tu veux que je lui casse la gueule ?
J’éclate de rire et le prof me lance un regard désapprobateur. Je mets un doigt sur ma bouche l’air de dire « oui oui, je me la ferme, je serai une fille bien sage » et c’est le moment qu’elle choisit pour me pincer, me faisant crier.
- Andersen, si vous ne vous calmez pas, sortez.
- Mais…
- Chut. Faites les exercices notés au tableau.
Bien sûr, comme si j’avais rien de mieux à faire que de … travailler. Argh, je dois me rendre à la terrible réalité, je suis là pour ça.
Sauf si… Li’ me tend une feuille avec une grille dessinée et ces simples mots griffonnés en dessous : « Tu prends les croix ou les ronds ? ».
J’articule silencieusement que je suis imbattable et qu’elle devrait commencer à le savoir. Malheureusement, son obstination prend le dessus sur sa raison et c’est le début d’un long tournoi de morpion. La cloche sonne et on se met d’accord pour dire qu’on est ex æquo, même si je mène de 30 points.
Envey
Je me réveille tout doucement, bercée par les battements du cœur de l’homme que j’aime. Je n’ai pas envie de me lever, pas envie que ce petit goût de paradis disparaisse. Surtout pas juste pour aller voir une conne qui se prétend psychologue.
- Hmmm…
Je sens Sébastian bouger légèrement, il s’éveille. Sa main glisse sur ma joue.
- Ma Vey, t’émerges ?
Ma voix est encore plus endormie que la sienne
- Nan…
Je tire le drap sur ma tête, il en soulève un bout et me regarde me cacher du monde tout contre lui. J’ai l’impression d’être une petite fille qui veut rester dans son univers imaginaire bien plus beau que la réalité, il me parle d’ailleurs comme si
- Allez sors, sinon tu vas être en retard.
- Mmh…elle peut bien m’attendre, c’est pas comme si elle avait une vie !
Il rigole et envoie balader d’un geste du bras mon « nid ».
- Vey fais moi plaisir, va la voir et parle lui.
Je remonte le duvet jusqu’à mes oreilles et lui lance un regard noir.
- Tu sous-entends que j’ai b’soin de voir un psy ?!
Il sourit, me caresse la joue et continue sur le ton de la plaisanterie.
- Ca pourrait être bénéfique pour elle...comme pour toi !
Je soulève mon poing et le laisse retomber brutalement devant moi, en plein sur son sternum. Il grimace.
- Ok ! Je lui raconterais ma vie dans les moindre détails, de ma naissance jusqu’au coup minable de hier soir !
- Minable ?!
Je lui tire la langue et me lève. J’enfile en vitesse des fringues.
- Ouais autant dire que tu étais nul, carrément pas en forme !
- Tu vas voir ce que tu vas voir !
Il m’attrape par la taille pour me faire tomber sur le lit et m’embrasse. Je lui mords la langue.
- TAIN !
Il recule surpris. J’ai pas trouvé plus radical sur le moment.
- Tu m’as fait mal !
- En plein sur ton piercing pas de chance ! Mais bon, j’ai pas le temps là, tu voulais que j’aille à ce rendez-vous à la con et il serait malpoli que j’arrive en retard.
Je me redresse puis me dirige vers la stéréo. Je tourne le bouton du volume à fond, mets le cd des Sex Pistols, programme «Liar » et appuie sur lecture. Pete fait un bond de trois mètres de haut.
- ALLEZ DEBOUT PANPAN !
J’ouvre la porte, me retourne pour envoyer un baiser à Stian et sors. Pauvre Peter il va finir cardiaque.
Sébastian
Ces dernières semaines il s’est passé beaucoup de choses, ça m’a épuisé. Pourtant ce soir, on se retrouve à nouveau les quatre dans la chambre, il doit être 23 heures, on rigole et on écoute de la musique comme si de rien n’était. ‘Fin, comme avant mais en mieux ; maintenant on est tous plus ou moins au clair et dieu que c’est bien. Je repousse légèrement Envey pour pouvoir m’emparer d’un petit sachet planqué dans ma table de nuit. Deux trois gestes et j’allume ma sèche. En vain, Envey me la prend des mains, en tire deux longues taffes et l’écrase sur la table de nuit.
- Hey mais qu’est-ce qu…
- C’est mauvais pour ta santé mon amour
Je lui mordille le lobe de l’oreille avant de répondre.
- Depuis quand tu t’en préoccupes ?
Elle me tire la langue.
- Ce n’est pas parce que je te laisse boire du whisky dès le matin que je souhaite te voir clamser. Tu fumes trop, tu bois trop, il est temps de changer ça !
D’un baiser elle me donne son chewing-gum. Je lui souris.
- Et tu crois que mâcher ce genre de conneries va suffire à supprimer ma dépendance ?
- Non mais j’ai une autre idée pour te défouler.
Elle m’embrasse dans le cou tout en faisant glisser sa main sur mon entrejambe. Ca pour être un message clair, il est clair. Pete tousse, j’éclate de rire, Envey aussi. Elle se serre tout contre moi comme nichée dans mes bras, j’en profite pour lui murmurer un «je t’aime » qu’elle me retourne d’un sourire complice. Pete se lève soudainement comme si il s’était pris une décharge.
- Putain mais vous savez quel jour on est ?!
Envey jette rapidement un coup d’œil au calendrier.
- 31 octobre pourquoi ?
- Mais ! Comment ça « pourquoi » ?! Vous savez pas ce qu’il y a aujourd’hui ?!
- Le jour anniversaire de l’arrestation du tueur en série Marcel André Henri Félix Petiot, dit le Docteur Petiot ?
J’éclate de rire. Je me suis toujours demandé d’où elle sortait ce genre de détails macabres sur tout ce qui touche de près ou de loin des serial killer. Elle connaît énormément de choses même dans d’autres « matières » surtout des dates, je ne sais pas comment elle fait pour toutes se les rappeler, c’en est parfois flippant…Mais rien que pour la tête que fait Pete c’est utile.
- Euh..non…enfin si possible mais c’est pas ça !
Je décide de continuer sur la lancée d’Envey.
- L’anniversaire de feu John Keats ?
Devant l’expression ahurie de Panpan, je clarifie.
- D’après moi l’un des plus grand poète britannique, mort en euh…chérie ?
- Février 1821 à Rome.
Je lui souris et la remercie d’un baiser sur la joue. Peter se rassied et croise les bras.
- Halloween bande de nuls…
- On savait mais on adore se payer ta tête, c’est si facile.
Elle lui tire la langue avant d’ajouter.
- Et donc, tu t’es excité juste pour ça ?
Il se redresse.
- Mais faut fêter ça !!!
- Bien sur, mettons nous des draps sur la tête et allons frapper aux portes de nos voisins en lâchant un « trick or treat ! » pour avoir des bonbons…
Si même Angie se fout de lui il va pas aller loin le petit Panpan.
- …Je pensais à quelque chose de moins…enfantin.
- Genre ?
- Et bien on pourrait par exemple…
Angele
On aurait pu penser que me retrouver coincée dans des sous sol poussiéreux m’aurait servi de leçon, mais NON ! J’ai été suffisamment conne pour suivre Peter dans ses délires, et je me retrouve à courir dans un putain de couloir, suivie par deux vigiles. Réduction de personnel qu’il disait ! TU PARLES !
Je suis à bout de souffle et je m’arrête. Lilly m’attrape la main et me traîne littéralement derrière elle. J’avais suggéré aux autres de passer la chercher avant de mettre notre plan à exécution. Comme elle est dans la même classe que moi, et que je suis seule à ma place pour les cours principaux, elle s’est assise à côté de moi. Rien de tel qu’un cours de math pour rapprocher deux filles. On a beaucoup discuté, et même si elle a un caractère très différent du mien on s’entend parfaitement. Elle est incroyablement souriante, toujours partante pour les plans foireux, et je pense que même Hitler lorsqu’il a découvert que ô miracle, son plan pour faire accuser les communistes avait fonctionné à merveille devait être moins rempli de joie de vivre. Et moi, comme une idiote, je l’ai entraînée du côté obscur de la force. Génial, j’aurais enfin pu avoir une amie à qui me confier, parce que je suis plus capable de parler de mecs à Pete – pas envie de lui faire du mal. Tain ! Comment je peux penser à ça alors que je suis poursuivie par un obèse foutrement endurant et un type dont la tronche est un mélange de celles de Steve Buscemi et Anthony Hopkins ?! Elizabeth me tire brusquement sur le côté, m’entraînant dans une classe, Ouf, les autres sont là ! On ferme la porte et on se tait. Des bruits de pas nous arrivent du couloir, tout le monde retient sa respiration, priant ou du moins espérant et… ILS NE S’ARRÊTENT PAS ! L’espace d’un instant, j’ai oublié que Stian et Vey s’étaient mutuellement cocufiés et que donc, question chance, on avait fait le plein. Les bruits s’éloignent. Panpan éclate de rire, rapidement suivi par nous tous. Mon souffle est court, je me reprends et me tourne vers ma sauveuse.
- Merci… Sur ce coup-ci, je sais pas ce que j’aurais fait sans toi…
Elle me sourit et Peter se ramène. Il passe un bras autour de mes épaules et un autour de celles de ma nouvelle amie. Ce contact me gêne un peu mais je ne le lui fais pas remarquer.
- Bon ! On fait quoi maintenant ?!
- Hein ?!
On a tous dit ça d’une même voix.
- Bah voui ! On a encore toute la nuit, et vu ce qu’on vient de faire la journée de demain sera sûrement écourtée en matière de cours.
Il. Est. Malade. Liza lui répond.
- Je crois… que j’ai une idée !
- Hopper, j’aime pas quand tu as ce genre de sourire…
Elle jette un regard aux lettres aimantées collées sur le côté du tableau noir et ça fait comme un flash. Je comprends.
- Ooooooh non ! Hors de question ! N’y pense même pas !
- S’il te plaîîîît !
- Quoi ?!
- Non, je refuse !
- Mais quoi ?!
- Allez, juste un petit moment…
Pete s’impatiente et met sa main sur ma bouche pour m’empêcher de rétorquer une fois de plus.
- On peut m’expliquer ?
- Eh bien voilà, dans mon ancienne ville…
Il la coupe :
- Tokyo ?
- Manchester, abruti ! Bref, là où je vivais avant, à Halloween on se réunissait avec des copines et on…
Il recommence :
- Faisait un marathon Sex And The City ?
Elle lui balance son coude dans les côtes et il nous lâche.
- Non, ça c’était pour Noël. Mais ferme-la et laisse moi continuer ! Sauf si tu ne veux pas savoir…
- Sisi je veuuuuux ! Je suis tout ouïe.
- On appelait les esprits.
Si elles n’étaient pas déjà toutes mortes de froid, je pense qu’on entendrait des mouches voler.
- Allez, on a les lettres et…
Elle se dirige vers le bureau et en sort une bougie rose.
- On a une chandelle !
- Huh ?! Comment tu savais que…
- J’ai vu la prof la mettre là l’autre jour, c’était son anniv et Monsieur Timide lui l’a offerte.
Elle m’hallucine ! Je l’interroge :
- Tu penses qu’ils ont une liaison ?
- Non, s’ils couchaient ensemble il lui aurait offert un cadeau un tantinet moins pourri…
Peter
Tantinet ?!
Angele
- Mais à mon humble avis, c’est pour bientôt !
Envey nous interromp, mince, pour un peu j’oubliais qu’elle était là.
- Bon, faites ce que vous voulez, mais c’est totalement débile, alors je me barre.
Seb la retient par le bras.
- Allez Vey, ça peut pas être plus con que ce qu’on vient de faire… Et les vigiles sont sûrement toujours en train de rôder dans les couloirs, autant attendre un moment.
Elle semble hésiter mais finit par rester.
- Bien. Maintenant qu’on est tous d’accord, on peut commencer.
Après avoir mis en place l’alphabet et s’être installés en rond, on allume la bougie. On a pris un des vases présents sur une étagère et dans lequel se trouvaient des fleurs – idée stupide de la prof pour égayer la classe. Selon Lilly, ça peut faire office de verre. Chacun de nous pose un doigt dessus et on commence à psalmodier :
- Esprit, es-tu là ? Si tu es là, fais nous un signe…
Rien.
- Vous pensez que l’odeur de fraise peut-être considéré com… AIE !
Ca, c’était Pete qui s’en est encore prise une. Un sourire se dessine sur mes lèvres, Li’ continue :
- Allez. Esprit de Christopher Reeve…
- Hein ?! Hors de question qu’on appelle ce… ce mec !
Elle me lance d’un ton agressif :
- Et pourquoi ?!
- Parce que ! J’aime pas les légumes !
Seb étouffe un rire et c’est à mon tour de recevoir une pichenette.
- Un peu de respect Angele. Il peut nous écouter !
- Et alors ?! Il est paralysé, c’est pas comme si ça pouvait être un esprit FRAPPEUR !
Pete commence à se marrer, rapidement rejoint par Stian. Envey quant à elle, se lève et sort, lançant un « jmebarre » empli de mépris. La porte claque. Je laisse échapper un long bâillement et demande :
- Vous pensez qu’ils sont toujours à notre recherche ?
- Chais pas…
- Je vais chercher Vey.
Stian part à son tour. On range tout et on l’imite, trop morts pour rester plus longtemps debout. Elizabeth vient avec moi, dans ma piaule, et Panpan rejoint la sienne. Faites que personne sache que c’est nous qui avons fait… Ca.
12 commentaires:
J'adore le nouveau personnage ! Et je passe à la suite !
Bonsoir Mesdemoiselles,
Bon comme la technique est toujours contre moi je vous mèl ces commentaires du chapitre 7 (très en retard - mes excuses).
Bien, pour ce chapitre, un mot : déconcertant !
Troublant déjà parce que l'histoire elle-même prend un tour surprenant : que de rebondissements ! Magnifiques pirouettes à chaque fois que l'on apprécie pour le plaisir de l'écriture et qui n'ont rien d'un artifice, bravo !
Trouble ensuite, par les tons (multiples) et surtout la gravité de ce chapitre... Nous avons été habitués au léger toujours entre le "à la limite des larmes" et le grand éclat de rire. Mais là ! Sombre, oui sombre et troublant ce sont les deux seuls mots vraiment capable de retranscrire l'ambiance de ce chapitre ! Tout cela reste de toute beauté littéraire bien sûr ! Et ne fait que démonter votre génie, changer les habitudes, donner de la profondeur à un récit qui auparavant ne cédait en rien à la facilité mais là ne peut que s'éloigner des habituels "teenagers soaps" ! BRAVO !
Enfin le trouble vient surtout de l'écriture, bien que toujours maîtrisée, elle a changé dirait-on... un vague "quelque chose" flotte dans ce chapitre et donne un goût nouveau et un peu amer (?) à ces belles lignes... Rien d'inquiétant je pense, soit un petit relâchement soit (et je penche plutôt pour cela), un tournant essentiel dans le récit ! Et donc à nouvelle route, nouveau style ?! Certes. Enfin soyez rassurées, rien de tout cela n'entame votre génie et votre belle littérature que vous nous offrez à chaque chapitre (à part des fautes bêtes en recrudescence, attention !).
Au final, la palme vous revient encore... Petit parallèle béta : vous êtes à la palme des fics ce qu'est Lyon au championnat de France : INVINCIBLE (*no comment...*). Bref surtout encore une vague de remerciements et de bravos bien méritée pour ce chapitre aux tons multiples, aux rebondissements excellents et à cette belle entrée : Elisabeth Hopper... Prometteur ce personnage (un peu garce non ?!).
Bref, bravo et à la suite !
Trenc'
(Je serais curieux d'avoir votre avis sur votre écriture dans ce chapitre.... même si vous êtes loin maintenant !)
Wouhou, je sais, je m'y prend vraiment a la bourre, mais en même temps, sa va faire deux commentaires de plus en un seul coup ! (Qui a dit "Sa revient au meme?")
Bref, je me sens un peu pouilleux de pas savoir que dire quand je voit la dose de texte des autres commentaires....donc....Je vais meubler :) Enfin, je vais essayer.
Je viens de finir le chapitre 8 et.....Hum nan ça faut que je le dise dans le prochain commentaire. Donc rappelons nous du précédent chapitre.......Dur......AAAH oui, Halloween, et l'entrée en scène d'Elizabeth...sur ce perso, je n'ai qu'une chose a dire: Pourquoi pas plus tot ?! ^^ Sa apporte un nouveau perso assez rafraichissant pour l'histoire et je doit dire que c'est tant mieux !
Hum sinon, la scene de fin.......je doit dire qu'un Cliffhanger comme ça, c'est dégueulasse !! et ayant lu le Chapitre 8, je peut dire que ... Mais merde, c'est dégueulasse T__T pourquoi nous faire ça, nous, gens du petit peuple? Nous fidèles lecteurs qui suivont cette oeuvre. Moi je dit que vous respectez meme pas votre public dabord et puis dabord vous prenez la grosse tete, et puis et ben Na....dabord.... (Wouh, si ça c'est pas du pur meublage venu directement d'Ikea :) )
Bref, voila, j'ajoute une autre tartine de texte aux autres commentaires en esperant que sa fasse au moins une heureuse
coucou ^^
bon, parait -il qu'il faut poster un com par ici m'a t-on dit, jtiens qd meme à protester, on est contraint de reviewer, sisi, une certaine miss habitant en suisse (dont le speudo commence par un i et finit par ris) fait des menaces!! et ouais! moi jvoudrais juste dire que c'est inadmissible! et que tous ceux qui sentent forcés d'etre ici me contactent, il faut pas se laisser faire!!! nan mais oh! et puis en plus, faut voir les menaces quoi : "[17:37:44] [NB] Iris | : et jte parle pas tant que j'ai pas de commentaire" o_o ne plus te parler! o_o nan mais iris :s tu te rends pas compte ='( ce serait terrible !! ( oui bon d'accord, je me moque et toussa, mais en fait qui c'est qui cede à la menace squand même bibi alors .... :/... >_< ....oui bon ça va ok, c'est qd meme bien cool de te connaitre iris ^^ ( T_T et merde me suis faite avoir toute seule ( >_<) ))))))))) ( la flemme de compter les parentheses ( T_T et merde en plus j'en ai rouvert une T_T bon j'arrete, c'est pitoyable))))).
bon revenons au sujet, la fic , parce que c'est qd meme pour ça que jsuis la ^^
bah écoute j'avais pris pas mal de retard ds la lecture ( pc de merde >_<) et jviens de lire 3 chapitres depuis hier soir et svraiment bien bien cool ^^ toujous aussi bien écrit, toujours aussi drôle, et émouvant aussi ( sisi jvous assure, qd on lit ça entre minuit et 2h, on peut se sentir un peu concernée par leurs pbs de coeur ^^) mais surtout drôle qd meme ^^ .
mais par contre, cette fin est heu T_T méchante :p z'avez interet à vous depecher de faire la suite apres nous avoir laisser en plan comme ça, parce que là jsuis en trian d'imaginer des trucs o_o ( nan jdirais pas quoi, spas heu... spas disable (nan je le dirais pas insistez pas! ))
Bref , vivement la suite quoi ^^
allez bisous et continuez!!
ps : ah au fait " J’allume la radio qu’on y a placée. Elle diffuse une chanson de Belle and Sébastian, Waiting for the moon to rise." si seulement une radio pouvait passer ce genre de ziks ='( monde cruel, strop injuste ='( mais merci pour tte ces ptits citations musicales qui me font penser à chaque fois que jles lis *tain elle tue iris ^^*
voila voila, bon courage ^^ ++
pps adressés aux posters de coms ^^ :
-> ora, strop facile de se la péter avec des mots scientifiques moi aussi jpeux dire que pour les endomorphismes orthogonaux d'un espace vectoriel normé de dimension finie ds un autre, la norme subordonnée de cette application linéaire est égale à 1 , nan mais pfff ces jeunes jvous jure ^^
-> smeuuh , tu me dois un carambar.
Bon pour une fois que j'ai le temps d'écrire une petite review, on va pas s'en priver ... et pour moi c'est WHISKY !!!!!!!!!!!!! XD
Alors que dire ? Que le monde n'est pas controler par Beyoncé ? Nan,c'est naze ... franchement cette fic un jour faudrait en faire une série, suis sûr que ça peut rapporter gros !! Parce que franchement ... j'adore Stian !!!! Kyaaaaaaaaaa et je sens que je vais bien aimer Hopper aussi XD
Allez, bonne continuation !!!
Haha excellent enfin une asiat' qui a probablement des gros seins ! o/
Bon, en fait je dis ça principalement au cas où Mickmils, Thimy (une asiat aux gros seins justement), Aelis (pareil) ou tout autre pushien me lisait. Ca a la même proportion spirituelle qu'un pélerinage à la Mecque ou à St Jacques de compostelle. Ne faisons pas de jaloux. Seuls les roux en fin de compte n'ont pas d'endroit où aller. Et pour cause, leur odeur leur interdit tout lieu de culte. Mais c'est une autre histoire...
Passons au commentaire en lui-même, ce chapitre a été on ne peut plus agréable à lire, bien écrit, drôle, rythmé, tout ça tout ça, c'est donc très bien, bravo ! =)
Ca aussi, c'est fait, j'avais un autre truc à dire... hmm, ah oui ça me revient, j'espère pour toi frangine que tu n'as pas écrit de tête le lien en cours d'anglais et que tu l'as bel et bien copié/collé comme je le pense.
En fait c'était tout à fait inutile comme remarque, mais j'ai des excuses, travailler sur la pronosupination du poignet qui fait en fait intervenir le coude, ça a de quoi réduire quelque peu l'imagination... Et ne parlons pas des facteurs chimiotactiques ou d'activation ou encore mieux des facteurs chimiotactiques qui activent les Monocytes, ce serait faire insulte à votre joie de vivre.
Bien que pour être franc, votre joie de vivre, j'en ai rien à battre. (1)
(1) Ceci ne s'appliquant pas à ma soeur ou à Arnaud (2), mais c'juste parce que j'ai la faiblesse de les apprécier.
(2) (3) Oui Go tu as bien compris, tu peux crever la bouche ouverte.
(3) Juste pour signaler qu'un renvoi dans un renvoi (4) existe bel et bien.
(4) Je ne parle pas d'une soirée bien arrosée...
Aie aie ça rigole pas, je fais carrément office d'épilogue... Je dois avouer que je suis très touchée -soyons fleur bleue-( en contraste avec bon nombre de perso. dans les fics, à noter). Merki bcp.
Il s'agit en mm tps d'un joli retour à l'envoyeur, étant donné que c'est cette fic qui ma donné envie de m'y mettre aussi.
Bien qu'en ce moment, avec le début de la fac de lettres et ma vie qui s'obstine à ressembler à une fic, (à mon plus grand mécontentement d'ailleurs), voilà quoi (ui, je sais moins clair, tu meurs)
Je suis ravie que mes découvertes musicales t'agréent (j'en ai masse d'autre, à ce niveau j'assure réelement, il faut le dire :p)
Trêve de plaisanteries, parlons peu, parlons bien (si tant est que possible ce soit).
Aime beaucoup ce nouveau chapitre, le dernier m'avait un peu frustrée.
Mon côté niaiseuse espère fortement un peu de pimentation côté Stian, Envey, leur relation paraît un peu trop fleurie en comparaison de leur caractère mordant ("i wiiilll always luvv you et c°)
Bon inconsciemment, je dois espérer la réunion Sébastian+ Angele ( pas très en forme côté pimbêche égoïste, non?).
Par contre le nouveau panpan me plaît fortement (mode apréciation professorale: "continuez Pete, vous êtes sur la bonne voie"). Et la nouvelle arrivée est une perspective tout à fait captivante.
En résumé, au risque de redondances, want more, more and... more!!!
Bon, lachons un com, soyons fous.
J'adore l'interface de commentage au fait, elle est bien foutue et tout. Belle prouesse de programmation web.
Oui donc, venons en au fait, à savoir la fic. Et plus précisément, l'interrogation qui nous brûle tous la langue, à savoir qu'est ce que je fous ici ? Eh bien c'est une bonne question. Aujourd'hui, rentrant d'une journée harassante (au moins ca) de travail acharné (pire que ca !), j'allume mon PC, comme tout bon geek qui se respecte. Et là, à peine le temps de me remettre de mes émotions de la journée, je me fais agresser par une espèce de suisse bizarre qui me dit, je cite, un tit commentaire msieur, fin de citation. C'est dire sa desespérance (ahah, on pourrait croire que ca existe pas ce mot hein ? Et pourtant, notre bien-aimé prof de lettres a dit l'année dernière que ca existait (eh ouais, même que Tchehkhovh, quel que soit son nombre de h, c'est le chantre de la désespérance (à ne pas confondre avec le chancre, qui est aussi rigolo mais moins littéraire). Ca vous la coupe hein ?). Et tout ce que dit notre prof de lettres est forcément vrai (Théorème de Taylor-Lanot, sans reste)) (en prime, un carambar à qui s'y retrouve dans les parenthèses).
Donc je disais, sa désespérance (à la suisse bizarre la désespérance, faut suivre), ainsi que la vague impression que je le regretterai jusqu'à la fin de ma vie (qui pourrait bien se retrouver précipitée d'ailleurs, toujours dans l'hypothèse d'un refus), additioné d'un prétexte pour le moins douteux mais néamoins plausible (enfin, si c'est vrai, Teki, bon anniversaire. Je sais même pas quel âge ca te fait, mais bons X ans, où X est un nombre entier naturel compris dans des proportions raisonables. Beaucoup de bonheur, de joie, de carambars, et tout ce qui s'ensuit (il s'ensuit beaucoup de choses d'un carambar, faut pas croire (d'ailleurs, si vous mangez des carambars, merci d'envoyer les papiers par poste, adresse : "Association Améliorons l'Humour de Smeuuh, 14000, Caen").). Donc bon, bon anniversaire), donc bref toutes ces raisons, m'ont convaincu de lacher mon com (car si l'homme vulgaire lache des vents, l'homme de la génération blog lache des coms. C'est l'évolution, sisi.)
Voilà voilà, ca fait un bout de temps que je cause et j'ai toujours rien dit (cela peut sembler paradoxal à des esprits non entrainés, c'est à dire à ceux qui ne sont jamais allés en cours d'anglais, essentiellement. Le cours d'anglais est en fait une épreuve d'endurance, consistant à tenir le plus longtemps possible tout en paraissant suffisamment éveillé pour ne pas se prendre un cinglant "stop sleeping, tony" (oui, avec cette manière prodigieusement ridicule qu'ont les profs d'inventer des noms anglais pour leurs élèves) qui sanctionne le manquement à la règle et oblige à relancer le compteur à zéro. Bien entendu, ceux qui ne tiennent pas régulièrement leur compteur à jour sur leur cahier d'anglais ne sont pas concernés par cette petite disgression. Genre moi je disgresse quoi.). Donc, parlons un peu de la fic.
Donc, ce chapitre est bien. Il est même très bien, en fait. Enfin jme méfie pasque vu que j'ai aimé le chapitre 5 qui apparemment est universellement considéré comme puant, ce que je dis peut être mal pris :D
Reste que j'ai vraiment aimé ce chapitre. Les ptites disgressions génialissimes sont toujours présentes pour notre plus grand plaisir, les nouveaux persos sont super (pourquoi elle reste pas Louise ? :(), les passages de persos qui délirent complètement sont géniaux (TANTINEEEEEEET). Par contre petit regret, moins de trips de profs qu'avant (à part la prof de bio :D)
Continuez comme ca ! (par contre, moins de fautes d'orthographe la prochaine fois par pitié :D)
Yataa la suite ! Ben les choses se calme, dommage...Puis j'aime bien la ptite nouvelle...va-t-elle finir avec Panpan, là est la grande question ? Bon, breeeef j'ai pas grand chose à dire, sauf que j'attend toujours la suite...Ouais pour savoir qu'est ce que "ça" ? rah je me demande comment je peux tomber pour ce genre de suspens parfois -_-' mais nan je rigole c'est très bien comme ça ! Bon ben la suite...
Je ne ferais pas un commentaire aussi long que les autres (en même temps je n'y arriverais pas même si je le voulais je pense mais bon...)...
Donc en résumé de tout ce que je pense:
Les nouveaux personnages sont excellents (notamment cette petite asiatique)
L'histoire prend un nouveau tournant visiblement, plus sombre, et honnêtement... J'aime ça^^
Seule chose qui m'ait déçue... Le règlement de comptes entre Vey et Stian... En même temps c'était obligé de passer par là mais perso ce genre de scènes... Ca me rappelle ma fiancée et moi et donc bon... Ca me donne un peu une impression de quelque chose de bateau... (Encore une fois je précise que ce n'est que mon avis personnel...)
Sinon, tout est toujours présent pour montrer votre talent mesdemoiselles, donc félicitations et je passe à la suite^^
tient grelotte a arreté de commenter...
bref et bien iris est témoin je me marrais toute seule devant mon ordi en lisant se chapitre :) ça fait du bien de lire une fiction d'une telle qualité; on y retrouve des sentiments que l'ont ressent , a telle point que on s'identifie a un ptit bout de chaque personnnage (enfin pas encore lilly parce que trop mystérieuse)
et puis j'adore la façon dont les rapports entre les personnages changent, evoluent... jaime cette fiiiiiiiiiiiiiic mmmh désolé je m'emporte ^^
vous maniez à merveille les moments sombres alternés a ceux où je me marre (mince suis je vraiment seule a me rendre compte que jai parfois le même genre de pensées que les personnage de cette fic?) bref encore une fois ce chapitre est très bon
jai vu qu'il ya ecrit dernier chapitre a coté du chapitre 14 j'arrive bientot a la moitié et me dit que c'est bientot la fin :(
"Y a pas à dire, les Suisses excellent dans le domaine des chocolats."
"Pour un peu on dirait que je suis suisse."
fieres de vos origines? un peu...
ah j'ai adoré ce chapitre, surtout quand les couples vont mals, ça me rappelle a quel point c'est bien d'etre celibataire, ou pas ^^
lily est bien, j'espere qu'elle va etre assez presente par la suite!
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