Chapitre 4
Chapitre 4
Sébastian
- Alors écoutez-moi bien bande de traînards ! Vous allez immédiatement vous changer et vous préparer pour le football américain ! Allez ! Je veux que vous soyez prêts à jouer dans 5 minutes ! Les filles sur une moitié de terrain, les garçons sur l’autre !
Aussi sec tout le monde se retourne et part en direction des vestiaires. Je chope Envey par la main.
- Vas-y molo, tout le monde ne joue pas comme toi.
- Oh, tu sais mieux que quiconque à quel point je peux être douce.
Elle me sourit avec un air narquois.
- Et je sais aussi à quel point tu peux être agressive.
Pour seule réponse elle me tire la langue. Espiègle petite demoiselle. On se sépare devant les vestiaires. Je me change rapidement et file sur le terrain. On commence à jouer sur notre moitié de terrain, je suis avec Pete mais contre Franklin. Celui-ci ne semble pas avoir tout compris au football américain, pour preuve, c’est la sixième fois -en même pas dix minutes - qu’il plaque quelqu’un de son équipe et qui n’a pas la balle. Soudain je le vois se précipiter sur Pete, celui-ci prend ses jambes à son coup. Franklin en essayant tant bien que mal de le rattraper marche sur un de ses lacets défaits pendant la course. Joli décollage. Vol plané. Et finalement, atterrissage la tête première dans la boue. Tout le monde éclate de rire. Pete revient vers moi en trottinant, essoufflé.
- Putain, il me flippe ce type, je suis sur qu’il fait exprès.
Fou rire. J’en peux plus. On se laisse tomber sur le sol, lui reprenant sa respiration, moi mon sérieux. Le prof de gym semble à bout, déjà ?
- COLIIIIIIIIIIIIIN! Vous êtes pitoyable! Sur le banc!
Franklin se relève et traînant les pieds sort du terrain. Damon siffle pour relancer la partie mais on ne bouge pas. Je regarde Envey jouer, je lui avais pourtant dit d’y aller doucement mais jamais elle ne laisserait passer la permission de « frapper » ces pétasses hautaines dont l’internat est envahi. Angie regarde la scène, son casque à la main. Elle est morte de rire. Soudain nos regards se croisent. On se fixe un instant jusqu’à ce qu’à nouveau le prof de gym souffle dans son sifflet pour me sortir de ma rêverie. Je détourne les yeux pour le voir se diriger droit sur moi.
- Monsieur Owenn, vous seriez prié de jouer, PARCE QU’ON EST ICI POUR CA !
Je réponds nonchalamment.
- Mais c’est un jeu débile et sans grand intérêt.
- Vous, je…
Il reprend sa couleur rouge écrevisse et bégaye un instant avant de gueuler.
- DEHORS ! ALLEZ-VOUS EN DE MON COURS !
- Mais…
Aurais-je touché la corde sensible ?
- JE NE VEUX PLUS VOUS VOIR !
Je reste totalement con, à ne pas comprendre la raison de sa colère mais lui obéis quand même. Une fois dans les vestiaires, un article sur le mur attire mon attention. Je l’arrache pour mieux le lire. Sans mes lunettes je peine à mort pour déchiffrer ce genre de texte. Je capte vaguement qu’on y parle d’une grande équipe de football américain. Bien entendu, avec monsieur Damon. Tu m’étonnes qu’il soit frustré ce type ! Il était très fort et il a raté sa vie à cause d’un accident, coup classique de la vedette en devenir. Je chiffonne le papier et le balance à la poubelle. Il va s’énerver mais c’est pour son bien, faut oublier le passé quand on est au fond du gouffre dans une école pourrie, sinon on en sort jamais. J’ôte, non sans une certaine joie, l’équipement et vais prendre une douche.
Angele
Je suis assise, attendant le début du cours de français sans la moindre once d’impatience. Envey végète sur le banc derrière moi, je suis seule au mien et le sac que j’ai posé sur ma chaise est là pour décourager les éventuels emmerdeurs qui pourraient se taper l’incruste. La prof entre, l’air aussi désespérée que d’habitude. Je soupire et me met à regarder par la fenêtre. Je contemple les feuilles encore vertes des arbres. La plupart du temps, elles sont rouges pour mon anniversaire, le 21 octobre. Cette école a un parc magnifique…
- Ouvrez vos livres page 245.
Oh non… Je sors mon bouquin de mon sac ainsi que ma trousse, ça peut toujours servir, et un paquet de bonbons que je glisse sous le banc. Je pourrais en proposer à Envey mais vu son diabète elle risquerait de mal le prendre. J’en déballe un le plus silencieusement possible et le glisse dans ma bouche. Je met l’emballage au fond de ma poche et reporte mon attention sur madame Millepertuis –oui, certains ont moins de chance que les autres– qui écrit au tableau des trucs que je ne tente même pas de comprendre, tout en parlant à une vitesse folle. Les autres prennent des notes. Moi pas. Ses paroles me semblent lointaines… Je suis totalement en décalage avec ce qui se passe autour de moi, incapable de « reprendre conscience ». Je secoue la tête et la brume qui avait élu domicile dans ma boîte crânienne se dissipe un peu. Je réalise qu’elle nous parle de propositions subordonnées. Je recopie dans mon cahier la phrase marquée au tableau.
- « Mon enfoiré de mari m’a trompée et j’ai fini par demander le divorce qui a été prononcé en la faveur de ce sous-être humain. » Qui peut analyser ceci ?
C’est bon de côtoyer des gens pleins de joie de vivre. Personne ne se propose, normal quoi.
- Vous n’êtes que des ingrats ! Comme si ma vie n’était pas déjà assez médiocre, il faut que vous en rajoutiez !
Eh ben, on peut dire qu’elle pète un cable…
- Vous savez, moi j’avais des projets à votre âge !
Quoi ? Vendre ton corps dans une ruelle Hollandaise ? Je comprends que tu sois déçue quand on voit ce que tu es devenue…
- Je voulais devenir écrivain ! J’avais presque achevé l’écriture du premier tome de ce qui aurait pu devenir la plus géniale trilogie de tous les temps lorsqu’un stupide virus a bousillé mon ordinateur ! J’ai tout perdu ! Et mon abruti de père avait supprimé la sauvegarde de mon roman du CD pour y graver un film porno ! Tous pareil ces hommes ! Obsédés par le sexe ! Et bien vous savez quoi ?! Vous n’avez qu’à copuler allègrement sur les tables ! JE ME BARRE !
Elle met ses paroles à exécution et claque la porte derrière elle. Tous les élèves échangent des regards interrogateurs et alors qu’on s’apprête à se barrer, Millepertuis revient. Et merde… En plus elle a un sourire radieux sur le visage.
- Rebonjour chers élèves ! Comment allez-vous ?
Elle est folle. Un caramel, vite.
- J’ai omis de vous parler de quelque chose. Notre école a prévu une sortie ce week end, vous aurez une heure de libre dans un grand centre commercial. Vous pensez bien que nous ne vous laisserons pas tous y aller ! Seuls ceux dont les parents ont signé l’autorisation y auront droit.
Hein ?! C’est quoi cette histoire ?! Oh mon dieu, j’espère que mes parents l’ont signée ! Il faut que j’achète plein de trucs. Des bonbons, ceux du distributeur sont vraiment dégueu, du maquillage, des fringues…
- Vous ne serez pas autorisés à sortir du bâtiment, ni à acheter de l’alcool, des drogues ou des magazines pornographiques ! Si vous volez, vous n’irez pas aux prochaines sorties.
Bla bla bla bla bla. Bla. Je baille. Courage Angie, accroche-toi, il reste à tout péter 10 minutes de cours.
Envey
Fin des cours, on est tous à glander dans la salle commune. Angie finit ses devoirs, Stian lit posé à côté de moi qui écoute de la musique. Pete lui, se fait un billard. Il aime visiblement y jouer mais putain qu’est-ce qu’il est nul. Je ne manque pas de le lui faire remarquer pour le taquiner.
- On voit que tu sais pas utiliser ta queue.
Il me regarde par dessus la table, étonné, puis il me sourit.
- Tu serais surprise de ce que je sais faire avec.
Stian relève la tête.
- Hey vous parlez bien de billard là hein ?
- Bien entendu mon ange, quoi d’autre ?
Il secoue la tête de gauche à droite avant de se replonger dans son bouquin. Angie se lève.
- Bon moi j’y vais.
- Tu viens à nouveau avec moi chez les gars ce soir ?
- Ah euh…non je préfère rester tranquille.
Wow, c’est vrai qu’on fait vachement la fête habituellement.
- Ouais ok. Bye
Elle ramasse rapidement ses bouquins et file. Quelle coincée. Pete se lance sur le canapé en m’évitant de justesse. Il se tourne vers moi pour me causer.
- Maintenant qu’elle est partie on va pouvoir parler !
- De… ?
- Son anniversaire !
- Elle l’a bientôt ?
- Un peu moins d’un mois, mais comme on a qu’une seule sortie en ville d’ici là ben il faut que je saches à l’avance.
- Savoir quoi ?
- Ben ce que je vais lui offrir !
- Et en quoi suis-je censé t’aider ?
- Ben t’es une fille alors dis moi, toi qu’est-ce que t’aurai voulu pour tes seizes ans ?
Sébastian, qui visiblement ne lit pas vraiment, prend un ton faussement étonné.
- Envey ?Une fille ?!
- Ha. Ha. Ha...Très drôle, crétin. Tu sous-entends être gay.
- Ben ouais, n’est-ce pas Pete que ch’ui de l’autre bord ?
- Ah ouais je confirme, d’ailleurs il sait faire de ces trucs ! Bon bref passons, j’lui offre quoiiii ?
- Aucune idée, tu la connais mieux que moi.
- Mais euh, t’aurais pas une idée ?
- Bah tout ce qu’il lui faudrait à cette miss c’est une drogue quelconque pour la désinhiber.
- Envey s’il te plait j’ai besoin d’aide.
- Oui, ça tout le monde est au courant. Tout ce que je sais d’elle c’est qu’elle aime le whisky. De plus c’est une drogue qui enlève toutes inhibitions !
Je lui fais un grand sourire.
- Que dirais-tu d’un bain moussant à la vanille ?!
- Eurk, je déteste la vanille…Et puis où voudrais-tu qu’elle prenne un bain ?On a que des douches.
- Hm, j’y avais pas pensé.
Sébastian ferme son livre et se lève.
- Je viendrais avec toi, on lui trouvera quelque chose en ville pendant qu’Envey la distraira.
- HEIN ?! Mais je vais trop me taper la honte à traîner avec elle !
Pete réagit violemment.
- C’est pas parce que tu l’aimes pas que tu dois te comporter comme une garce, y a rien de honteux à être vu en sa compagnie, elle est géniale.
- Oh toi l’amoureux transi…
- Je suis pas amoureux !
Stian intervient avec son habituel timbre posé.
- Oui bon calmez-vous. Ma puce, rien qu’une heure, tu pourrais faire ça pour moi non ? Elle est pas méchante, vous n’aurez qu’à aller boire un verre.
- Non j’ai pas envie !
Il s’approche de moi et colle son front au mien.
- Chérie, fais moi plaisir…
- Nan.
Têtue, oui je sais. Mais je saurais pas quoi lui dire à cette fille, on est trop différentes pour s’entendre. Je ne veux pas me retrouver seule avec elle juste pour que Pete puisse lui trouver un cadeau
- ‘Vey, mon cœur, sois gentille…
- Mhh…J’ai quoi en échange ?
Il se penche vers mon oreille et suçote le lobe tout en jouant avec son piercing. Il sait que je peux rien lui refuser quand il fait ça. Je frissonne alors qu’il me murmure.
- En échange, je fais tout ce que tu veux.
Pete s’éclaircit bruyamment la gorge. Stian se redresse et regarde autour de lui. Les quelques élèves qui traînent encore un peu avant le couvre-feu nous regardent tous. Merde, ils doivent s’en poser des questions. Je me lève, ignorant les autres élèves. Je lui souris.
- Ca marche.
Angele
Je suis dans ma chambre, seule, incapable de trouver le sommeil. Foutue mal-être, qui me colle à la peau. J’écoute Idlewild, écouteurs vissés dans les oreilles. Parfois je me hais vraiment. Sans raison, juste comme ça. Je suis une boule de nerfs, je fais les cent pas dans ma chambre, la traversant de long en large. Envie de passer mes nerfs sur quelque chose, quelqu’un. J’aurais dû aller dans la chambre de Pete. Rah, peu importe. Je me retourne et envoie un coup de poing dans le mur.
- Aïe putain !
Mais quelle conne ! Pourquoi j’ai fais ça ?! Rah, stupide stupide stupide petite chose. Je cours à la salle de bain passer ma main sous l’eau froide. Elle n’a rien, mais je crève de mal. Je jette un regard dégoûté à mon reflet. Je suis pas maquillée, mes cheveux sont détachés et je porte un boxer ainsi qu’un pull trop large et tout délavé qui appartenait à mon frère. Parfois j’ai l’impression de sentir encore son odeur dessus. Mais ce n’est qu’une impression, évidemment. Ca y est, je chiale. Quelle conne… Je m’appuie contre le mur et me laisse glisser jusqu’au sol. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et les enserre de mes bras. Je me met à sangloter comme une idiote, peu importe, personne peut m’entendre. Au bout d’un moment, quelqu’un frappe à la porte. Je m’essuie rapidement le visage et me frotte les yeux. Envey a sûrement voulu revenir pour je ne sais quelle raison. Je me lève, pose mon Ipod sur le bureau, vais ouvrir et…
- Sébastian ?!
- Chut ! Laisse-moi entrer !
Il se faufile à l’intérieur et je referme derrière lui.
- Qu’est-ce que tu fous là ?!
Et merde, pourquoi faut-il qu’il me voie dans cet état ?! Rah ! Damn you, Murphy ! Non, pas Ryan, je parle de l’autre taré qui fait des lois stupides !
- Bah, Envey s’est endormie et j’ai pensé que c’était triste que tu restes toute seule ici… Ca va ? Qu’est-ce que t’as ? Tes yeux sont tout rouges…
Je t’aime ! Voilà ce que j’ai ! Et ça me tue de te voir avec Envey ! Et mon frère me manque ! Et ma colocataire me déteste et je la comprends parce que à sa place, je crois que je ressentirais la même chose ! Et je suis moche et…
- Ouais ouais ça va, chuis juste un peu crevée… T’inquiète…
Je me laisse tomber sur mon pieu.
- Dommage… J’avais pensé que tu aimerais bien un petit cadeau que j’ai pour toi…
Lui ?! Un cadeau ? Pour moi ? « Oui, et il est dans mon pantalon chérie… » Roh, c’est pas bien ce genre de pensées ma petite ! Quoique je me demande comment je réagirais s’il me disait ça… Merde, ça fait quelques secondes que je suis silencieuse ! Je me redresse et lui lance un regard interrogateur.
- Un cadeau ?
- Hey, va pas t’imaginer des trucs pervers ! Coquine !
- Pourquoi tu dis ça ?!
HEIN ?!? Il peut lire dans ma tête ?! Fais le vide Angie, fais le vide !!! Un champ de marguerite, oui c’est bien.
- Je plaisantais… Aurais-tu quelque chose à te reprocher ?
Je pense que mon teint vient de virer écrevisse.
- Non ! C’est quoi ton cadeau alors ?
- Tadaaaaaaa
Il vient de sortir une bouteille de derrière son dos et malgré la faible lumière que diffuse ma lampe de chevet, je peux sans problème deviner qu’il s’agit de whisky. S’il était pas aussi mignon et moi dans une tenue qui soit un facteur de suicide, je lui sauterais au cou.
- Oh !
Il me la tend, je l’ouvre et descend quelques gorgées.
- Merciiiiiiiii !
Je lui la rend et lui souris. Je commence déjà à avoir moins froid et le moral revient. Frisson, je regarde sa pomme d’Adam monter et descendre tandis que le niveau du liquide baisse.
- Hey ! Tu comptes la finir ?
Il s’arrête et s’essuie la bouche du revers de sa manche. Je me lève, lui prend l’alcool des mains et vais mettre un CD. Il va s’asseoir sur le lit d’Envey. Je reprends quelque gorgées, histoire de me donner un peu plus d’assurance on va dire…
- The Libertines ? J’aime…
Ouaaah, on a les même goûts musicaux ! Ce sera plus simple de choisir les musiques de notre maria… NE t’engage surtout PAS sur cette voie ma petite. Un champ de coquelicot. Ou de n’importe quelle autre connerie.
- Vraiment ? C’est quoi ta préférée ?
- J'aime bien "What katie did" mais je l'ai trop entendue alors je dirai... hmm… "Tomblands" … Elle me motive
- Excellents choix !
«Excellents choix » ?! Plus cliché, t’as pas ?! Il sourit, ça et l’alcool je pense que le niveau de la conversation risque de chuter à vitesse grand V.
- Allez, surprends moi, qu'écoutes-tu d'autre comme musique?
- Elliott Smith, mais ça ça doit pas te surprendre, sinon bah the lib', radiohead, Joshua Radin, les sex pistols et ....
- Wow, les sex pistols?!
- Oui, j'adore ! Ca t'étonne ?
- Ouais, on a beau être anglais peu de gens les connaissent à ton âge. Donc mademoiselle écoute des vinyles?
- Chez moi j'avais une platine mais ici c'est la mort... Du coup j'ai gravé toutes mes chansons préférées... Rappelons que le téléchargement c'est maaal...
Il rigole. Et en plus, pas pour se foutre de ma gueule ! Ca doit être mon jour de chance…
- Incroyablement mal, mais on a tous déjà fait pire
Si tu le dis… Je me demande ce que tu as fais toi…
- Hmmouais, et toi, t'écoutes quoi ?
- Plus ou moins la même chose, bon j'aime aussi beaucoup The Cat Empire ou, plus connu, Bob Marley. Tout dépend du moment, de l'ambiance..
Je tuerai pour passer ma main dans ses cheveux et pour l’embrasser… Quoique si sa ‘Vey meurt par ma faute il risque de trop m’en vouloir pour envisager ce genre de distractions… C’est bien dommage d’ailleurs !
- The cat empire ?
- Tu connais pas?!
Il a l’air terriblement choqué. Reste cool, c’est pas important.
- Euh non… Honte sur moi ?
Il répond, faussement sérieux.
- Ouais un peu, mais je te ferai écouter une fois, ça m'étonnerait que t'aimes mais qui sait
- Ok
Son timbre change tout à coup.
- Tu pleurais à cause de ton frère ?
Wow, on peut dire qu’il est direct… Je crois que je viens de perdre tout mon semblant d’assurance.
- Je… Ouais… Mais comment t’es au courant ?!
- Même si on évite le sujet, ici tout le monde sait tout sur tout le monde…
Pas vrai ! Moi je connais rien sur toi ! Mis à part que tu te fais ta sœur, mais ça c’est très cliché…
- Flippant
Un silence s’installe alors entre nous, mais pas un de ceux qui sont pesants… Non, au contraire… Enfin, c’est surtout qu’il y a quand même du bruit mais peu importe. Il me regarde et me souris encore… On le croirait tout droit sorti d’une pub pour Signal… Il a des dents vraiment parfaites… Je me demande si…
- Tu as porté un appareil plus jeune ?
Hein ?!? Ohlala, comment je peux raconter des conneries pareil, pitié tais-toi… Seigneur faites qu’il n’ait pas entendu…
- Quoi ?
Je vous hais, oui vous, là haut !
- Rien…
Tentons de limiter les dégâts…
- Sisi, dis !
- T’as… Vraiment… Des belles dents. Du coup…
- Ah. Bah non.
Mon moi intérieur est en train de fracasser sa tête contre un mur. Allez, parle lui d’eau en
poudre et le summum du ridicule sera atteint.
- Dis, tu as déjà b…
Nooooon, ne le fais pas ! Idiote ! Oh mon dieu, c’est pas parce que tu es bourrée que tu peux te permettre ce genre de… Ah ben voilà, il te regarde bizarrement
- B… ?
Bu ! Mais à en juger par son expression il pense que je voulais dire autre chose. Mais quoi ? Bachoté, baigné, bai… OH !
- Non, rien, oublie.
Envie de me foutre des gifles. Faut que je coupe court à tout ça sinon je vais dire encore plus de conneries. Je baille. Très crédible ! A côté le jeu des acteurs de Smallville paraîtrait convaincant.
- Je suis morte, je crois qu’il vaut mieux que je dorme…
- Je peux rester avec toi quand même ?
AAAAAH !!!! Ferme la bouche, ne bave surtout pas. J’ai l’estomac encore plus noué que la corde qui a pendu Martin Bormann après qu’il ait été déclaré. Réponds, quelque chose, n’importe quoi mais réponds.
- A…Avec moi ?
Tout bien réfléchi, tu aurais mieux fait de la fermer.
- Oui…
Il se lève et s’approche de moi.
Sébastian
« BAM BAM BAM »
- Allez dépêchez-vous les filles !!!Dans 15 minutes je veux vous voir dans le hall !!!
- Humpf…
J’ouvre brusquement les yeux. Merde, j’ai la migraine mais pire, je me suis endormi ici. Je ressens la soudaine envie de me lever et de me fracasser la tronche contre le mur mais un poids m’en empêche, Angie, elle dors encore, allongée sur moi. Le con, que va dire Envey ?
- Hey ma belle, réveilles-toi…
Je lui caresse la joue et elle ouvre les yeux, étonnée. Je lui souris.
- On va être en retard si tu ne daignes pas te lever…
Elle rougit.
- Je.... ASPIRINES !
Elle se lève soudainement et se met à fouiller frénétiquement partout. Je me redresse sur les coudes et la suis du regard, un sourire aux lèvres.
- Si tu mettais la même énergie à la course le matin tu serais championne d’Angleterre du 100 mètres…
Elle stoppe net…
- Je...
…avant de fondre sur la commode et de brandir triomphalement le paquet de médoc.
- JE LES AI !
J’éclate de rire.
- T’es vraiment trop mignonne
D’une toute petite voix elle demande
- moi ?
Je me lève et la prends par la taille avant de lui répondre en plongeant mes yeux dans les siens.
- Oui, toi.
Je me penche doucement vers elle et frôle ses lèvres…
Angele
Ohmondieuohmondieuohmondieuohmondieuohmondieu.
Sébastian
…mais change d’avis. Reprends-toi Sébastian t’as déjà assez merdé comme ça. Sans la lâcher et sans la quitter les yeux je lui prends le paquet d’aspirine puis je me dirige vers la table basse ou se trouve une bouteille d’eau. J’avale trois cachets puis me retourne et lui souris.
- Je bouge, faut que je me change. On se voit plus tard.
Je m’approche à nouveau d’elle et après avoir encore une fois effleuré sa bouche, embrasse sa joue et m’en vais.
Envey
Il arrive enfin, on l’attend depuis 10 minutes, Pete, Franklin monsieur Damon et moi.
- Excusez-moi monsieur je ne me suis pas réveillé.
C’est au tour d’Angie d’arriver en courant.
- Désolée désolée désolée !
Le prof les regardent, suspicieux.
- Il n’y aura pas de cours aujourd’hui, vous aurez comme punition une heure double lundi.
Il tourne les talons et part, suivi de Franklin visiblement encore à moitié endormi. Je n’attends pas qu’Angie et Pete partent avant d’envoyer une gifle à Stian. Il se passe la main sur la joue et regarde autour de lui. Angie lâche un vague « vais dormir », il ne reste plus que Pete.
- Bon, qu’est-ce qui te prends ?
- Qu’est-ce qui me prend ?!Bordel ! t’as passé la nuit avec elle et tu me demandes ce qui va pas ?!
Il me regarde, étonné.
- Je… J’ai pas couché avec elle…
- Ah et vous avez passé toute la nuit à discuter ? Mais bien sûr !
- On a bu puis on s’est endormis ! Rien d’autre !
- Et comment veux-tu que je te croie alors que tu passes ton temps à la draguer ?!
- Roooh, prends-toi pas la tête
- D’accord !!! Soyons un couple non exclusif !
Sans réfléchir j’attrape Pete par son t-shirt et l’attire à moi pour l’embrasser. Au début il paraît surpris et réticent mais bien vite je sens une de ses mains me serrer contre lui par l’épaule et l’autre descendre sur mes reins puis mes fesses. Il prend son pied. Et peut-être que finalement, moi aussi. Le temps semble se figer, je passe ma jambe autour des siennes. Si on était seuls pour sûr qu’il n’aurait déjà plus son pantalon. Sébastian me chope par la taille et, brisant l’étreinte de Pete, me retourne pour m’embrasser. C’est qu’à force je vais manquer d’oxygène ! Peter est bon, Sébastian meilleur. Il me plaque carrément contre le mur. Avec cet enchaînement de gars on croirait voir un mauvais film porno. Il s’arrête et me regarde.
- Me dit pas qu’il me surpasse à ce petit jeu ?!
- Mon chou, c’est pas le seul domaine dans lequel il te bat.
Je le repousse et m’apprête à partir. Mais il faut encore que je clarifie la situation.
- Si tu la sautes, j’organise un gang bang dont JE serais la pièce maîtresse.
Sébastian
J’entre dans le bureau de la psy qui m’a fait quitter mon cours de math pour que je la rejoigne. Elle me fait signe de m’installer et c’est ce que je fais.
- Pourquoi vous m’avez demandé ?
- Hey bien pour une séance.
- Mais c’est chaque deux semaines non ?
- Oui mais…
Elle soupire tristement.
- Personne ne me parle !Ne se confie !Vous les ados vous êtes vraiment les pires êtres imaginables pour une psy incroyablement belle et intelligente comme moi !
Je souris, elle baisse la tête et se met à fixer le sol.
- Je suis donc le seul qui vous ait relaté un peu de ma vie ?
- …oui.
- Tant que vous m’évitez les cours y a pas de problèmes je veux bien vous dire tout ce que vous voulez.
Elle relève les yeux et me sourit.
- Ok ça marche. Donc, l’autre fois on avait quelque peu évoqué la vie que tu menais lorsque tu vivais encore chez toi, tu veux bien me parler de la soirée qui à précédée ton arrivée ici ? L’ambiance était comment ? Tendue ? Ou bien tu étais triste à l’idée de venir ici ?
Je me suis mis à lui expliquer que peu importe ou on va, c’est toujours mieux que chez moi et que par conséquent j’étais heureux d’être ici. C’est vrai après tout, ma maison, c’était l’enfer.
Encore, cet enfoiré frappe encore et encore sur la porte comme il l’a fait tant de fois auparavant sur nous. Si il espère qu’ainsi je vais l’ouvrir plus vite, il se plante. Il gueule, il injure, il tabasse, un jour comme les autres en somme. Je m’appuie contre la porte, comme pour l’empêcher de céder, sûrement inutilement puisqu’il tape de plus en plus fort. Envey n’est pas effrayée, au contraire, le rendre fou semble l’amuser. Elle me regarde puis me sourit. Que ne ferais-je pas pour son sourire ? Il est si rare qu’il en est bandant. Elle s’approche de moi et me tend un miroir sur lequel elle a fait une fine ligne blanche avec la saloperie qu’elle a réussi, je ne sais comment, à dégoter. Dans une grande inspiration je prend tout, elle fait de même avec un autre rail. Notre dernier des derniers, tiendra-t-on ? On se l’est promis mais pourtant…Je doute qu’avec notre volonté comme seule arme on y parvienne. Je secoue la tête en espérant que mon connard de père ne remarquera rien lorsque enfin on lui ouvrira. Je la serre dans mes bras avec une attitude qui se veut rassurante. Elle m’embrasse sur la joue puis me fait un signe de tête. C’est parti, on y va et on verra bien. « Ça passe ou ça casse » quel proverbe débile, moi quand je tente ça passe jamais. A croire que j’ai la poisse. Je tourne la clé dans la serrure et mon père entre comme un fou dans la salle de bain. Il crie et il gesticule mais il ne sait pas que c’est vain, on est déjà loin, dans notre petit monde rien qu’à nous. Magnifique…et malheureusement pour nous, utopique. Qui dit utopique dit forcément inexistant ou destiné à disparaître par la faute d’un crétin comme celui que j’ai en face de moi. Il la gifle, je m’interpose et me prend son poing. Je ne l’ai jamais frappé même lorsqu’il passait ses nerfs sur moi jusqu’à ce que j’en perde conscience ; je n’arrive pas à me sortir l’idée de la tête que si, rien qu’une fois, c’était moi qui le tabassais, je deviendrai tout simplement le digne fils de ce bouffon. Envey ne comprend pas cette attitude mais elle la respecte car même si je ne rend pas les coups je les prends à sa place. Je saigne du nez, elle lui crie dessus et chope même le couteau papillon planqué dans ma poche, car je suis peut-être non-violent mais je ne suis pas encore complètement con. J’ai beau philosopher, si un jour ce petit manège allait trop loin il faudrait bien que quelqu’un l’arrête. Elle le menace avec, il recule, je sais qu’elle est totalement capable de le tuer et me demande même parfois pourquoi elle ne l’a pas encore fait. Soudain j’attrape son poignet et, en le serrant suffisamment fort, sûrement trop, elle lâche l’arme et me regarde avec des yeux où se mêlent incompréhension et haine. Une boule se forme au creux de mon estomac et j’en regretterais presque mon acte. Je ramasse le couteau et le remet dans ma poche en lançant un « Dégage » à mon père. Il recule pour nous laisser sortir de la pièce, je prends mon sac prêt à y aller à sa putain d’école. Envey, elle, voulait qu’on fuie, qu’on s’en aille encore une fois, parce que oui, on l’avait déjà fait. Se barrer en laissant tout derrière soi, mais pour nous « tout » ce n’est qu’un appart, une école pourrie qu’on a cessé de fréquenter depuis bien trop longtemps et mon père qui nous bat devant ma mère qui n’ose rien faire. On a vécu seuls tous les deux pendant trois mois avant qu’un connard de flic ne nous ramène de force chez nous. Mes parents ont décidé de nous placer en internat. C’est tout ce que ma mère a pu faire pour nous, nous éloigner de lui quitte à s’en prendre plein la gueule. Il sort de la pièce et va allumer la bagnole. Envey paraît triste, j’essaie de la serrer dans mes bras mais elle me gifle puis part rejoindre l’autre blaireau qui nous attend dans la caisse. J’aurai dû prévoir, s’il y a quelque chose qu’elle déteste plus que tout ce sont les gens qui baissent les bras, les lâches. A deux nous aurions sûrement pu nous enfuir à nouveau, mais j’en ai marre car je sais pertinemment qu’on reviendra toujours à la case maison. Cet internat c’est notre passe pour la sortie. Une fois dehors on sera majeurs et d’ici là on est à l’abri. Envey l’a pourtant bien compris, mais elle ne supporte pas d’être enfermée, elle a besoin de pouvoir aller où bon lui semble quand elle le souhaite. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle a atterri ici. Elle est allée de famille d’accueil en famille d’accueil, jusqu’à ce qu’elle tombe dans la nôtre. Elle est arrivée un jour avec les services sociaux, j’avais 15 ans elle en avait 14. Du moins c’est ce qui était noté sur sa carte d’identité, car la vie l’a forcée à grandir plus vite. Déjà à cet âge tout portait à croire qu’elle n’était pas une gamine comme les autres, la norme on l’emmerde, ses cheveux châtain clair tressés et méchés ça et là, son anneau sur le côté gauche de son nez et celui au labret, son maquillage noir faisant ressortir ses yeux bleu nuit, ses grosses doc’s. Aujourd’hui, deux ans plus tard, elle n’a pas beaucoup changé si ce n‘est qu’elle est encore plus belle qu’avant. Ses jeans troués et son t-shirt « Sex pistols » on laissés place à un corset, à une jupe et à des bas résille. Dit de la sorte on dirait un pute, mais elle est bien loin de là mon Envey. Et surtout n’allez pas l’appeler ainsi si vous tenez ne serait-ce qu’un peu à votre tronche.
La psy cesse de prendre des notes puis s’éclaircit la gorge. Dans mon récit j’ai évité de parler des coups qu’on se prenait tout le temps mais je crois qu’elle a compris.
- Hm. Très bien. Tu as beaucoup parlé de cette demoiselle.
- Je pense que si vous cherchez à comprendre le pourquoi du comment, ma vie et la sienne sont indissociables.
- Tu la considères comment ? C’est ta soeur ?
- Non. je ne sais pas quel statut lui attribuer, on se comprend et on ne peut pas vivre l’un sans l’autre.
- Mais…quel genre de relation entretenez-vous ?
- Vous voulez savoir si je la saute ?…
- Je n'aurais pas dis ça comme ça mais oui.
- Si je vous dis que je suis puceau vous me croyez?
- Je ne vois pas pourquoi tu mentirais à ce sujet...
- Pour éviter qu’on me pose ce genre de questions ?
- Tu as raison. Tu l’es ?
Je lui fais un grand sourire
- Vous êtes sûre que vous restez dans un cadre purement professionnel?
- Ha ha ha. J'ai un copain, je vois pas pourquoi je me rabattrais sur un élève... Par contre ma soeur est célibataire depuis quelques temps déjà. Elle est moche mais tu peux toujours tenter ta chance.
- Non merci, j’ai déjà une copine.
- Envey ?
- Vous ne démordrez pas hein ? Je ne répondrai pas à ce genre de questions.
- Tu peux enlever ta chemise ?
- Je croyais que vous aviez un copain…
- Je voulais juste voir si tu as les mêmes cicatrices que ta "soeur".
- Elle vous les a montrées ?
- Je... Les ai vues.
Je soupire, me lève et déboutonne ma chemise avant de lui tourner le dos.
- Qui vous a fait ça ?
Sans bouger je lâche.
- Personne, et disons que je n'ai aucune marque dans le dos. Les gens ne les remarquent pas, elles sont très voyantes mais soit ils n'y font pas attention soit leur esprit les efface vite fait avant qu'ils ne réalisent la chose. Etrange que vous les ayez vues chez Envey.
Je remets ma chemise et me rassieds.
- Ton père ?
- …Oui mais si vous en parlez à qui que se soit je nierai tout.
- Il vous frappe beaucoup ?
- Tout dépend de son taux d’alcoolémie, vous trouvez sûrement que j’ai beaucoup de marques encore rouges dans le dos mais pensez bien qu’il n’a pas pu nous toucher pendant trois mois, les plus voyantes datent de la veille de mon arrivée ici, il a dû y aller doucement pour que je sois présentable le jour de la rentrée.
- Vous ne pouvez pas retourner chez lui....
- Vous voyez un moyen d’y échapper ?
- Je...Pourquoi ne pas porter plainte ?
- Ma mère à trop peur et d’ici qu’ils décident de s’occuper de son cas elle sera déjà morte « accidentellement », Pour ce qui est d’Envey et moi, elle refuse qu’on le fasse alors ma foi, je me suis fait à l’idée qu’on pouvait rien faire contre et que dès les prochaines vacances ça allait recommencer.
- Mais…
DRINNNNNNNG.
Je me lève.
- Au revoir, faites-moi demandez quand bon vous semble.
- Non mais attends…
- Ne vous prenez pas la tête avec ça, faites comme tout le monde, continuez à croire en l’être humain et en sa capacité à faire le bien.
Angele
Ca y est ! Vendredi soir, enfin ! Demain c’est la sortie. On est tous dans la chambre de Pete. Sébastian se tourne vers Envey et lui demande :
- Tu n’avais pas quelque chose à demander à Angie ma puce ?
Elle le fusille du regard puis se tourne vers moi et me souris.
- J’ai pensé qu’on pourrait… Se faire une séance de shopping juste entre nous… Pour la sortie.
HEIN ?!? KOUA ?!? Respire Angie. Elle ne fait qu’essayer d’être gentille… Argh. Bon, je crois que j’ai pas le choix…
- J’adorerai !
Je lui fais mon plus joli sourire. Cette fille est vraiment très bizarre.
Envey
9 heures, on monte tous bien sagement dans le bus censé nous amener jusqu’au centre commercial. Lunettes noires sur le nez et écouteurs dans les oreilles, je suis le troupeau. 1heure avant d’être là-bas, voilà ce qu’ils nous ont dit, mais vu le temps que met tout le monde à monter dans ce satané car visons plutôt les 3heures, en restant optimiste. Je me pose coté fenêtre, regardant dehors, et augmente le volume du I-pod emprunté à Stian. Je le sens d’ailleurs s’asseoir près de moi, il me saisit la main et l’embrasse. Je ne le regarde même pas, cette journée va être pourrie et c’est sa faute.
- Fais pas la boutch, ma puce.
- Va te faire foutre Stian.
- Je croyais que tu trouvais le marché équitable ?
- Ouais, mais j’aurai préféré passer la journée avec toi plutôt qu’avec ça.
D’un léger mouvement de la tête je désigne Angie qui s’approche de nous et s’installe sur le siège de devant. La surveillante donne encore quelques directives et nous interdit, entre autres, de bouger ne serait-ce que d’un centimètre de notre chaise sans sa permission. Pete nous rejoint laissant tomber Franklin.
- Vous savez que je vais vraiment finir par croire que Franklin me fait des avances?!
- Ce serai bien le seul être humain à t’en faire.
Angie lui tire la langue, moqueuse. Stian en rajoute.
- Colin ? Humain ?!
- D'accord, j'avais PEUT-ÊTRE omis volontairement ce détail. Mais ne gâchons pas ce grand moment de la vie de Panpan.
Le bus démarre, je détourne la tête dans un soupir ; la conversation ne m’intéresse pas et puis ça me fout en boule de voir Stian sourire aux répliques merdiques de cette garce. Je ne m’inquiétais pas mais maintenant qu’il commence à aller la voir en douce…habituellement après avoir flirté avec une fille il l’envoie promener, mais cette fois, qu’est-ce qu’il attend bordel ?! Finalement, c’est avec mes limites qu’il joue, quel enfoiré, je l’aime tellement. Les minutes passent au rythme des chansons, 15, 20,25, une demie heure qu’on est ici. Il a passé tout son temps à lui parler, à lui sourire, à la draguer et elle, à lui faire les yeux doux, à rire- pour une putain de suicidée qui c’est foirée , elle a une saloperie de joie de vivre-, je la hais. Bon merde c’en est trop, elle me gonfle alors autant stopper ce petit manège immédiatement. Je me penche vers Sébastian et lui murmure à l’oreille une proposition qu’il ne pourra qu’accepter. Il appelle, enfin il siffle, la surveillante. Celle-ci s’approche et le regarde sévèrement.
- Oui monsieur Owenn ? Que se passe-t-il?
Il se penche vers elle et lui souffle à mi-voix.
- Madame, ma sœur ne se sent vraiment pas bien, est-ce que je peux l’accompagner aux toilettes avant qu’elle ne repeigne la moquette ?
Elle semble hésiter un instant et pour couper court à sa réflexion je me laisse mollement sur l’épaule de mon « frère » simulant une légère perte d’équilibre. Jackpot, elle s’écarte vivement pour nous laisser passer.
- Allez-y, prenez votre temps.
Stian me soutiens par la taille et on s’enferme rapidement à l’intérieur avant d’éclater de rire. Il me prend contre lui.
- Quel talent d’actrice…
- Quelle prof naïve…
- T’es ma sœur, que veux-tu qu’on fasse dans des chiottes ?! Elle ne se méfie pas.
Je l’embrasse.
- Elle devrait…
- Mmh…crois-tu ?
Sans briser l’étreinte je défais sa ceinture et déboutonne son pantalon.
- Oh que oui.
Sébastian
Après 1heure et demi de route on arrive enfin. Avec Envey on a un peu lâché Pete et Angie pour le voyage et je l’ai mauvais sur la conscience mais si c’était à refaire je n’hésiterai pas une seconde. On est tous dans l’immense hall du centre devant une grande fontaine entourée de palmier et autres conneries en plastique. Je me retourne vers Pete.
- On y va ? On a une heure avant qu’elles ne s’entre-tuent.
- Ouais.
On prend l’escalator et on commence notre lèche-vitrine tout en énumérant les trucs qui pourraient lui faire plaisir.
- …Chocolats ?
- Provenant d’un supermarché ? non s’te plait tu peux trouver mieux.
- C’est pas moi qui veut lui faire un cadeau…
- Mais t’es là pour m’aider !
- Hum…Fleures préférées ?
- Les tournesols !
- Elle aime les tournesols ?!
- Ah !non ! Ce sont MES fleures préférées…
- Et pourquoi aurais-je voulu savoir quelles sont les plantes qui te plaisent le plus ?
- Euh ben..ch’ai pas moi ! Peut-être pour me faire un cadeau! Pourquoi on offre que des fleures aux miss ?! Moi aussi j’aime ça !
- …
- On oublie tout ce que je viens de dire tu n’as rien entendu. Elle aime beaucoup les lys je crois…
- Un lys…
- Mais c’est trop commun.
On a bientôt fait le tour de toutes les vitrines sans même pénétrer dans un seul magasin lorsque mes yeux se portent sur un bracelet en argent autour duquel plusieurs minuscules objets -une clef, un cadenas, une lune…- sont accrochés. Je le montre du doigt.
- Ca, tu dois lui offrir ça.
- Mmh tu penses ?
- Oh oui…
- Bon, j’te fais confiance.
Angele
Nous sommes à peine entrés dans le centre commercial que Pete et Seb se cassent dans la direction opposée à la nôtre, nous laissant seules moi et Envey. Suit un silence gêné alors que nous traversons l’allée du magasin. De chaque côtés de nous défilent des magasins tous plus dénués d’intérêt les uns que les autres quand…
- Kyaaaaaaaaaaaaa !!!
Le mont Olympe ! Le jardin d’Eden ! Le paradis sur Terre ! Un magasin de friandises !!!
- Bonboooooooooooons !!!
Je m’élance dans sa direction mais…
Envey
… Je la retiens par un des passants de son pantalon, elle court sur place.
- Si t’y entres, je te force à en bouffer jusqu’à ce que mort s’en suive. Allons plutôt par là.
Je la tire vers une boutique de vêtements.
Angele
Nooooooooon ! Mes sucres d’orge ! Pourquoi m’en prives-tu Seigneur ?! Ne m’as-tu pas déjà fait suffisamment de mal comme ça ?! On entre dans « l’Antre Gothique » - quel nom de merde – et Envey me pousse dans une cabine en m’ordonnant de l’y attendre.
- Je vais te chercher des fringues !
Oh non…
Envey
Je fouille dans les rayons, qu’est-ce qui pourrait bien plaire à une fifille coincée comme elle ? Bon, merde, je prends des habits qui me plaisent et, retournant à la cabine, les lui jette dessus.
- Essaie ! On va bien voir si avec ça tu ressembles ENFIN à quelque chose.
Angele
Hein ?! C’est quoi ces…. Argh, on dirait qu’elle veut faire de moi son clone ! Bon. Voyons voir. Deux jupes, je sais pas combien de corsets, un pantalon noir – oh, plutôt joli cui-là – une ceinture cloutée et…
- Envey, c’est quoi ça ?
Je tends un bras hors de la cabine pour lui montrer de quoi je parle. Elle éclate de rire.
- Dans mon jargon, on appelle ça un porte jartelle . Seb adore.
Pfff. J’enfile un corset bleu et noir et le pantalon. Argh, je suis horrible. Beurk !
- Oublie ! Je refuse de porter ce que tu m’as choisi !!!
Envey
- Arrête de faire le bébé et sors !
Elle quitte la cabine et … Wow ! Merde, faut pas que Stian la voit comme ça !!!
- Mouais, tout compte fait, t’aurais dû de rester dedans !
Faudrait pas non plus qu’elle devienne une concurrente potentiellement très dangereuse…
- Je pensais qu’avec ça tu serais moins moche mais c’est sans espoir, retourne te changer et va t’empiffrer.
Angele
Jelahaisjelahaisjelahais ! Je me change, au bord des larmes. Je lui balance les vêtements dessus - en espérant lui avoir crevé un œil au passage avec sa putain de ceinture - et me rue dehors. Je hais cette créature envoyée par Satan pour me pourrir la vie ! Faut que je retrouve Pete. Ca devrait pas être dur… Où est le sex shop le plus proche ?
Envey
Et merde, elle va sûrement vouloir retrouver Peter… Bon, il faut que je le fasse, y a pas d’autre solution…. Ah bordel, jpeux pas, impossible… Reprends-toi Envey, pense à … il a dit qu’il ferait tout ce que je veux ! Allez, je DOIS le faire, parce que si elle le trouve c’est fichu et je peux oublier le marché… Bon, quand faut y aller…
- Excusemoijesuisvraimentdésoléepourtal’heure.
Wow, c’est sorti vite… Elle me regarde avec de grands yeux ronds.
- Pas grave, si c’est ce que tu penses…
- …Ce que je pense tout le monde s’en fout alors… Jte paie une chope ?
Angele
Moua jmen fiche paheuuu ! Rah, ne gâche pas tout pour une fois, accepte la main qu’elle te tend !
- Volontiers ! Y a un bar dans le coin ?
- J’en ai vu un près de l’entrée.
Je lance, remplie d’espoir :
- On peut juste passer au magasin de bonbons d’abord ?
Elle me fusille du regard. Message reçu 5 sur 5.
Envey
On approche du bar et Angie m’envoie un coup de coude me donnant envie de lui fracasser la tête sur le sol en carrelage.
- Quoi ?!
- Regarde, y a la prof de français qui se fait des shots là-bas…
- Qu’est-ce qu’on s’en fout ?!
- Elle risque de nous voir en train de boire des bières !
- Booouuuh… Elle est complètement déchirée, tu crois qu’elle nous verra ?!
Je m’assieds au bar, Angie fait de même. Le serveur se ramène.
- Qu’est-ce que j’vous sers ?
Elle commande en premier.
- Une corona et s’il vous plaît, n’oubliez pas la rondelle de citron dans le goulot !
- Et moi je prendrais un cosmopolitan, doublez les doses.
- Vous avez 21 ans ?
Angie lui glisse un billet de 20 balles dans la poche avant de répondre avec un grand sourire :
- Bien entendu.
Il semble hésiter un instant puis s’en va pour revenir avec les boissons. Une fois qu’il est loin, je jette un coup d’oeil au contenu de son « porte-feuille » qui se trouve comme par enchantement sur mes genoux. 500. Héhé, pas mal.
- Putain ! Tu lui a piqué son truc ?!
- Magique. Allez, on se barre avant qu’il ne le remarque.
- Attends, j’ai pas fini !
Je prends sa bière et, comme fait pour mon verre, la descend d’une traite.
- Maintenant on peut y aller.
- Mais jla voulais…
- Fais pas la gamine, je connais Stian, de retour à O’Brien t’auras du whisky.
Angie
Alors j’ai eu ni bonbons ni bière ?! Pfff, j’espère qu’elle dit vrai pour Seb… Je jette un dernier regard à ma pauvre bouteille vide et la suis hors du bar.
Peter
- Magne boulet !
Ca fait 10 minutes que Seb est enfermé dans les chiottes. Je me met à tambouriner contre la porte, imitant la batterie de « Last post on the bugle ».
- Arrête de te branler !
Il ouvre la porte. Enfin. Il renifle et me fait un grand sourire.
- Contrairement à toi, j’ai une vie sexuelle. A ce propos, si ce soir tu pouvais nous laisser la chambre, je suis censé faire tout ce qu’elle veut à ‘Vey et ta présence pourrait nous gêner. Mais bon, si tu veux matter… Mais hors de question que tu participes !
J’éclate de rire.
- Tu es taré, on te l’a déjà dit ?
- Bouge, on va rater le bus. Toujours à la traîne toi !
HEIN ?!?
- Mais… Tain… Tu… ARGH !
Il est déjà loin. Son sac à dos est énorme, forcément : il y a foutu 3 bouteilles de whisky et plein de bonbons – Histoire de camoufler l’alcool. On arrive devant le type, plutôt canon soit dit en passant, qui fouille les élèves, 3-4 personnes avant nous. Sébastian se penche vers moi.
- Distrais-le !
Un léger rictus se dessine sur mes lèvres. Vient mon tour. Je plaque le type contre le mur et lui susurre à l’oreille :
- Oh oui, fouillez-moi !
Seb se faufile derrière moi tandis que mon ppb – potentiel plan baise – pète les plombs. Miam.
- J’en ai marre de tous ces gamins en manque ! Quand c’était que les filles ça allait encore, mais si les mecs s’y mettent aussi !!!
Je passe ma langue sur mes lèvres, fait une moue boudeuse et ajoute d’une toute petite voix :
- Tu veux pas ?
- Dans ton bus pov’tache !
Je rejoins Stian qui est littéralement écroulé de rire.
Envey
20 heures, j’entre dans la chambre 183 pour réclamer mon dû. Pete lit, allongé sur son pieu.
- Où est Stian ?
D’un signe de tête il montre la salle de bain. J’y pénètre mais à peine ai-je eu le temps de fermer la porte derrière moi que Seb me saute dessus. Il sent le whisky. Alors qu’il me plaque contre le mur, mon pied heurte quelque chose. Je regarde et bien entendu vois le cadavre de la bouteille. Il est ivre et donc plutôt brusque. Je le repousse et lui souris.
- Tu fais ce que je veux, pas l’inverse.
- A tes ordres mademoiselle…
On retourne dans la chambre et je me laisse tomber sur le lit. Il vient sur moi et m’embrasse dans le cou, une main défaisant mon pantalon, l’autre me tenant la nuque.
- Heum, je crois que je vais vous laisser…
Sébastian l’ignore, et à présent déboutonne son fut’. Je prends la parole.
- Tu veux pas participer ?
Aïe ! Stian vient de me mordre !
- C’est tentant mais Seb n’est pas mon genre de mec. Je prends une bouteille de whisky et je fous le camp.
Seb se redresse.
- Pas touche !
- Rooh, radin !
Il sort, claquant la porte derrière lui. J’envoie valser mon t-shirt suivi de près par mon soutif et pousse Stian avant de m’accroupir sur lui. Quelqu’un entre, je tourne la tête vivement. Pete. Il rougit.
- Oh euh, wow… Rapides. Faites pas attention à moi, je pique juste un truc.
Il fonce sur le sac de son colocataire et s’empare de bonbons avant de les glisser dans la poche kangourou de son pull et de sortir en vitesse. Je me lève et vais fermer la porte à clé.
- Comme ça on sera tranquilles.
Peter
J’ai laissé la chambre à Seb et Envey et je vais voir mon ange dans la sienne. 103, 102, 101. Ca y est. Je frappe et elle vient m’ouvrir. Elle me fait entrer et me lance une cannette de soda qui va s’écraser contre le mur.
- T’as aucun réflexe Panpan !
- Comme Peter Pan ?
- Yep !
- C’est naze.
- Je sais !
Elle me fait un grand sourire. I'm in love with the world through the eyes of a girl. Je comprends ce qu’Elliott veut dire par là...
- Tu veux bouffer quelque chose ?
- Euh … non … Ca va toi ?
- Très bien, pourquoi ?
- Bah t’as l’air… heureuse…
- Je l’aime et j’ai passé l’autre nuit dans ses bras !
Crac, ça c’était mon cœur si quelqu’un se pose la question.
- Ca rend ce que j’ai à te dire encore plus difficile.
Son sourire disparaît, sa lèvre inférieure se met à trembler légèrement et elle prend la parole d’une voix hésitante et apeurée…
- Je… J’ai un cancer ?!
… avant d’éclater de rire. Mon estomac se noue. Allez, dis-lui !
- Sébastian se paie ta tête !
Elle me dévisage, les sourcils froncés.
- Quoi ?
Allez, t’as commencé tu finis. Je soupire.
- Il en a rien à faire de toi, tu n’es rien de plus qu’un jouet pour lui…
- Tu…
Ses yeux sont remplis de larmes. Je déteste la voir dans cet état. Je m’approche d’elle pour la serrer dans mes bras mais elle me repousse violemment. Plus de larmes, juste de la haine dans son regard. Et ses joues humides.
- Tu mens ! Tu es là, à me surprotéger histoire de te donner bonne conscience vis à vis de Mason, mais tu le remplaceras jamais ! Maintenant CASSE-TOI !
Je recule de quelque pas sans lui tourner le dos. Ses mots m’ont fait l’effet de balles. Rester Calme. Surtout rester calme.
- Mon ange… Je… Je veux pas que tu souffres c’est tout…
- Bah laisse-moi te révéler une grande nouvelle : TU T’Y PRENDS COMME UN PIED !
- …Désolé…
Ne pas chialer. T’es un mec, quoiqu’en disent tes parents, alors tu dois rester fort. Elle s’assied sur son lit et met sa tête dans ses mains.
- C’est moi, j’aurais pas dû réagir comme ça mais… Je demande pas grand chose… Juste… Juste…
Et il a pas de prénom ? Argh, non, c’est pas le moment de sortir une vanne foireuse ! Des larmes perlent sur son visage. Et c’est ma faute. J’aurais mieux fait de me taire. Je la prends dans mes bras et elle pose sa tête contre mon torse. Je la serre de plus belle.
- Pff… Non seulement il s’en fout de moi… Mais sa pouffiasse de copine a refusé que j’achète des bonbons !
Je souris.
- J’ai une surprise…
Sébastian
- Alors écoutez-moi bien bande de traînards ! Vous allez immédiatement vous changer et vous préparer pour le football américain ! Allez ! Je veux que vous soyez prêts à jouer dans 5 minutes ! Les filles sur une moitié de terrain, les garçons sur l’autre !
Aussi sec tout le monde se retourne et part en direction des vestiaires. Je chope Envey par la main.
- Vas-y molo, tout le monde ne joue pas comme toi.
- Oh, tu sais mieux que quiconque à quel point je peux être douce.
Elle me sourit avec un air narquois.
- Et je sais aussi à quel point tu peux être agressive.
Pour seule réponse elle me tire la langue. Espiègle petite demoiselle. On se sépare devant les vestiaires. Je me change rapidement et file sur le terrain. On commence à jouer sur notre moitié de terrain, je suis avec Pete mais contre Franklin. Celui-ci ne semble pas avoir tout compris au football américain, pour preuve, c’est la sixième fois -en même pas dix minutes - qu’il plaque quelqu’un de son équipe et qui n’a pas la balle. Soudain je le vois se précipiter sur Pete, celui-ci prend ses jambes à son coup. Franklin en essayant tant bien que mal de le rattraper marche sur un de ses lacets défaits pendant la course. Joli décollage. Vol plané. Et finalement, atterrissage la tête première dans la boue. Tout le monde éclate de rire. Pete revient vers moi en trottinant, essoufflé.
- Putain, il me flippe ce type, je suis sur qu’il fait exprès.
Fou rire. J’en peux plus. On se laisse tomber sur le sol, lui reprenant sa respiration, moi mon sérieux. Le prof de gym semble à bout, déjà ?
- COLIIIIIIIIIIIIIN! Vous êtes pitoyable! Sur le banc!
Franklin se relève et traînant les pieds sort du terrain. Damon siffle pour relancer la partie mais on ne bouge pas. Je regarde Envey jouer, je lui avais pourtant dit d’y aller doucement mais jamais elle ne laisserait passer la permission de « frapper » ces pétasses hautaines dont l’internat est envahi. Angie regarde la scène, son casque à la main. Elle est morte de rire. Soudain nos regards se croisent. On se fixe un instant jusqu’à ce qu’à nouveau le prof de gym souffle dans son sifflet pour me sortir de ma rêverie. Je détourne les yeux pour le voir se diriger droit sur moi.
- Monsieur Owenn, vous seriez prié de jouer, PARCE QU’ON EST ICI POUR CA !
Je réponds nonchalamment.
- Mais c’est un jeu débile et sans grand intérêt.
- Vous, je…
Il reprend sa couleur rouge écrevisse et bégaye un instant avant de gueuler.
- DEHORS ! ALLEZ-VOUS EN DE MON COURS !
- Mais…
Aurais-je touché la corde sensible ?
- JE NE VEUX PLUS VOUS VOIR !
Je reste totalement con, à ne pas comprendre la raison de sa colère mais lui obéis quand même. Une fois dans les vestiaires, un article sur le mur attire mon attention. Je l’arrache pour mieux le lire. Sans mes lunettes je peine à mort pour déchiffrer ce genre de texte. Je capte vaguement qu’on y parle d’une grande équipe de football américain. Bien entendu, avec monsieur Damon. Tu m’étonnes qu’il soit frustré ce type ! Il était très fort et il a raté sa vie à cause d’un accident, coup classique de la vedette en devenir. Je chiffonne le papier et le balance à la poubelle. Il va s’énerver mais c’est pour son bien, faut oublier le passé quand on est au fond du gouffre dans une école pourrie, sinon on en sort jamais. J’ôte, non sans une certaine joie, l’équipement et vais prendre une douche.
Angele
Je suis assise, attendant le début du cours de français sans la moindre once d’impatience. Envey végète sur le banc derrière moi, je suis seule au mien et le sac que j’ai posé sur ma chaise est là pour décourager les éventuels emmerdeurs qui pourraient se taper l’incruste. La prof entre, l’air aussi désespérée que d’habitude. Je soupire et me met à regarder par la fenêtre. Je contemple les feuilles encore vertes des arbres. La plupart du temps, elles sont rouges pour mon anniversaire, le 21 octobre. Cette école a un parc magnifique…
- Ouvrez vos livres page 245.
Oh non… Je sors mon bouquin de mon sac ainsi que ma trousse, ça peut toujours servir, et un paquet de bonbons que je glisse sous le banc. Je pourrais en proposer à Envey mais vu son diabète elle risquerait de mal le prendre. J’en déballe un le plus silencieusement possible et le glisse dans ma bouche. Je met l’emballage au fond de ma poche et reporte mon attention sur madame Millepertuis –oui, certains ont moins de chance que les autres– qui écrit au tableau des trucs que je ne tente même pas de comprendre, tout en parlant à une vitesse folle. Les autres prennent des notes. Moi pas. Ses paroles me semblent lointaines… Je suis totalement en décalage avec ce qui se passe autour de moi, incapable de « reprendre conscience ». Je secoue la tête et la brume qui avait élu domicile dans ma boîte crânienne se dissipe un peu. Je réalise qu’elle nous parle de propositions subordonnées. Je recopie dans mon cahier la phrase marquée au tableau.
- « Mon enfoiré de mari m’a trompée et j’ai fini par demander le divorce qui a été prononcé en la faveur de ce sous-être humain. » Qui peut analyser ceci ?
C’est bon de côtoyer des gens pleins de joie de vivre. Personne ne se propose, normal quoi.
- Vous n’êtes que des ingrats ! Comme si ma vie n’était pas déjà assez médiocre, il faut que vous en rajoutiez !
Eh ben, on peut dire qu’elle pète un cable…
- Vous savez, moi j’avais des projets à votre âge !
Quoi ? Vendre ton corps dans une ruelle Hollandaise ? Je comprends que tu sois déçue quand on voit ce que tu es devenue…
- Je voulais devenir écrivain ! J’avais presque achevé l’écriture du premier tome de ce qui aurait pu devenir la plus géniale trilogie de tous les temps lorsqu’un stupide virus a bousillé mon ordinateur ! J’ai tout perdu ! Et mon abruti de père avait supprimé la sauvegarde de mon roman du CD pour y graver un film porno ! Tous pareil ces hommes ! Obsédés par le sexe ! Et bien vous savez quoi ?! Vous n’avez qu’à copuler allègrement sur les tables ! JE ME BARRE !
Elle met ses paroles à exécution et claque la porte derrière elle. Tous les élèves échangent des regards interrogateurs et alors qu’on s’apprête à se barrer, Millepertuis revient. Et merde… En plus elle a un sourire radieux sur le visage.
- Rebonjour chers élèves ! Comment allez-vous ?
Elle est folle. Un caramel, vite.
- J’ai omis de vous parler de quelque chose. Notre école a prévu une sortie ce week end, vous aurez une heure de libre dans un grand centre commercial. Vous pensez bien que nous ne vous laisserons pas tous y aller ! Seuls ceux dont les parents ont signé l’autorisation y auront droit.
Hein ?! C’est quoi cette histoire ?! Oh mon dieu, j’espère que mes parents l’ont signée ! Il faut que j’achète plein de trucs. Des bonbons, ceux du distributeur sont vraiment dégueu, du maquillage, des fringues…
- Vous ne serez pas autorisés à sortir du bâtiment, ni à acheter de l’alcool, des drogues ou des magazines pornographiques ! Si vous volez, vous n’irez pas aux prochaines sorties.
Bla bla bla bla bla. Bla. Je baille. Courage Angie, accroche-toi, il reste à tout péter 10 minutes de cours.
Envey
Fin des cours, on est tous à glander dans la salle commune. Angie finit ses devoirs, Stian lit posé à côté de moi qui écoute de la musique. Pete lui, se fait un billard. Il aime visiblement y jouer mais putain qu’est-ce qu’il est nul. Je ne manque pas de le lui faire remarquer pour le taquiner.
- On voit que tu sais pas utiliser ta queue.
Il me regarde par dessus la table, étonné, puis il me sourit.
- Tu serais surprise de ce que je sais faire avec.
Stian relève la tête.
- Hey vous parlez bien de billard là hein ?
- Bien entendu mon ange, quoi d’autre ?
Il secoue la tête de gauche à droite avant de se replonger dans son bouquin. Angie se lève.
- Bon moi j’y vais.
- Tu viens à nouveau avec moi chez les gars ce soir ?
- Ah euh…non je préfère rester tranquille.
Wow, c’est vrai qu’on fait vachement la fête habituellement.
- Ouais ok. Bye
Elle ramasse rapidement ses bouquins et file. Quelle coincée. Pete se lance sur le canapé en m’évitant de justesse. Il se tourne vers moi pour me causer.
- Maintenant qu’elle est partie on va pouvoir parler !
- De… ?
- Son anniversaire !
- Elle l’a bientôt ?
- Un peu moins d’un mois, mais comme on a qu’une seule sortie en ville d’ici là ben il faut que je saches à l’avance.
- Savoir quoi ?
- Ben ce que je vais lui offrir !
- Et en quoi suis-je censé t’aider ?
- Ben t’es une fille alors dis moi, toi qu’est-ce que t’aurai voulu pour tes seizes ans ?
Sébastian, qui visiblement ne lit pas vraiment, prend un ton faussement étonné.
- Envey ?Une fille ?!
- Ha. Ha. Ha...Très drôle, crétin. Tu sous-entends être gay.
- Ben ouais, n’est-ce pas Pete que ch’ui de l’autre bord ?
- Ah ouais je confirme, d’ailleurs il sait faire de ces trucs ! Bon bref passons, j’lui offre quoiiii ?
- Aucune idée, tu la connais mieux que moi.
- Mais euh, t’aurais pas une idée ?
- Bah tout ce qu’il lui faudrait à cette miss c’est une drogue quelconque pour la désinhiber.
- Envey s’il te plait j’ai besoin d’aide.
- Oui, ça tout le monde est au courant. Tout ce que je sais d’elle c’est qu’elle aime le whisky. De plus c’est une drogue qui enlève toutes inhibitions !
Je lui fais un grand sourire.
- Que dirais-tu d’un bain moussant à la vanille ?!
- Eurk, je déteste la vanille…Et puis où voudrais-tu qu’elle prenne un bain ?On a que des douches.
- Hm, j’y avais pas pensé.
Sébastian ferme son livre et se lève.
- Je viendrais avec toi, on lui trouvera quelque chose en ville pendant qu’Envey la distraira.
- HEIN ?! Mais je vais trop me taper la honte à traîner avec elle !
Pete réagit violemment.
- C’est pas parce que tu l’aimes pas que tu dois te comporter comme une garce, y a rien de honteux à être vu en sa compagnie, elle est géniale.
- Oh toi l’amoureux transi…
- Je suis pas amoureux !
Stian intervient avec son habituel timbre posé.
- Oui bon calmez-vous. Ma puce, rien qu’une heure, tu pourrais faire ça pour moi non ? Elle est pas méchante, vous n’aurez qu’à aller boire un verre.
- Non j’ai pas envie !
Il s’approche de moi et colle son front au mien.
- Chérie, fais moi plaisir…
- Nan.
Têtue, oui je sais. Mais je saurais pas quoi lui dire à cette fille, on est trop différentes pour s’entendre. Je ne veux pas me retrouver seule avec elle juste pour que Pete puisse lui trouver un cadeau
- ‘Vey, mon cœur, sois gentille…
- Mhh…J’ai quoi en échange ?
Il se penche vers mon oreille et suçote le lobe tout en jouant avec son piercing. Il sait que je peux rien lui refuser quand il fait ça. Je frissonne alors qu’il me murmure.
- En échange, je fais tout ce que tu veux.
Pete s’éclaircit bruyamment la gorge. Stian se redresse et regarde autour de lui. Les quelques élèves qui traînent encore un peu avant le couvre-feu nous regardent tous. Merde, ils doivent s’en poser des questions. Je me lève, ignorant les autres élèves. Je lui souris.
- Ca marche.
Angele
Je suis dans ma chambre, seule, incapable de trouver le sommeil. Foutue mal-être, qui me colle à la peau. J’écoute Idlewild, écouteurs vissés dans les oreilles. Parfois je me hais vraiment. Sans raison, juste comme ça. Je suis une boule de nerfs, je fais les cent pas dans ma chambre, la traversant de long en large. Envie de passer mes nerfs sur quelque chose, quelqu’un. J’aurais dû aller dans la chambre de Pete. Rah, peu importe. Je me retourne et envoie un coup de poing dans le mur.
- Aïe putain !
Mais quelle conne ! Pourquoi j’ai fais ça ?! Rah, stupide stupide stupide petite chose. Je cours à la salle de bain passer ma main sous l’eau froide. Elle n’a rien, mais je crève de mal. Je jette un regard dégoûté à mon reflet. Je suis pas maquillée, mes cheveux sont détachés et je porte un boxer ainsi qu’un pull trop large et tout délavé qui appartenait à mon frère. Parfois j’ai l’impression de sentir encore son odeur dessus. Mais ce n’est qu’une impression, évidemment. Ca y est, je chiale. Quelle conne… Je m’appuie contre le mur et me laisse glisser jusqu’au sol. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et les enserre de mes bras. Je me met à sangloter comme une idiote, peu importe, personne peut m’entendre. Au bout d’un moment, quelqu’un frappe à la porte. Je m’essuie rapidement le visage et me frotte les yeux. Envey a sûrement voulu revenir pour je ne sais quelle raison. Je me lève, pose mon Ipod sur le bureau, vais ouvrir et…
- Sébastian ?!
- Chut ! Laisse-moi entrer !
Il se faufile à l’intérieur et je referme derrière lui.
- Qu’est-ce que tu fous là ?!
Et merde, pourquoi faut-il qu’il me voie dans cet état ?! Rah ! Damn you, Murphy ! Non, pas Ryan, je parle de l’autre taré qui fait des lois stupides !
- Bah, Envey s’est endormie et j’ai pensé que c’était triste que tu restes toute seule ici… Ca va ? Qu’est-ce que t’as ? Tes yeux sont tout rouges…
Je t’aime ! Voilà ce que j’ai ! Et ça me tue de te voir avec Envey ! Et mon frère me manque ! Et ma colocataire me déteste et je la comprends parce que à sa place, je crois que je ressentirais la même chose ! Et je suis moche et…
- Ouais ouais ça va, chuis juste un peu crevée… T’inquiète…
Je me laisse tomber sur mon pieu.
- Dommage… J’avais pensé que tu aimerais bien un petit cadeau que j’ai pour toi…
Lui ?! Un cadeau ? Pour moi ? « Oui, et il est dans mon pantalon chérie… » Roh, c’est pas bien ce genre de pensées ma petite ! Quoique je me demande comment je réagirais s’il me disait ça… Merde, ça fait quelques secondes que je suis silencieuse ! Je me redresse et lui lance un regard interrogateur.
- Un cadeau ?
- Hey, va pas t’imaginer des trucs pervers ! Coquine !
- Pourquoi tu dis ça ?!
HEIN ?!? Il peut lire dans ma tête ?! Fais le vide Angie, fais le vide !!! Un champ de marguerite, oui c’est bien.
- Je plaisantais… Aurais-tu quelque chose à te reprocher ?
Je pense que mon teint vient de virer écrevisse.
- Non ! C’est quoi ton cadeau alors ?
- Tadaaaaaaa
Il vient de sortir une bouteille de derrière son dos et malgré la faible lumière que diffuse ma lampe de chevet, je peux sans problème deviner qu’il s’agit de whisky. S’il était pas aussi mignon et moi dans une tenue qui soit un facteur de suicide, je lui sauterais au cou.
- Oh !
Il me la tend, je l’ouvre et descend quelques gorgées.
- Merciiiiiiiii !
Je lui la rend et lui souris. Je commence déjà à avoir moins froid et le moral revient. Frisson, je regarde sa pomme d’Adam monter et descendre tandis que le niveau du liquide baisse.
- Hey ! Tu comptes la finir ?
Il s’arrête et s’essuie la bouche du revers de sa manche. Je me lève, lui prend l’alcool des mains et vais mettre un CD. Il va s’asseoir sur le lit d’Envey. Je reprends quelque gorgées, histoire de me donner un peu plus d’assurance on va dire…
- The Libertines ? J’aime…
Ouaaah, on a les même goûts musicaux ! Ce sera plus simple de choisir les musiques de notre maria… NE t’engage surtout PAS sur cette voie ma petite. Un champ de coquelicot. Ou de n’importe quelle autre connerie.
- Vraiment ? C’est quoi ta préférée ?
- J'aime bien "What katie did" mais je l'ai trop entendue alors je dirai... hmm… "Tomblands" … Elle me motive
- Excellents choix !
«Excellents choix » ?! Plus cliché, t’as pas ?! Il sourit, ça et l’alcool je pense que le niveau de la conversation risque de chuter à vitesse grand V.
- Allez, surprends moi, qu'écoutes-tu d'autre comme musique?
- Elliott Smith, mais ça ça doit pas te surprendre, sinon bah the lib', radiohead, Joshua Radin, les sex pistols et ....
- Wow, les sex pistols?!
- Oui, j'adore ! Ca t'étonne ?
- Ouais, on a beau être anglais peu de gens les connaissent à ton âge. Donc mademoiselle écoute des vinyles?
- Chez moi j'avais une platine mais ici c'est la mort... Du coup j'ai gravé toutes mes chansons préférées... Rappelons que le téléchargement c'est maaal...
Il rigole. Et en plus, pas pour se foutre de ma gueule ! Ca doit être mon jour de chance…
- Incroyablement mal, mais on a tous déjà fait pire
Si tu le dis… Je me demande ce que tu as fais toi…
- Hmmouais, et toi, t'écoutes quoi ?
- Plus ou moins la même chose, bon j'aime aussi beaucoup The Cat Empire ou, plus connu, Bob Marley. Tout dépend du moment, de l'ambiance..
Je tuerai pour passer ma main dans ses cheveux et pour l’embrasser… Quoique si sa ‘Vey meurt par ma faute il risque de trop m’en vouloir pour envisager ce genre de distractions… C’est bien dommage d’ailleurs !
- The cat empire ?
- Tu connais pas?!
Il a l’air terriblement choqué. Reste cool, c’est pas important.
- Euh non… Honte sur moi ?
Il répond, faussement sérieux.
- Ouais un peu, mais je te ferai écouter une fois, ça m'étonnerait que t'aimes mais qui sait
- Ok
Son timbre change tout à coup.
- Tu pleurais à cause de ton frère ?
Wow, on peut dire qu’il est direct… Je crois que je viens de perdre tout mon semblant d’assurance.
- Je… Ouais… Mais comment t’es au courant ?!
- Même si on évite le sujet, ici tout le monde sait tout sur tout le monde…
Pas vrai ! Moi je connais rien sur toi ! Mis à part que tu te fais ta sœur, mais ça c’est très cliché…
- Flippant
Un silence s’installe alors entre nous, mais pas un de ceux qui sont pesants… Non, au contraire… Enfin, c’est surtout qu’il y a quand même du bruit mais peu importe. Il me regarde et me souris encore… On le croirait tout droit sorti d’une pub pour Signal… Il a des dents vraiment parfaites… Je me demande si…
- Tu as porté un appareil plus jeune ?
Hein ?!? Ohlala, comment je peux raconter des conneries pareil, pitié tais-toi… Seigneur faites qu’il n’ait pas entendu…
- Quoi ?
Je vous hais, oui vous, là haut !
- Rien…
Tentons de limiter les dégâts…
- Sisi, dis !
- T’as… Vraiment… Des belles dents. Du coup…
- Ah. Bah non.
Mon moi intérieur est en train de fracasser sa tête contre un mur. Allez, parle lui d’eau en
poudre et le summum du ridicule sera atteint.
- Dis, tu as déjà b…
Nooooon, ne le fais pas ! Idiote ! Oh mon dieu, c’est pas parce que tu es bourrée que tu peux te permettre ce genre de… Ah ben voilà, il te regarde bizarrement
- B… ?
Bu ! Mais à en juger par son expression il pense que je voulais dire autre chose. Mais quoi ? Bachoté, baigné, bai… OH !
- Non, rien, oublie.
Envie de me foutre des gifles. Faut que je coupe court à tout ça sinon je vais dire encore plus de conneries. Je baille. Très crédible ! A côté le jeu des acteurs de Smallville paraîtrait convaincant.
- Je suis morte, je crois qu’il vaut mieux que je dorme…
- Je peux rester avec toi quand même ?
AAAAAH !!!! Ferme la bouche, ne bave surtout pas. J’ai l’estomac encore plus noué que la corde qui a pendu Martin Bormann après qu’il ait été déclaré. Réponds, quelque chose, n’importe quoi mais réponds.
- A…Avec moi ?
Tout bien réfléchi, tu aurais mieux fait de la fermer.
- Oui…
Il se lève et s’approche de moi.
Sébastian
« BAM BAM BAM »
- Allez dépêchez-vous les filles !!!Dans 15 minutes je veux vous voir dans le hall !!!
- Humpf…
J’ouvre brusquement les yeux. Merde, j’ai la migraine mais pire, je me suis endormi ici. Je ressens la soudaine envie de me lever et de me fracasser la tronche contre le mur mais un poids m’en empêche, Angie, elle dors encore, allongée sur moi. Le con, que va dire Envey ?
- Hey ma belle, réveilles-toi…
Je lui caresse la joue et elle ouvre les yeux, étonnée. Je lui souris.
- On va être en retard si tu ne daignes pas te lever…
Elle rougit.
- Je.... ASPIRINES !
Elle se lève soudainement et se met à fouiller frénétiquement partout. Je me redresse sur les coudes et la suis du regard, un sourire aux lèvres.
- Si tu mettais la même énergie à la course le matin tu serais championne d’Angleterre du 100 mètres…
Elle stoppe net…
- Je...
…avant de fondre sur la commode et de brandir triomphalement le paquet de médoc.
- JE LES AI !
J’éclate de rire.
- T’es vraiment trop mignonne
D’une toute petite voix elle demande
- moi ?
Je me lève et la prends par la taille avant de lui répondre en plongeant mes yeux dans les siens.
- Oui, toi.
Je me penche doucement vers elle et frôle ses lèvres…
Angele
Ohmondieuohmondieuohmondieuohmondieuohmondieu.
Sébastian
…mais change d’avis. Reprends-toi Sébastian t’as déjà assez merdé comme ça. Sans la lâcher et sans la quitter les yeux je lui prends le paquet d’aspirine puis je me dirige vers la table basse ou se trouve une bouteille d’eau. J’avale trois cachets puis me retourne et lui souris.
- Je bouge, faut que je me change. On se voit plus tard.
Je m’approche à nouveau d’elle et après avoir encore une fois effleuré sa bouche, embrasse sa joue et m’en vais.
Envey
Il arrive enfin, on l’attend depuis 10 minutes, Pete, Franklin monsieur Damon et moi.
- Excusez-moi monsieur je ne me suis pas réveillé.
C’est au tour d’Angie d’arriver en courant.
- Désolée désolée désolée !
Le prof les regardent, suspicieux.
- Il n’y aura pas de cours aujourd’hui, vous aurez comme punition une heure double lundi.
Il tourne les talons et part, suivi de Franklin visiblement encore à moitié endormi. Je n’attends pas qu’Angie et Pete partent avant d’envoyer une gifle à Stian. Il se passe la main sur la joue et regarde autour de lui. Angie lâche un vague « vais dormir », il ne reste plus que Pete.
- Bon, qu’est-ce qui te prends ?
- Qu’est-ce qui me prend ?!Bordel ! t’as passé la nuit avec elle et tu me demandes ce qui va pas ?!
Il me regarde, étonné.
- Je… J’ai pas couché avec elle…
- Ah et vous avez passé toute la nuit à discuter ? Mais bien sûr !
- On a bu puis on s’est endormis ! Rien d’autre !
- Et comment veux-tu que je te croie alors que tu passes ton temps à la draguer ?!
- Roooh, prends-toi pas la tête
- D’accord !!! Soyons un couple non exclusif !
Sans réfléchir j’attrape Pete par son t-shirt et l’attire à moi pour l’embrasser. Au début il paraît surpris et réticent mais bien vite je sens une de ses mains me serrer contre lui par l’épaule et l’autre descendre sur mes reins puis mes fesses. Il prend son pied. Et peut-être que finalement, moi aussi. Le temps semble se figer, je passe ma jambe autour des siennes. Si on était seuls pour sûr qu’il n’aurait déjà plus son pantalon. Sébastian me chope par la taille et, brisant l’étreinte de Pete, me retourne pour m’embrasser. C’est qu’à force je vais manquer d’oxygène ! Peter est bon, Sébastian meilleur. Il me plaque carrément contre le mur. Avec cet enchaînement de gars on croirait voir un mauvais film porno. Il s’arrête et me regarde.
- Me dit pas qu’il me surpasse à ce petit jeu ?!
- Mon chou, c’est pas le seul domaine dans lequel il te bat.
Je le repousse et m’apprête à partir. Mais il faut encore que je clarifie la situation.
- Si tu la sautes, j’organise un gang bang dont JE serais la pièce maîtresse.
Sébastian
J’entre dans le bureau de la psy qui m’a fait quitter mon cours de math pour que je la rejoigne. Elle me fait signe de m’installer et c’est ce que je fais.
- Pourquoi vous m’avez demandé ?
- Hey bien pour une séance.
- Mais c’est chaque deux semaines non ?
- Oui mais…
Elle soupire tristement.
- Personne ne me parle !Ne se confie !Vous les ados vous êtes vraiment les pires êtres imaginables pour une psy incroyablement belle et intelligente comme moi !
Je souris, elle baisse la tête et se met à fixer le sol.
- Je suis donc le seul qui vous ait relaté un peu de ma vie ?
- …oui.
- Tant que vous m’évitez les cours y a pas de problèmes je veux bien vous dire tout ce que vous voulez.
Elle relève les yeux et me sourit.
- Ok ça marche. Donc, l’autre fois on avait quelque peu évoqué la vie que tu menais lorsque tu vivais encore chez toi, tu veux bien me parler de la soirée qui à précédée ton arrivée ici ? L’ambiance était comment ? Tendue ? Ou bien tu étais triste à l’idée de venir ici ?
Je me suis mis à lui expliquer que peu importe ou on va, c’est toujours mieux que chez moi et que par conséquent j’étais heureux d’être ici. C’est vrai après tout, ma maison, c’était l’enfer.
Encore, cet enfoiré frappe encore et encore sur la porte comme il l’a fait tant de fois auparavant sur nous. Si il espère qu’ainsi je vais l’ouvrir plus vite, il se plante. Il gueule, il injure, il tabasse, un jour comme les autres en somme. Je m’appuie contre la porte, comme pour l’empêcher de céder, sûrement inutilement puisqu’il tape de plus en plus fort. Envey n’est pas effrayée, au contraire, le rendre fou semble l’amuser. Elle me regarde puis me sourit. Que ne ferais-je pas pour son sourire ? Il est si rare qu’il en est bandant. Elle s’approche de moi et me tend un miroir sur lequel elle a fait une fine ligne blanche avec la saloperie qu’elle a réussi, je ne sais comment, à dégoter. Dans une grande inspiration je prend tout, elle fait de même avec un autre rail. Notre dernier des derniers, tiendra-t-on ? On se l’est promis mais pourtant…Je doute qu’avec notre volonté comme seule arme on y parvienne. Je secoue la tête en espérant que mon connard de père ne remarquera rien lorsque enfin on lui ouvrira. Je la serre dans mes bras avec une attitude qui se veut rassurante. Elle m’embrasse sur la joue puis me fait un signe de tête. C’est parti, on y va et on verra bien. « Ça passe ou ça casse » quel proverbe débile, moi quand je tente ça passe jamais. A croire que j’ai la poisse. Je tourne la clé dans la serrure et mon père entre comme un fou dans la salle de bain. Il crie et il gesticule mais il ne sait pas que c’est vain, on est déjà loin, dans notre petit monde rien qu’à nous. Magnifique…et malheureusement pour nous, utopique. Qui dit utopique dit forcément inexistant ou destiné à disparaître par la faute d’un crétin comme celui que j’ai en face de moi. Il la gifle, je m’interpose et me prend son poing. Je ne l’ai jamais frappé même lorsqu’il passait ses nerfs sur moi jusqu’à ce que j’en perde conscience ; je n’arrive pas à me sortir l’idée de la tête que si, rien qu’une fois, c’était moi qui le tabassais, je deviendrai tout simplement le digne fils de ce bouffon. Envey ne comprend pas cette attitude mais elle la respecte car même si je ne rend pas les coups je les prends à sa place. Je saigne du nez, elle lui crie dessus et chope même le couteau papillon planqué dans ma poche, car je suis peut-être non-violent mais je ne suis pas encore complètement con. J’ai beau philosopher, si un jour ce petit manège allait trop loin il faudrait bien que quelqu’un l’arrête. Elle le menace avec, il recule, je sais qu’elle est totalement capable de le tuer et me demande même parfois pourquoi elle ne l’a pas encore fait. Soudain j’attrape son poignet et, en le serrant suffisamment fort, sûrement trop, elle lâche l’arme et me regarde avec des yeux où se mêlent incompréhension et haine. Une boule se forme au creux de mon estomac et j’en regretterais presque mon acte. Je ramasse le couteau et le remet dans ma poche en lançant un « Dégage » à mon père. Il recule pour nous laisser sortir de la pièce, je prends mon sac prêt à y aller à sa putain d’école. Envey, elle, voulait qu’on fuie, qu’on s’en aille encore une fois, parce que oui, on l’avait déjà fait. Se barrer en laissant tout derrière soi, mais pour nous « tout » ce n’est qu’un appart, une école pourrie qu’on a cessé de fréquenter depuis bien trop longtemps et mon père qui nous bat devant ma mère qui n’ose rien faire. On a vécu seuls tous les deux pendant trois mois avant qu’un connard de flic ne nous ramène de force chez nous. Mes parents ont décidé de nous placer en internat. C’est tout ce que ma mère a pu faire pour nous, nous éloigner de lui quitte à s’en prendre plein la gueule. Il sort de la pièce et va allumer la bagnole. Envey paraît triste, j’essaie de la serrer dans mes bras mais elle me gifle puis part rejoindre l’autre blaireau qui nous attend dans la caisse. J’aurai dû prévoir, s’il y a quelque chose qu’elle déteste plus que tout ce sont les gens qui baissent les bras, les lâches. A deux nous aurions sûrement pu nous enfuir à nouveau, mais j’en ai marre car je sais pertinemment qu’on reviendra toujours à la case maison. Cet internat c’est notre passe pour la sortie. Une fois dehors on sera majeurs et d’ici là on est à l’abri. Envey l’a pourtant bien compris, mais elle ne supporte pas d’être enfermée, elle a besoin de pouvoir aller où bon lui semble quand elle le souhaite. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle a atterri ici. Elle est allée de famille d’accueil en famille d’accueil, jusqu’à ce qu’elle tombe dans la nôtre. Elle est arrivée un jour avec les services sociaux, j’avais 15 ans elle en avait 14. Du moins c’est ce qui était noté sur sa carte d’identité, car la vie l’a forcée à grandir plus vite. Déjà à cet âge tout portait à croire qu’elle n’était pas une gamine comme les autres, la norme on l’emmerde, ses cheveux châtain clair tressés et méchés ça et là, son anneau sur le côté gauche de son nez et celui au labret, son maquillage noir faisant ressortir ses yeux bleu nuit, ses grosses doc’s. Aujourd’hui, deux ans plus tard, elle n’a pas beaucoup changé si ce n‘est qu’elle est encore plus belle qu’avant. Ses jeans troués et son t-shirt « Sex pistols » on laissés place à un corset, à une jupe et à des bas résille. Dit de la sorte on dirait un pute, mais elle est bien loin de là mon Envey. Et surtout n’allez pas l’appeler ainsi si vous tenez ne serait-ce qu’un peu à votre tronche.
La psy cesse de prendre des notes puis s’éclaircit la gorge. Dans mon récit j’ai évité de parler des coups qu’on se prenait tout le temps mais je crois qu’elle a compris.
- Hm. Très bien. Tu as beaucoup parlé de cette demoiselle.
- Je pense que si vous cherchez à comprendre le pourquoi du comment, ma vie et la sienne sont indissociables.
- Tu la considères comment ? C’est ta soeur ?
- Non. je ne sais pas quel statut lui attribuer, on se comprend et on ne peut pas vivre l’un sans l’autre.
- Mais…quel genre de relation entretenez-vous ?
- Vous voulez savoir si je la saute ?…
- Je n'aurais pas dis ça comme ça mais oui.
- Si je vous dis que je suis puceau vous me croyez?
- Je ne vois pas pourquoi tu mentirais à ce sujet...
- Pour éviter qu’on me pose ce genre de questions ?
- Tu as raison. Tu l’es ?
Je lui fais un grand sourire
- Vous êtes sûre que vous restez dans un cadre purement professionnel?
- Ha ha ha. J'ai un copain, je vois pas pourquoi je me rabattrais sur un élève... Par contre ma soeur est célibataire depuis quelques temps déjà. Elle est moche mais tu peux toujours tenter ta chance.
- Non merci, j’ai déjà une copine.
- Envey ?
- Vous ne démordrez pas hein ? Je ne répondrai pas à ce genre de questions.
- Tu peux enlever ta chemise ?
- Je croyais que vous aviez un copain…
- Je voulais juste voir si tu as les mêmes cicatrices que ta "soeur".
- Elle vous les a montrées ?
- Je... Les ai vues.
Je soupire, me lève et déboutonne ma chemise avant de lui tourner le dos.
- Qui vous a fait ça ?
Sans bouger je lâche.
- Personne, et disons que je n'ai aucune marque dans le dos. Les gens ne les remarquent pas, elles sont très voyantes mais soit ils n'y font pas attention soit leur esprit les efface vite fait avant qu'ils ne réalisent la chose. Etrange que vous les ayez vues chez Envey.
Je remets ma chemise et me rassieds.
- Ton père ?
- …Oui mais si vous en parlez à qui que se soit je nierai tout.
- Il vous frappe beaucoup ?
- Tout dépend de son taux d’alcoolémie, vous trouvez sûrement que j’ai beaucoup de marques encore rouges dans le dos mais pensez bien qu’il n’a pas pu nous toucher pendant trois mois, les plus voyantes datent de la veille de mon arrivée ici, il a dû y aller doucement pour que je sois présentable le jour de la rentrée.
- Vous ne pouvez pas retourner chez lui....
- Vous voyez un moyen d’y échapper ?
- Je...Pourquoi ne pas porter plainte ?
- Ma mère à trop peur et d’ici qu’ils décident de s’occuper de son cas elle sera déjà morte « accidentellement », Pour ce qui est d’Envey et moi, elle refuse qu’on le fasse alors ma foi, je me suis fait à l’idée qu’on pouvait rien faire contre et que dès les prochaines vacances ça allait recommencer.
- Mais…
DRINNNNNNNG.
Je me lève.
- Au revoir, faites-moi demandez quand bon vous semble.
- Non mais attends…
- Ne vous prenez pas la tête avec ça, faites comme tout le monde, continuez à croire en l’être humain et en sa capacité à faire le bien.
Angele
Ca y est ! Vendredi soir, enfin ! Demain c’est la sortie. On est tous dans la chambre de Pete. Sébastian se tourne vers Envey et lui demande :
- Tu n’avais pas quelque chose à demander à Angie ma puce ?
Elle le fusille du regard puis se tourne vers moi et me souris.
- J’ai pensé qu’on pourrait… Se faire une séance de shopping juste entre nous… Pour la sortie.
HEIN ?!? KOUA ?!? Respire Angie. Elle ne fait qu’essayer d’être gentille… Argh. Bon, je crois que j’ai pas le choix…
- J’adorerai !
Je lui fais mon plus joli sourire. Cette fille est vraiment très bizarre.
Envey
9 heures, on monte tous bien sagement dans le bus censé nous amener jusqu’au centre commercial. Lunettes noires sur le nez et écouteurs dans les oreilles, je suis le troupeau. 1heure avant d’être là-bas, voilà ce qu’ils nous ont dit, mais vu le temps que met tout le monde à monter dans ce satané car visons plutôt les 3heures, en restant optimiste. Je me pose coté fenêtre, regardant dehors, et augmente le volume du I-pod emprunté à Stian. Je le sens d’ailleurs s’asseoir près de moi, il me saisit la main et l’embrasse. Je ne le regarde même pas, cette journée va être pourrie et c’est sa faute.
- Fais pas la boutch, ma puce.
- Va te faire foutre Stian.
- Je croyais que tu trouvais le marché équitable ?
- Ouais, mais j’aurai préféré passer la journée avec toi plutôt qu’avec ça.
D’un léger mouvement de la tête je désigne Angie qui s’approche de nous et s’installe sur le siège de devant. La surveillante donne encore quelques directives et nous interdit, entre autres, de bouger ne serait-ce que d’un centimètre de notre chaise sans sa permission. Pete nous rejoint laissant tomber Franklin.
- Vous savez que je vais vraiment finir par croire que Franklin me fait des avances?!
- Ce serai bien le seul être humain à t’en faire.
Angie lui tire la langue, moqueuse. Stian en rajoute.
- Colin ? Humain ?!
- D'accord, j'avais PEUT-ÊTRE omis volontairement ce détail. Mais ne gâchons pas ce grand moment de la vie de Panpan.
Le bus démarre, je détourne la tête dans un soupir ; la conversation ne m’intéresse pas et puis ça me fout en boule de voir Stian sourire aux répliques merdiques de cette garce. Je ne m’inquiétais pas mais maintenant qu’il commence à aller la voir en douce…habituellement après avoir flirté avec une fille il l’envoie promener, mais cette fois, qu’est-ce qu’il attend bordel ?! Finalement, c’est avec mes limites qu’il joue, quel enfoiré, je l’aime tellement. Les minutes passent au rythme des chansons, 15, 20,25, une demie heure qu’on est ici. Il a passé tout son temps à lui parler, à lui sourire, à la draguer et elle, à lui faire les yeux doux, à rire- pour une putain de suicidée qui c’est foirée , elle a une saloperie de joie de vivre-, je la hais. Bon merde c’en est trop, elle me gonfle alors autant stopper ce petit manège immédiatement. Je me penche vers Sébastian et lui murmure à l’oreille une proposition qu’il ne pourra qu’accepter. Il appelle, enfin il siffle, la surveillante. Celle-ci s’approche et le regarde sévèrement.
- Oui monsieur Owenn ? Que se passe-t-il?
Il se penche vers elle et lui souffle à mi-voix.
- Madame, ma sœur ne se sent vraiment pas bien, est-ce que je peux l’accompagner aux toilettes avant qu’elle ne repeigne la moquette ?
Elle semble hésiter un instant et pour couper court à sa réflexion je me laisse mollement sur l’épaule de mon « frère » simulant une légère perte d’équilibre. Jackpot, elle s’écarte vivement pour nous laisser passer.
- Allez-y, prenez votre temps.
Stian me soutiens par la taille et on s’enferme rapidement à l’intérieur avant d’éclater de rire. Il me prend contre lui.
- Quel talent d’actrice…
- Quelle prof naïve…
- T’es ma sœur, que veux-tu qu’on fasse dans des chiottes ?! Elle ne se méfie pas.
Je l’embrasse.
- Elle devrait…
- Mmh…crois-tu ?
Sans briser l’étreinte je défais sa ceinture et déboutonne son pantalon.
- Oh que oui.
Sébastian
Après 1heure et demi de route on arrive enfin. Avec Envey on a un peu lâché Pete et Angie pour le voyage et je l’ai mauvais sur la conscience mais si c’était à refaire je n’hésiterai pas une seconde. On est tous dans l’immense hall du centre devant une grande fontaine entourée de palmier et autres conneries en plastique. Je me retourne vers Pete.
- On y va ? On a une heure avant qu’elles ne s’entre-tuent.
- Ouais.
On prend l’escalator et on commence notre lèche-vitrine tout en énumérant les trucs qui pourraient lui faire plaisir.
- …Chocolats ?
- Provenant d’un supermarché ? non s’te plait tu peux trouver mieux.
- C’est pas moi qui veut lui faire un cadeau…
- Mais t’es là pour m’aider !
- Hum…Fleures préférées ?
- Les tournesols !
- Elle aime les tournesols ?!
- Ah !non ! Ce sont MES fleures préférées…
- Et pourquoi aurais-je voulu savoir quelles sont les plantes qui te plaisent le plus ?
- Euh ben..ch’ai pas moi ! Peut-être pour me faire un cadeau! Pourquoi on offre que des fleures aux miss ?! Moi aussi j’aime ça !
- …
- On oublie tout ce que je viens de dire tu n’as rien entendu. Elle aime beaucoup les lys je crois…
- Un lys…
- Mais c’est trop commun.
On a bientôt fait le tour de toutes les vitrines sans même pénétrer dans un seul magasin lorsque mes yeux se portent sur un bracelet en argent autour duquel plusieurs minuscules objets -une clef, un cadenas, une lune…- sont accrochés. Je le montre du doigt.
- Ca, tu dois lui offrir ça.
- Mmh tu penses ?
- Oh oui…
- Bon, j’te fais confiance.
Angele
Nous sommes à peine entrés dans le centre commercial que Pete et Seb se cassent dans la direction opposée à la nôtre, nous laissant seules moi et Envey. Suit un silence gêné alors que nous traversons l’allée du magasin. De chaque côtés de nous défilent des magasins tous plus dénués d’intérêt les uns que les autres quand…
- Kyaaaaaaaaaaaaa !!!
Le mont Olympe ! Le jardin d’Eden ! Le paradis sur Terre ! Un magasin de friandises !!!
- Bonboooooooooooons !!!
Je m’élance dans sa direction mais…
Envey
… Je la retiens par un des passants de son pantalon, elle court sur place.
- Si t’y entres, je te force à en bouffer jusqu’à ce que mort s’en suive. Allons plutôt par là.
Je la tire vers une boutique de vêtements.
Angele
Nooooooooon ! Mes sucres d’orge ! Pourquoi m’en prives-tu Seigneur ?! Ne m’as-tu pas déjà fait suffisamment de mal comme ça ?! On entre dans « l’Antre Gothique » - quel nom de merde – et Envey me pousse dans une cabine en m’ordonnant de l’y attendre.
- Je vais te chercher des fringues !
Oh non…
Envey
Je fouille dans les rayons, qu’est-ce qui pourrait bien plaire à une fifille coincée comme elle ? Bon, merde, je prends des habits qui me plaisent et, retournant à la cabine, les lui jette dessus.
- Essaie ! On va bien voir si avec ça tu ressembles ENFIN à quelque chose.
Angele
Hein ?! C’est quoi ces…. Argh, on dirait qu’elle veut faire de moi son clone ! Bon. Voyons voir. Deux jupes, je sais pas combien de corsets, un pantalon noir – oh, plutôt joli cui-là – une ceinture cloutée et…
- Envey, c’est quoi ça ?
Je tends un bras hors de la cabine pour lui montrer de quoi je parle. Elle éclate de rire.
- Dans mon jargon, on appelle ça un porte jartelle . Seb adore.
Pfff. J’enfile un corset bleu et noir et le pantalon. Argh, je suis horrible. Beurk !
- Oublie ! Je refuse de porter ce que tu m’as choisi !!!
Envey
- Arrête de faire le bébé et sors !
Elle quitte la cabine et … Wow ! Merde, faut pas que Stian la voit comme ça !!!
- Mouais, tout compte fait, t’aurais dû de rester dedans !
Faudrait pas non plus qu’elle devienne une concurrente potentiellement très dangereuse…
- Je pensais qu’avec ça tu serais moins moche mais c’est sans espoir, retourne te changer et va t’empiffrer.
Angele
Jelahaisjelahaisjelahais ! Je me change, au bord des larmes. Je lui balance les vêtements dessus - en espérant lui avoir crevé un œil au passage avec sa putain de ceinture - et me rue dehors. Je hais cette créature envoyée par Satan pour me pourrir la vie ! Faut que je retrouve Pete. Ca devrait pas être dur… Où est le sex shop le plus proche ?
Envey
Et merde, elle va sûrement vouloir retrouver Peter… Bon, il faut que je le fasse, y a pas d’autre solution…. Ah bordel, jpeux pas, impossible… Reprends-toi Envey, pense à … il a dit qu’il ferait tout ce que je veux ! Allez, je DOIS le faire, parce que si elle le trouve c’est fichu et je peux oublier le marché… Bon, quand faut y aller…
- Excusemoijesuisvraimentdésoléepourtal’heure.
Wow, c’est sorti vite… Elle me regarde avec de grands yeux ronds.
- Pas grave, si c’est ce que tu penses…
- …Ce que je pense tout le monde s’en fout alors… Jte paie une chope ?
Angele
Moua jmen fiche paheuuu ! Rah, ne gâche pas tout pour une fois, accepte la main qu’elle te tend !
- Volontiers ! Y a un bar dans le coin ?
- J’en ai vu un près de l’entrée.
Je lance, remplie d’espoir :
- On peut juste passer au magasin de bonbons d’abord ?
Elle me fusille du regard. Message reçu 5 sur 5.
Envey
On approche du bar et Angie m’envoie un coup de coude me donnant envie de lui fracasser la tête sur le sol en carrelage.
- Quoi ?!
- Regarde, y a la prof de français qui se fait des shots là-bas…
- Qu’est-ce qu’on s’en fout ?!
- Elle risque de nous voir en train de boire des bières !
- Booouuuh… Elle est complètement déchirée, tu crois qu’elle nous verra ?!
Je m’assieds au bar, Angie fait de même. Le serveur se ramène.
- Qu’est-ce que j’vous sers ?
Elle commande en premier.
- Une corona et s’il vous plaît, n’oubliez pas la rondelle de citron dans le goulot !
- Et moi je prendrais un cosmopolitan, doublez les doses.
- Vous avez 21 ans ?
Angie lui glisse un billet de 20 balles dans la poche avant de répondre avec un grand sourire :
- Bien entendu.
Il semble hésiter un instant puis s’en va pour revenir avec les boissons. Une fois qu’il est loin, je jette un coup d’oeil au contenu de son « porte-feuille » qui se trouve comme par enchantement sur mes genoux. 500. Héhé, pas mal.
- Putain ! Tu lui a piqué son truc ?!
- Magique. Allez, on se barre avant qu’il ne le remarque.
- Attends, j’ai pas fini !
Je prends sa bière et, comme fait pour mon verre, la descend d’une traite.
- Maintenant on peut y aller.
- Mais jla voulais…
- Fais pas la gamine, je connais Stian, de retour à O’Brien t’auras du whisky.
Angie
Alors j’ai eu ni bonbons ni bière ?! Pfff, j’espère qu’elle dit vrai pour Seb… Je jette un dernier regard à ma pauvre bouteille vide et la suis hors du bar.
Peter
- Magne boulet !
Ca fait 10 minutes que Seb est enfermé dans les chiottes. Je me met à tambouriner contre la porte, imitant la batterie de « Last post on the bugle ».
- Arrête de te branler !
Il ouvre la porte. Enfin. Il renifle et me fait un grand sourire.
- Contrairement à toi, j’ai une vie sexuelle. A ce propos, si ce soir tu pouvais nous laisser la chambre, je suis censé faire tout ce qu’elle veut à ‘Vey et ta présence pourrait nous gêner. Mais bon, si tu veux matter… Mais hors de question que tu participes !
J’éclate de rire.
- Tu es taré, on te l’a déjà dit ?
- Bouge, on va rater le bus. Toujours à la traîne toi !
HEIN ?!?
- Mais… Tain… Tu… ARGH !
Il est déjà loin. Son sac à dos est énorme, forcément : il y a foutu 3 bouteilles de whisky et plein de bonbons – Histoire de camoufler l’alcool. On arrive devant le type, plutôt canon soit dit en passant, qui fouille les élèves, 3-4 personnes avant nous. Sébastian se penche vers moi.
- Distrais-le !
Un léger rictus se dessine sur mes lèvres. Vient mon tour. Je plaque le type contre le mur et lui susurre à l’oreille :
- Oh oui, fouillez-moi !
Seb se faufile derrière moi tandis que mon ppb – potentiel plan baise – pète les plombs. Miam.
- J’en ai marre de tous ces gamins en manque ! Quand c’était que les filles ça allait encore, mais si les mecs s’y mettent aussi !!!
Je passe ma langue sur mes lèvres, fait une moue boudeuse et ajoute d’une toute petite voix :
- Tu veux pas ?
- Dans ton bus pov’tache !
Je rejoins Stian qui est littéralement écroulé de rire.
Envey
20 heures, j’entre dans la chambre 183 pour réclamer mon dû. Pete lit, allongé sur son pieu.
- Où est Stian ?
D’un signe de tête il montre la salle de bain. J’y pénètre mais à peine ai-je eu le temps de fermer la porte derrière moi que Seb me saute dessus. Il sent le whisky. Alors qu’il me plaque contre le mur, mon pied heurte quelque chose. Je regarde et bien entendu vois le cadavre de la bouteille. Il est ivre et donc plutôt brusque. Je le repousse et lui souris.
- Tu fais ce que je veux, pas l’inverse.
- A tes ordres mademoiselle…
On retourne dans la chambre et je me laisse tomber sur le lit. Il vient sur moi et m’embrasse dans le cou, une main défaisant mon pantalon, l’autre me tenant la nuque.
- Heum, je crois que je vais vous laisser…
Sébastian l’ignore, et à présent déboutonne son fut’. Je prends la parole.
- Tu veux pas participer ?
Aïe ! Stian vient de me mordre !
- C’est tentant mais Seb n’est pas mon genre de mec. Je prends une bouteille de whisky et je fous le camp.
Seb se redresse.
- Pas touche !
- Rooh, radin !
Il sort, claquant la porte derrière lui. J’envoie valser mon t-shirt suivi de près par mon soutif et pousse Stian avant de m’accroupir sur lui. Quelqu’un entre, je tourne la tête vivement. Pete. Il rougit.
- Oh euh, wow… Rapides. Faites pas attention à moi, je pique juste un truc.
Il fonce sur le sac de son colocataire et s’empare de bonbons avant de les glisser dans la poche kangourou de son pull et de sortir en vitesse. Je me lève et vais fermer la porte à clé.
- Comme ça on sera tranquilles.
Peter
J’ai laissé la chambre à Seb et Envey et je vais voir mon ange dans la sienne. 103, 102, 101. Ca y est. Je frappe et elle vient m’ouvrir. Elle me fait entrer et me lance une cannette de soda qui va s’écraser contre le mur.
- T’as aucun réflexe Panpan !
- Comme Peter Pan ?
- Yep !
- C’est naze.
- Je sais !
Elle me fait un grand sourire. I'm in love with the world through the eyes of a girl. Je comprends ce qu’Elliott veut dire par là...
- Tu veux bouffer quelque chose ?
- Euh … non … Ca va toi ?
- Très bien, pourquoi ?
- Bah t’as l’air… heureuse…
- Je l’aime et j’ai passé l’autre nuit dans ses bras !
Crac, ça c’était mon cœur si quelqu’un se pose la question.
- Ca rend ce que j’ai à te dire encore plus difficile.
Son sourire disparaît, sa lèvre inférieure se met à trembler légèrement et elle prend la parole d’une voix hésitante et apeurée…
- Je… J’ai un cancer ?!
… avant d’éclater de rire. Mon estomac se noue. Allez, dis-lui !
- Sébastian se paie ta tête !
Elle me dévisage, les sourcils froncés.
- Quoi ?
Allez, t’as commencé tu finis. Je soupire.
- Il en a rien à faire de toi, tu n’es rien de plus qu’un jouet pour lui…
- Tu…
Ses yeux sont remplis de larmes. Je déteste la voir dans cet état. Je m’approche d’elle pour la serrer dans mes bras mais elle me repousse violemment. Plus de larmes, juste de la haine dans son regard. Et ses joues humides.
- Tu mens ! Tu es là, à me surprotéger histoire de te donner bonne conscience vis à vis de Mason, mais tu le remplaceras jamais ! Maintenant CASSE-TOI !
Je recule de quelque pas sans lui tourner le dos. Ses mots m’ont fait l’effet de balles. Rester Calme. Surtout rester calme.
- Mon ange… Je… Je veux pas que tu souffres c’est tout…
- Bah laisse-moi te révéler une grande nouvelle : TU T’Y PRENDS COMME UN PIED !
- …Désolé…
Ne pas chialer. T’es un mec, quoiqu’en disent tes parents, alors tu dois rester fort. Elle s’assied sur son lit et met sa tête dans ses mains.
- C’est moi, j’aurais pas dû réagir comme ça mais… Je demande pas grand chose… Juste… Juste…
Et il a pas de prénom ? Argh, non, c’est pas le moment de sortir une vanne foireuse ! Des larmes perlent sur son visage. Et c’est ma faute. J’aurais mieux fait de me taire. Je la prends dans mes bras et elle pose sa tête contre mon torse. Je la serre de plus belle.
- Pff… Non seulement il s’en fout de moi… Mais sa pouffiasse de copine a refusé que j’achète des bonbons !
Je souris.
- J’ai une surprise…
22 commentaires:
Encore! Encore ! Encoooore !
de mieu en mieu.
*mais pourquoi j'ai ce petit sourire a la con quand je lis * ^^
tres tres bien je vais lire le chapitre 5 mais pas trop vite sinon je vais attendre pour la suite -_-.
enfin bref continué comme ça *good* ...
ça me fait pencé que moi demain hop c le vrais internat qui m'attend (je trouverais quelque bouteil de wisky quelque par(surment)).
et pis je veut que chaque week end quand je rentre un episode m'attend ...
+++ et amusé vous bien
Je tiens a vous feliciter (oui meme toi iris).
En effet cette fiction a ete trs agreable a lire (et j'attends la suite avec impatience).
J'apprecie la diversite de genres d'ecritures (tres noirs au debut, puis bien moins avec des passages avec de l'humour ...) meme si je regrette qu'il n'y ai pas plus de passages aussi noirs que l'introduction ... j'aimais bien le style ... c'est la partie que j'ai devorer avec le plus de plaisir !
Bon j'espere que vous allez continuez sur votre lancee et nous faire un nouveau chapitre passionnant et pourquoi bien noir ? :)
nya j'avais louper des chapitres!!!!! enfin c'est ça les vacances!mdr
alors alors alors....... hé ben....
je veux la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii(foire un aigu) aie..... la suite please^^
bizarrement j'aime beaucoup Stian.... je sais aps pourquoi mais ce gars me plait!
et dites je peux avoir des bonbons? z'ont en bien laissés hein? sivouplait? nan? alors pas de com na!
ah c'est puéril..... enfin avec tous ça je parle pas de la fic....rehm donc: au risque de me répéter: J'ADOREUH!!!!!!!
je me laisse porter par l'histoire sans trop me poser de questions et c'est trèèèèès agréable^^
bonne continuation et bon courage pour la suite^^
PS:adresse msn? qui a parlé d'adresse msn?^^ je veuxxxx!
hummm.... que dire? mes doc's frappent vigoureusement le sol et je suis impatiente de lire la suite !
Très bon chapitre. On se demande où ça va mener; montrez-nous la suite vite fait :).
tout d'abord, j'avais une réclamation, qui est "sam"? qui est ce type ( ou cette fille) qui se permet deme piquer mon pseudo et par la même occasion de me faire avoir l'air con avec ce pseudo à moitié smeuuhique? >_<
^^
heu sinon, la fic , c'est nul , pourri, à chier, jme demande encore pourquoi j'ai lu ça......
MEUH non, je plaisante :p moi chuis fan ^^ tjs , pi là sérieux , ça commence à être tendu les pbs de coeurs et d'amours inavoués, vivement la suite quoi!!!
et bravo aux auteurs :p
bisous et VITEUH!!!! ^^
Comme d'hab, j'ai pas grand chose a dire, hormis le fait que cette fic se bonifie avec le temps. J'adore particulierement les passages avec Angele, qui se parle a elle-même entre chaque réplique ^^. Bref, encore une fois, j'attend la suite .
genial!! JADORE !! sa déchire ! je veeeeeeeeeux la suite !
Bisoux les filles !!
Biiiieeenn Bien !
Les persos et leurs relations entre eux sont de plus en plus fouillé, et ca c'est bien.
Par contre j'ai trouvé ca moins drole que les autre fois ;)
C'est peut etre juste moi qui suis fatigué aussi ;)
Allez bonne continuation, et vous en faites pas, c'est toujours super agreable a lire!
Oh putain ça c'est d'la fic ... Nan mais j'te jures c'est trop cool!! Bordel!! C'est kiffant... ... hm hm désolé =="
Bref c'est vraiment bien, elle est speciale ta fic mais dès le commencement j'ai adoré, et puis à la fin du cinquième chapitre j'ai presque eu pitié de Angele mais après j'me suis trop tapé des barres... et puis Envey est tellement des barres qu'on peut pas lui en vouloir avec le fait qu'elle soit avec Sebastien (ça s'écrit bien comme ça... ... ...*se fait tapper dessus* "aïouch ého!!") tandis qu'Angele se fait des idées...
Mais c'est grave kiffant j'kiff l'humour qui s'y dégage lol ^^... et puis merde j'kiff XD... hm hm donc voilà quoi c'est cool XD...
betkiss
Aller je commente un peu (oui il faut se motiver quand l'ordi met beauuuuuucoup de temps à charger TT). Alors chapitre 4 à la hauteur des précédents, j'aime décidément énormément votre style et raconter du point de vue de 4 personnes différentes, bravo !!
Voilà que dire à part que j'adoore et ke j'attends la suite avec impatience !!
Bizoox
Je réitère ce que j'ai dit tout à l'heure, mais que ce gentil nordinateur il a pas voulu mettre en ligne (saloperie).
Je disais donc que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce fanfic, tant pour la plume des deux autrices (ça se dit ??) que pour le fond.
J'aime beaucoup le style qui est vraiment prenant, agréable. Les petites touches d'humour et de méchanceté sont autant de petites gâteries tout au long du texte.
Pi le fond est bien foutu faut dire aussi... bon des fois ça me rappelle un peu (un tout petit peu vraiment) Harry Potter pour l'internat anglais et les sorties en ville, stun peu capillotracté je sais mais, m'enfin ... Comme le dit smeuuh, l'histoire d'amour évite l'eau de rose, les violons et les dents qui brillent. Ca c'est bien !
Bravo les filles !
Bon, lachons donc un com comme disent les jeunes ^^
Alors alors. J'ai bien aimé ce chapitre 4, ca vire au tragique en évitant les feux de l'amour, tout en restant écrit à la iris & teki, donc énorme :)
J'adore les profs, j'espère qu'il va y avoir plus de scènes avec eux :p
Ah et heu teki : respire ! Ya certains passages (notamment celui de l'histoire devant le psy) où les phrases sont enchaînées à 200 à l'heure, avec des virgules partout. C'est ptet moi qu'hallucine mais ca donne une impression de heu, jeparlesansm'arrêtercommecaquoietc'estpastop
Vivement la suite :)
J'adore ta façon de raconter les choses, c'est rare de trouver des fics avec des auteurs qui ont un style d'écriture qui sort de la norme.
Enfin 'vais pas me lancer dans une explication et tout !
Juste lancer la phrase habituel : je veux la suiteeeeeeeeeee !!!!
suite, suite ,suite.... mais dépéchez-vous merdeuh !!!! je veux la suite ^^
Yeah ! Ben que dire... comme d'hab hein sa change pas beaucoups des autres commentaires.
"C'est très bien" ça se résume ainsi. Je vais pas dire vivement le chapitre 5 parce que je serais déçus... comme je suis sûr qu'il va arriver dans au moin 3 mois ;)
Bon bah d'habitude je trouve un petit truc à reprocher quand même... Mais pas là...
Génial c'est tout^^
je n'ai pas encore fini, mais je laisse un commentaire (qui est plutôt un 'comment dire') pour ne pas me faire tuer.
^^
So far, la psy est un peu trop trip-like
les histoires entre les quatres personnages sont vraiment à pleurer de rire
\o/ j'ai terminé le chap 4 !
c'est comme le Nutella ce blog, une cuiller, deux, le pot entier...
Bon que dire .... Félicitation pour cet excellent chapitre :) j'adore votre façon de raconter et puis se fil qui se tisse entre les 4 personnages tous ce la est déléctable :) a demain pour un nouveau comm ^^
c'est vraiment un plaisir de vous lire ... j'adore!!
bon bah je dois lkire la suite!
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